GUYANE
Mercredi 15 novembre : (suite)
Il est 9 h 30, Soleja, voisine à couple d'un voilier métallique et nous, à peine
débarqués, un voisin nous propose déjà de nous conduire jusqu'à CAYENNE distante
dune quinzaine de Km.
Un peu fatigués par la dernière nuit de navigation, nous passerons la matinée à
déambuler dans les rues de cette charmante ville à l'architecture coloniale
marquée du XIX ème siècle et aux parfums d'épices.
Pour clore notre matinée, cyber café, téléphone, cartes postale tout cela sera
suivi dun bon repas créole au restaurant «l'assiette créole» : un calou (viande
de porc, cochon bois, poisson boucané accompagné de légumes variés et de riz)
pour les uns et poisson (acoupa) accompagné pour Patrick. Et pour tous, un
ti-punch « vieille Cabresse ».
En début d'après-midi, nous ferons nos courses au joli marché du centre ville,
acheter quelques fruits, légumes, et du rhum. Une dernière visite sur le
terre-plein dominant du fleuve Cayenne, une petite bière sur une terrasse et il
faut penser au retour. Le taxi ??? Trop cher.
Nous allons tenter le stop malgré l'heure, il est déjà 18 h et la nuit va tomber
rapidement d'ici demie heure. Sous les tropiques, le soleil se lève et se couche
beaucoup plus rapidement que sous nos latitudes. Nous partons donc en direction
de la sortie de la ville, chargés comme des mules en tendant chacun notre bras
gauche, mais aucun succès.
La nuit tombe rapidement et un peu découragés, sous notre lampadaire nous
commençons à envisager le taxi. Qui va retourner le quérir ? Tiens, une Clio
s'arrête, Patrick fonce. C'est bon nous crie-t-il Une jeune femme dune vingtaine
d'année veut bien nous conduire à proximité de la marina. La discussion
s'engage, elle est étudiante en puériculture et vient chercher un parent dans
une entreprise voisine. Finalement elle accepte de nous emmener jusqu'à la
marina, nous l'inviterons à visiter notre demeure flottante. Elle n'est jamais
montée sur un voilier habitable, elle en est très satisfaite. Nous l'invitons à
prendre l'apéritif à bord le lendemain avec son ami.
Jeudi 16 novembre Le matin, nous louons une Clio à un plaisancier et partons terminer l'approvisionnement de vivres frais au marché de Rémire, village résidentiel, à une huitaine de Km. Nous rentrons manger les acras et autres spécialités venus remplir nos sacs, sur SOLEJA. L'après midi sera consacrée à la visite de la ville. Profitant de la voiture, nous rejoignons CAYENNE par la route de la côte. Celle-ci serpente le long du fleuve puis longe la mer pour remonter le fleuve Cayenne jusqu'à la ville. Nous ne pouvons pas emprunter ce fleuve avec Soleja car il n'est pas suffisamment alimenté, il n'est navigable que durant les trois heures de pleine mer, et encore ! Au retour à bord, Patrick qui est resté, a fait le ménage et préparé l'apéro pour nos invités. Alida et David arrivent vers 19 h, ils sont enchantés de venir prendre un verre à bord de SOLEJA. Deux planteurs et quelques heures plus tard, nous devisons toujours. Ils resteront partager notre repas, et nous discutons tard, échangeons nos adresses. En nous séparant, ils nous promettent de visiter le site «soleja .free.fr » dès le lendemain. Nous serons tous très satisfaits de la soirée. |
Vendredi 17 novembre :
Nous larguons les amarres en direction des îles du Salut : St Joseph, Royale et
l'île du Diable, vers lesquelles nous arrivons sous spi en début d'après-midi.
Nous mouillons devant l'île Royale et nos deux matelots partent du bord à la
nage pour aller visiter les restes de l'ancien bagne. La visite est agréable, et
l'île comprend une grande diversité de faune et flore : macaque, agoutis,
iguanes, frangipaniers, flamboyants.
Ces îles sont situées en face du fleuve KOUROU qui borde la célèbre base de
lancement.
17 heures nous repartons vers l'embouchure du fleuve MARONI. Cette fois ci nous
profitons d'un courant favorable de 2 nœuds toute la nuit.
Samedi 18 novembre :
Nous serons sur la bouée d'atterrissage de l'embouchure à 8 h 30 en début de
marée montante pour profiter de son flot : 5° 52 54 N 53° 52 45 W.
Bien entendu, nous sommes tous les trois sur le pont, il faut maintenant repérer
les bouées vertes et rouges (couleur inversée par rapport à l'Europe) qui
signalent le passage étroit du chenal en eaux profondes et de quelquefois
beaucoup moins, aux alentours de 2,5 m seulement.
Nous remontons le fleuve à proximité immédiate de sa rive droite (coté
français). Nous sommes sous le charme de cette végétation luxuriante et variée,
la mangrove et ses palétuviers qui plongent leurs racines de plusieurs mètres
dans l'eau, là, à quelques 10 ou 20 mètres seulement de notre passage.
Il est 15 h, lorsque nous arrivons à St Laurent du Maroni. Après avoir cherché
longuement un endroit adéquat pour mouiller, nous décidons de nous amarrer au
seul ponton existant, celui du débarcadère des pirogues en plein centre ville.
Ainsi inutile de gonfler l'annexe et nous n'aurons pas le problème de sa
surveillance.
Le rangement
succinct du bord effectué, nous partons en reconnaissance. Le passage à
l'office du tourisme, juste à côté en bout de ponton, s'impose pour
connaître les points à ne pas manquer. Après un rapide briefing par une
charmante hôtesse, nous allons visiter, non sans émotions l'ancien bagne
de ST Laurent appelé pudiquement « le centre de la transportation ». On
nous montrera évidemment la cellule du plus célèbre des bagnards «
Papillon » cellule 93. Le soir venu, nous trouvons une petite auberge créole fort sympathique pour nous sustenter : « chez Félicia ». Au menu : après un ti punch, fricassée dagouti, fricassée de sanglier ou de poisson du fleuve, l'acoupa, le tout accompagné de légumes variés, de riz et dune bonne Parbo, bière surinamienne. La soirée se termine sur l'incertitude des moyens que nous pourrons utiliser pour notre visite du lendemain. |
Dimanche 19 novembre :
Dès 9 h nous partons à pieds le long des berges à la recherche d'un piroguier
qui voudrait bien nous emmener sur l'autre rive, autre pays également, le
Surinam. Nous voulons voir de plus près l'immense zone commerciale surinamienne,
là ou vont s'approvisionner en tous genres les St Lauranais. Ensuite nous
aimerions remonter jusqu'à St Jean, tout au bout de la route goudronnée. Nous
n'allons pas tarder à nous faire racoler et nous ferons affaire.
Pour 30 on va nous embarquer.
Au programme :
-
Visite sur la rive gauche du fleuve de la petite ville d'Albina au Surinam, rien
de bien folichon. Cette grande braderie essentiellement alimentaire, tous les
magasins se ressemblent, et sont tous tenus par des asiatiques comme en Guyane.
- Retour sur la rive droite en France pour une courte escale dans le village
amérindien : Batalé. Nous sommes accueillis par trois hommes qui font cuire le
poisson (acoupa) de midi sur grill. Après quelques paroles anodines et ils nous
offrent un verre de bière avant notre courte visite du quartier.
- S'ensuivront deux autres villages : Terre Rouge et Espéranza.
- Enfin vers 13 h nous arrivons à St Jean du Maroni. Nous pensions trouver une
ville, en fait il ne s'agit que d'une garnison militaire qui a pour mission la
surveillance et la sécurisation de la frontière et des rives.
Nous sommes dimanche et l'unique guinguette refuse de nous servir à manger.
Oubliant notre faim, nous avalons une bière au foyer militaire en compagnie des
engagés en mission ici pour 4 mois. Puis nous entamons une grande ballade en
forêt.
Patrick et moi rentrons en pirogue. Pierric lui préfère rentrer en footing par
la route, quel courage ! 15 Km de bitume sous une belle chaleur bien humide.
St. Jean: Album photos
Lundi 20 novembre :
Dès 8 h nous sommes en ville pour faire nos courses de produits frais. Pas de
chance, aujourd'hui, pas de marché, les magasins chinois ne vendent pas de
fruits et légumes ou à des prix exorbitants. Nous sommes contraints à l'achat de
mangues et d'oranges seulement, aux quelques surinamiens installés aux coins des
rues.
Nous larguons les amarres à 10 h pour la BARBADE, à 575 miles à vol d'oiseaux
migrateurs, migrateurs.