Samedi 3 février :
Hier au soir, lorsque nous avons doublé le cap Tiburon à l'extrémité ouest de Haîti, nous nous sommes préparés pour la nuit, un ris dans la GV et 3 tours de génois. Très peu de temps après, le vent est tombé, nous étions protégés par l'île montagneuse. La mer s'est calmée et Yan a repris du service.
Ce n'est qu'au petit matin 6 h que l'on a pu envoyer toute le toile, un vent E N E de 12 à 15 nds nous pousse au travers à 7 nds au cap 325° vers SANTIAGO de CUBA. Eeeet  oui, nous avons encore changé d'avis, nous ne passons plus à San Antonio en Jamaïque. A 10 heures nous sommes en vue des côtes cubaines, c'est tout d'abord le gros massif montagneux de l'est que nous apercevons, plus tard le centre de l'île émerge de la faible brume qui nimbe encore l'horizon. Nous sommes à une bonne trentaine de miles de l'entrée de la baie.
11 h 30 alors que Paolo se repose de sa nuit, ZZZZZ, ZZZZZ, ZZZZZ, comme dab, je serre le frein du moulinet et je tourne le bouton du pilote pour remonter au vent et réduire la vitesse, je choque la GV et roule le génois au ¾. Enfin je peux m'occuper de la bête. J'essaye de mouliner, mais ne peux, la canne arc-boutée se détend lentement, ce n'est que petit à petit que j'enroule le fil. Paolo réveillé par ce charivari sort à toute vitesse. Le voilà, regarde, ces couleurs, vert, jaune fluo, sûrement une coryphène, c'est un beau morceau, elle se bagarre la bougresse. Lentement, cm par cm elle arrive, plonge, passe sous la jupe, mais, ce n'est pas une coryph !!! Je passe dans la jupe attrape le fil de la main gauche et, la gaffe dans la droite, je crochète la bonite, belle bête !!! La voilà dans la jupe, 70 cm qu'il va maintenant falloir découper et cuisiner. Dès le repas de midi elle se trouve au menu, en fines lamelles au citron, puis en tranches épaisses à peine grillées au barbecue, un pur régal. 


Castillo del Morro

 
Lentement, nous approchons de cette île tant attendue, elle reste mystérieuse, jusqu'au bout elle se dissimule derrière ses hautes murailles montagneuses. Il faut vraiment deviner l'entrée de la passe  qui se découvre à l'ultime instant. L'émotion en est d'autant plus grande, nous entrons entre deux grandes falaises gardées par une antique forteresse et nous découvrons une superbe baie complètement fermée aux côtes très découpées.
Le passage est très bien balisé, mais nous ne savons pas où nous diriger, nous appelons par VHF. La réponse ne tarde pas, une voie pédagogique (lente et d'une diction parfaite, même moi je comprends la langue de Servantes)  nous demande de nous identifier, et de nous diriger vers le bâtiment blanc au toit azzuro.

Il est 15 h 30. Deux personnes, pantalon bleu marine et polo blanc nous aident à tourner les amarres. Le capitaine du port nous annonce la visite des autorités et nous demande de ne pas sortir du bateau avant leur passage. Très vite nous faisons connaissance avec nos voisins. De l'autre côté du ponton est amarré Sin'nombre, un voilier battant pavillon espagnol, à son bord Manuel, son épouse Esmeralda et leur ami Fernando. Ils sont arrivés la veille du Vénézuéla, ils nous mettent en garde, la douane a fouillé leur embarcation de fond en comble. Ils sont venus à 12 personnes ont entièrement vidé le bateau sur le quai. Ils ont ensuite parfaitement rangé la totalité, refait les valises. Nous nous attendons au pire, mais dans chaque chose il faut trouver le positif, je pense que, si l'on pratique de la même manière avec SOLEJA, je vais certainement redécouvrir du matériel dont j'avais oublié l'existence. Derrière Sin'nombre sont amarrés deux autre voiliers, l'un français, à son bord  un couple de retraité parisien, ils sillonnent les Caraïbes depuis 5 ans, c(est la seconde fois qu'ils passent par Cuba.
Le médecin du service santé arrive en premier, nous pose quelques questions sur notre parcours tant personnel que maritime et nous annonce que l'on peut désormais nous déplacer, mais seulement à l'intérieur de l'enceinte du port en attendant la douane.
 Trois personnes arrivent pour inspecter le bateau, Quelques questions, une visite rapide les papiers sont remplis en 10 mm, tout est bon.
C'est au tour du service de l'immigration, puis du service phytosanitaire qui vient inspecter nos denrées périssables, il nous explique qu'il a pour mission d'éviter l'entrée de denrées avariées et de parasites non encore dans l'île. Son collègue s'occupe de tous les féculents et autres farines qui ne sont pas hermétiquement fermés. Il inspecte celles-ci très minutieusement, il découvre dans notre réserve de couscous un minuscule insecte. Il le prélève, nous demande de ne plus toucher au contenu avant son retour d'analyse. Une heure plus tard, le biologiste arrive avec le sourire aux lèvres, il nous annonce que l'insecte, un tribulum  xxx, connus, il n'est pas dangereux, nous pouvons consommer le couscous.
L'obscurité tombe lentement, la suite des formalités se poursuivra demain.
Entre temps, nos poursuivons la conversation avec nos voisins, ils sont infirmiers tous les deux, ils ont travaillé deux ans à Kourou en Guyane pour refaire la caisse du bord puis ils sont partis six mois au Vénézuéla. Leur ami Fernando, retraité, était gardien de phares, il les accompagne le plus souvent possible en navigation. Le couple français repart demain matin, ils connaissent l'île A Vache au sud ouest d'Haïti et veulent s'y arrêter, pour eux c'est un des plus beaumouillage des Caraïbes et il n'y a aucune marque d'hostilité envers le plaisancier, bien au contraire.
Ce soir, pour changer, Paolo nous prépare la bonite sur un lit d'oignons et d'aulx,  une merveille, nous en redemandons. Malgré tout, nous en avons trop pour 2 personnes, nous offrons le reste à nos voisins.
La nuit sera douce, pas un bruit, pas un clapotis.
Position de l'entrée de la passe : 19° 58' 10 N - 75° 52' 46 W.
Position de la marina de Punta Gorda : 19° 59' 10 N - 75° 52' 34 W.
376 miles parcourus en 52 heures : 7,2 nds de moyenne.

Dimanche 4 février :
Belle journée en perspective, ce matin dernières visites des services Cet après midi nous partons découvrir Santiago. Nous allons attendre le bus à la sortie de la marina en compagnie de nos voisins de Sin'nmbre. Ils nous expliquent les systèmes de monnaie et de change. A Cuba deux monnaies circulent : Le Peso cubain et Le peso convertible (appelé couramment dollar) équivalent au dollar US. Le peso cubain est en principe réservé aux habitants et le convertible aux touristes, mais tous le monde peut se procurer les deux. 1 peso convertible vaut 24 pesos cubains.

Le bus arrive, nous sommes une vingtaine de personnes à monter, il n'y a plus aucune place assise. Nous longeons la baie puis la route gravit une colline et nous traversons la banlieue de la ville. En cours de route, nous avons ramassé 2 équipes de base-ball, la concentration des passagers arrive à son maximum, mais on ne laisse personne sur le bas côté.
Voilà le centre ville, nous quittons le bus, nous traversons le "parque de Dolores", très ombragé et garni de bancs publiques. Nous poursuivons en passant devant l'hôtel du gouvernement de la région magnifiquement restauré, un bâtiment de fin XVIIIème. Nous descendons en direction du parc des Cespedes, cette place bordée par de somptueuses constructions de différents styles coloniaux dont la basilique à l'ouest.
Tout le centre ville recèle un patrimoine architectural d'une très grande richesse, qui demanderait une sérieuse restauration. Le soir venu nous prenons un « bucanero » sur une terrasse en écoutant l'orchestre de l'hôtel voisin. Un peu plus tard nous irons déguster un « mojito » en écoutant un autre orchestre de jazz.


Place de la Révolution

Le soir venu, la musique se déverse à flot elle est partout, dans chaque rue, ici « la casa della Trova », célèbre institution musicale qui perdure depuis plus d'un siècle, là, « la casa musicale ». La nuit sera courte nous rentrons au bateau il plus de 3 h ½.
Lundi même programme, mais en changeant de quartier, pendant que Paolo s'occupe de  je visite le port de commerce et ses abords post industriels : tout change ici, nous sommes dans la réalité du peuple les charrettes à cheval et les « ritchos » remplacent les taxis des touristes. Partout subsiste les bâtiments coloniaux, entrepôts, industriels ou d'habitation, tous méritent une attention et bien sur une sérieuse remise en état.
Si le patrimoine architectural et la musique sont des plus intéressant, la population l'est davantage encore, chaque passant veut nous gratifier d'une attention particulière et nous accompagner, discuter, nous expliquer, et quelques fois demander une pièce.
Passant devant un grand bâtiments, je jette un oeil à l'intérieur, je suis invité à visiter une école élémentaire du centre, 30 classes, les effectifs ne dépassent pas 20 élèves par classes, il ont une télévision par salle, une salle informatique qu'ils utilisent à tour de rôle, une directrice, une adjointe de direction, du personnel d'entretien.
Les rencontres sont nombreuses aisées, riches et nombreuses, aussi bien avec des cubains qu'avec des touristes. Ici, nous sommes au confluent des peuples d'Afrique et d'Amérique latine, « qué calor » !!!!


Mardi 6 : Troisième jour à Santiago, nous sommes décidé de ne pas rentrer trop tard. Il va s'avérer difficile de respecter notre veux...

Album Photos: Santiago

 Mercredi 7 février :
Nous sommes réveillés à 6 h 45 par les autorités, nous avions signalé notre volonté de partir de bonne heure, notre sommeil de plomb aura été de bien courte durée et les réalités sont bien dures à assumer. Fort heureusement, les services d'immigrations et de douanes se présentent ensemble avec le sourire et la bonne humeur, tout est fait en quelques minutes, puis nous discutons un bon moment. Si les formalités sont nombreuses, les fonctionnaires strictement
intègres et ponctuels, assurent leur tâche avec une grande conscience professionnelle, beaucoup de politesse et de prévenance en vers le touriste, les formulaires remplis, ça devient une rencontre de qualité, il nous parlent d'histoire, de géographie de leur pays, des visites à ne pas manquer, ils répondent à nos questions de tous ordres, c'est un plaisir. La différence est cuisante avec bon nombre d'autres pays.
Derrière Sin'nombre est arrivé un autre bateau français, à son bord un couple d'une quarantaine d'années, lui a travaillé au Canada et ils ont passé 6 mois au Guatemala, sur le Rio Dulce, un vrai paradis, pour eux. Nos préparatifs sont plus longs que les formalités, il nous faut ranger les grandes toiles de protection contre le soleil,. nous ne partons qu'à 11 h, des souvenirs pleins l'esprit et les yeux encore embués. Nous suivons un énorme pétrolier qui nous fait la trace pour sortir de la passe et à nous le bleu, cap à l'ouest pour 100 miles, puis au NW pour 190 autres. Peut être nous arrêterons nous dans les cays du sud de
Cienfegos et Trinidad, c'est superbe, parait il ?
Pour l'instant, nous avons envoyé la toile, mais le vent reste faible et Yan doit à nouveau reprendre du service. Et ron et ron et ron et ron,. Mer parfaitement plate, vent nul, nous avançons entre 5 et 6 nds à 1600 tours. Paolo fait une petite sieste pendant que je prépare mes futures grandes étapes, époques, vents,
courants. Je rêve et j'y suis presque. La nuit se passe au moteur, Paolo prend le premier quart, de 10 à 1 h, mais il ne me réveille qu'à 2 h.

Mercredi 8 février :
Tout va bien, je trie quelques photos, rédige mes mails, le temps passe vite, le jour se lève déjà, il doit être en avance aujourd'hui !!! Je sors, mettre une ligne, puis une autre.
6 h 30 POSITION 19° 46' N - 77° 45' W nous passons la Punta Cruz et mettons le cap au 310° sur Cienfuegos.

A 8 h 30, ZZZZZZZZZZ, devinez quoi, un beau barracuda d'un bon mètre, dommage je suis obligé de le tuer pour le remettre à l'eau, ses dents sont bien trop dangereuses pour mes petites menottes. Il semble que la brises se lève, 10, 12 nds, vite j'envoie, SOLEJA accélère tout guilleret, 7 nds, je coupe le moteur. Ouf, Yan reprends son souffle. Pas pour longtemps, Eole nous lâche, et ron et ron et ron. La journée s'annonce monotone, peut être nous arrêterons nous pour nous baigner dans les Cays ?

Le matin, vers 11 le vent de N E revient, à nouveau nous renvoyons la toile. Cette fois-ci, il a l'air de tenir et même il se renforce dans l'après midi. Sur le soir, il monte encore, 25 nds. Comme nous sommes au près bon plein, nous décidons de réduire la grand'voile de deux ris pour la nuit en gardant le génois. Nous avançons à + de 7 nds tout de même. La nuit s'annonce bien, après une soirée de palabre, Paolo prend le premier quart. Il ne me réveille qu'à 1 h, mon service se passe sans problème, le vent a légèrement faibli, quelques nuages obscurcissent un peu l'atmosphère, mais la visibilité reste très bonne. Dans ces eaux, nous ne sommes pas gênés, nous rencontrons très rarement des bateaux.

Jeudi 9 février :
A 3 h 30 je passe à nouveau le relais à Paolo et je vais terminer ma nuit. Au bout d'une heure et demi, blamm, blamm, blamm, je suis réveillé par trois gros chocs sur la coque, dans mon profond sommeil, je pense à des cétacés. Jaaaacques, !!!!! les caaays, les caaays!!!!! C'est Paolo m'appelle Je sors en catastrophe, les yeux tout embués de sommeil, nous sommes stoppés, tout de suite, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Immédiatement, Paolo affale les voiles et très vite, je vois, nous sommes bel et bien dans les cays. Nous sommes échoués sur un banc de corail.
Comment est ce possible ??? Avons nous dévié notre route ???
Je descends voir la carte, mais non, même si nous nous sommes un peu rapprochés, nous avons à peu près suivi notre tracé. Sur l'écran, nous sommes bien dans l'eau profonde, 180 m, à 2,75 miles de l'île. Dehors, malgré la nuit, autour du bateau nous apercevons les coraux et les roches qui affleurent, nous sommes posé. Nous ne pouvons rien faire, simplement essayer d'immobiliser SOLEJA afin qu'il n'aille pas se frotter aux roches les plus saillantes et plus dures. Je place un tangon dans une anfractuosité et l'arrime solidement sur un winch avec un bout. La marée descend encore pendant une heure, le courant et le vent faible nous pousse un peu plus dans notre piège. Je laisse yan battre en arrière pour essayer de nous maintenir.

Pendant ¼ d'hure Paolo lance un appel sur le canal 16 de la VHF, sans aucune réponse.
Très peu de bateaux croisent de nuit dans les parages. Mon calme ne le rassure pas mais au contraire, le perturbe, il voudrait agir tout de suite alors que nous devons attendre.
 

Nous attendons le lever du jour, il ne va plus tarder. Paolo me demande de tirer quelques fusées de détresse, j'accepte en sachant que personne ne les verra. Au bout de trois feux nous arrêtons le tir. Avec le téléphone satellite, nous appelons la gendarmerie et de Cienfuegos et leur demandons de prévenir les gardes côtes. Il semble qu'ils aient compris la situation et doivent nous rappeler. Le jour se lève enfin trop lentement à mon goût et nous pouvons
commencer à entrevoir notre environnement hostile. SOLEJA s'est enfilé dans une anfractuosité juste à sa mesure, son étrave repose sur une roche plate et le lest de fonte sur des coraux. La dérive nous empêche de ressortir. Fort heureusement, il y a très peu de mer, les vagues viennent de la terre et SOLEJA n'est pas trop bousculé, mais de temps en temps nous entendons les chocs sur les coraux, ce brave SOLEJA encaisse sans se plaindre.  Nous sommes encore à marée descendante, il va falloir attendre au moins 5 ou 6h pour espérer sortir.
Paolo lance un nouveau message à la VHF, cette fois-ci une voix répond dans un anglais hésitant, le bateau « Tzigane »nous demande notre position et puis plus rien. Ce sont des français dis-je à Paolo. Que penser d'autre.
Nous rappelons la gendarmerie, mais la personne qui répond n'est pas au courant de la situation. Enfin on nous dit que les gardes Côtes sont prévenus et qu'ils seront sur zone en début d'après midi. Nous descendons l'annexe et installons le moteur pour inspecter l'environnement proche. A quelques mètres derrière SOLEJA se trouve un chenal de 3 ou 4 m de profondeur, il se prolonge sur tribord et débouche sur l'eau profonde. Le cay sur lequel nous sommes ne mesure pas plus de 100 m2, tout autour nous pouvons circuler librement. Je plonge pour me rendre compte de la situation et des conséquences. Ce n'est pas trop grave, mais la coque a frotté à plusieurs endroits.
Nous portons une ancre sur l'arrière et essayons de tirer sur le gros winch du génois, moteur arrière toute. Nous insistons, mais sans succès. Nous nous résignons à attendre encore, lorsque à notre grande, surprise, nous voyons arriver un « cata » suivi d'un « ovni » dériveur intégral. Paolo saute dans l'annexe et se porte à leur rencontre. Ils vont essayer de nous tirer de là. Nous leur passons une remorque (grande amarre de 40 m) et nous tentons une fois encore,. sans succès. L'ovni va essayer d'ajouter la puissance de son moteur, mais la manouvre semble trop périlleuse et nos sauveteurs renoncent. Ils vont prévenir
des pêcheurs qui possèdent de plus gros moteurs. Il est déjà 10 h, il nous faut maintenant faire le maximum, si nous devons sortir avec le moins de dégâts possible, c'est à marrée haute. Nous portons une seconde ancre sur bâbord et faisons une ultime tentative. Paolo a pris un grand bout attaché à la drisse de grand voile et le moteur de l'annexe à plein gaz, il essaye de faire gîter un peu SOLEJA. De mon côté, je souque les deux winchs du plus que je peux et
met plein gaz arrière également. Nous ne nous attendons pas à grand-chose.
A notre grande surprise, SOLEJA s'ébranle et dans un dernier grognement, s'ébroue et lentement bat en arrière. Quel soulagement, Paolo hurle de joie dans son annexe, le sourire lui fend le visage jusqu'aux oreilles. Nous récupérons nos ancres et nous sortons de ce lieu maudit, nous rangerons tout notre bazar à l'extérieur de ce cay de malheur.  Il n'y a pas de vent, nous cheminons lentement au moteur. Nous devons avertir les autorités que nous sommes sorti de notre piège et nous transmettons le message également à Tzigane.
Il est midi déjà, pour nous remettre de tout cela nous allons nous préparer une petite collation.

Peu de vent nous sommes au moteur, Yan tourne sans interruption depuis 5 h ce matin. Nous pensons arriver demain en tout début de matinée, nous ne voulons pas arriver de nuit, nous ne connaissons pas la qualité du balisage de l'entrée dans la baie, ni où se situe la marina rien n'est indiqué sur nos cartes.
Tout d'un coup, vers 16 h, Yan s'arrête, immédiatement je pense au gasoil. Nous avions suffisamment de carburant pour notre étape, mais notre avarie (+ de 10 H de moteur a eu raison de notre réserve !!!!!! Heureusement, la mer reste calme et j'ai une réserve de 30 l, Il va falloir transvaser.
Nous sommes à 15 miles de Trinidad et 45 miles de Cienfuegos, que choisir, Trinidad, nous arrivons ce soir, Cienfuegos, demain en matinée ???
Malgré le tout petit temps, nous confirmons Cienfuegos, nous naviguons à la voile à 3, 4 nds, nous allons passer une nuit très, très calme.

Vendredi 10 février :
Au lever du jour, nous sommes en vu des côtes et de l'entrée de la baie, nous approchons lentement. Les atterrissages dans ces circonstances sont fantastiques, tout d'abord, la côte semble complètement fermée, puis au fur et à mesure que l'on s'approche, nous voyons différentes nuances dans les teintes de la roche. Peu à peu la faille se dessine, l'entrée apparaît, puis nous apercevons une balise rouge, puis une seconde verte, la baie nous ouvre
ses portes, elle nous accueille. Sur bâbord, le slogan « BENVENIDOS A CUBA SOCIALISTA » en lettres de 2 m de hauteur. La large baie étale ses multiples criques devant l'étrave de SOLEJA, nous contournons la première île et progressons vers ce qui nous semble être la ville au loin. Peu à peu nous distinguons des mats, voilà notre but. Nous sommes surpris, la VHF nous indique notre chemin et à quelques centaines de mètres les quais se dessinent. Deux hommes de la marina attrapent nos amarres, les tournent aux taquets du ponton et nous souhaitent la bienvenue, nous voilà à Cienfuegos.
Il est 9 h 30 du matin, les formalités sont expédiées en quelques minutes, toujours avec sérieux mais dans la bonne humeur et ensuite, nous palabrons avec les autorités. Autour de nous, une vingtaine de voiliers : plusieurs français, un danois, un allemand, un belge, certains sont en hivernage, d'autres sont
stationnés là pendant que leurs propriétaires visitent l'intérieur du pays.
Nous sommes surpris par la différence avec Santiago, les quais en béton sont bien entretenus, tout près de la marina se dresse fièrement un ancien hôtel particulier de premier ordre magnifiquement restauré. Il abrite le club nautique récréatif de Cienfuegos, ouvert à tous. Dehors, une large avenue à deux chaussées séparées longe le bord de mer sur un Km : el Prado, puis elle s'élargie pour laisser place à une promenade piétonnière centrale ombragée, agrémentée de bancs publics. Cette grande voie part du quartier de Punta Gorda, vers le port, elle traverse la ville de part en part, c'est le plus long « paseo » cubain, 2 Km.
Les rues sont larges, nous sommes très surpris, la différence avec Santiago où les rues étaient plus exigües. Le long de cette promenade, des charrettes à cheval font office de bus, pour 1 pesos cubain soit 1/30 d'€ elles nous emmènent jusqu'au centre ville. Elles transportent jusqu'à 10 personnes conducteur compris, et au trot, au trot, au trot...
Cienfuegos semble nettement plus opulente, si je puis me permettre l'expression, en voyant les promeneurs, nous pourrions presque nous croire en Europe.
 Dès que nous sommes dans des rues un peu à l'écart du centre, Paolo enthousiasmé me dit : Regarde, c'est la Sicile, je me croirais en Sicile, c'est la même chose, ces rues, ces maisons aux couleurs pastels délavés, les petits vieux assis devant leur porte, c'est vraiment pareil !!! Pendant que nous nous promènerons ensemble, Paolo me rappellera plusieurs fois cette comparaison et dans diverses circonstances, près du port de commerce, dans les quartiers industriels...

De l'avenue centrale le Prado, au centre ville part une voie piétonne, celle-ci débouche sur une superbe place : La place de la REVOLUTION, place José Marti. La beauté des bâtiments, fin XIX ème, début XX ème qui la ceinturent me laisse pantois, en dehors de la cathédrale qui perd un peu sa peinture, ceux-ci sont parfaitement entretenus, le monumental théâtre Tomas-Terry de 1 000 places, le Pallacio Ferrer abrite la maison de la culture et le Lycée San Lorenzo et jouxte le siège du gouvernement provincial.
Des limousines de plus de cinquante ans, plus ou moins rutilantes sillonnent les rues, certaines d'entre elles font taxi. Le dimanche après midi, le centre ville reste désert, les gens sont tous au bord de mer, mais en semaine le centre et particulièrement la rue piétonne grouille comme tout centre ville. La population curieuse, assez jeune et  accueillante aime le contact avec les touristes et nous interpelle souvent pour échanger quelques mots.


Théâtre Tomas  Terry

Nous allons rester plusieurs jours pour visiter cette ville agréable. Nous sortons en fin de matinée pour déambuler et trouver un petit restau popu pour notre repas de mi journée que l'on prend plutôt vers 15 ou 16 h, en fin d'après midi, à la tombée de la nuit nous nous retrouvons sur une terrasse pour une « serveja  cubanero », nous écoutons un peu de musique puis nous rentrons sagement à bord.
Nous ne retrouvons pas ici les nuits débridés arrosées de « mojito » (prononcez maurrrito) de Santiago, peu être n'avons-nous pas découvert les bons lieux ??? A Santiago ils s'imposaient, c'était plus facile, tout le monde nous les proposait.
En rentrant à la marina, vers minuit, nous voyons arriver un cata et un monocoque, c'est Tzigane et son ami. Nous les accueillons et tournons leurs amarres. Ils n'avaient pas encore fait leurs formalités d'entrée dans le pays et se sont faits contrôler au mouillage. Les autorités leur ont demandé de rentrer sur Cienfuegos pour être en règle, d'où leur arrivée très tardive.

Mardi 13 février :
Au gré de notre balade en ville, je remarque une drôle de machine dans une pièce ouverte sur le rue, je m'attarde à l'observer quant une dame me prie d'entrer. Je m'exécute, suivi de Paolo et nous découvrons que nous sommes dans un atelier de gravure d'art. Un monsieur nous montre quelques ouvres sur les murs et nous demande de le suivre dans son atelier. Là, il nous fait découvrir ses divers procédés de gravure et nous présente les artistes qui travaillent avec lui, ils sont trois adultes et un apprentis plus une dame qui est de passage. Nous admirons toutes ces ouvres, les trois artistes ont des styles très affirmés et très  différents. Je suis véritablement émerveillé et je pense immédiatement qu'ils auraient un grand succès s'ils exposaient en Europe. La  personne de passage dans l'atelier se révèle être l'épouse de Luc notre voisin belge, ils reviennent tous deux d'une circum de 7 ans et vont rentrer à regrets en Europe à la fin du printemps.
Cet instant aura été un vrai bonheur !!!
Vers midi, Paolo me quitte, il part visiter Trinidad puis La Havane, le 28, il s'envolera pour l'Europe. Notre équipée prend fin ici et nous en sommes tout émus tous les deux. Ciao, ciao, Paolo. Je fais quelques courses et rentre au bateau, je dois préparer le carénage de SOLEJA. En effet, tout prend un peu de temps ici, on ne pourra sortir SOLEJA que mercredi 14, le directeur me dit, à 8 h il faudra emmener le bateau au chantier naval.

Album photos Cienfuegos


Mercredi 14 février :
Ce matin, j'ai rendez vous à 8 H avec le directeur pour enfin sortir SOLEJA et entreprendre les réparations. 9 h, personne, je m'inquiète, à 10 H on démarre pour le chantier. Il faudra 3 H pour sortir SOLEJA de l'eau. L'après midi sera consacré aux différents diagnostiques, une multitudes de personnes va venir ausculter, donner son avis. Mais rein ne se passera plus aujourd'hui. Je passe ma première nuit seul à bord et dans le chantier naval.

Jeudi 15 février :
Des bruits se font entendre dès 7 H, mais le travail ne débute qu'à 8 H. Je vis apparaître le technicien vers 10 H. Il n'est pas d'accord avec son chef quant à la démarche à suivre, je ne dis rien mais je suis de son avis. De toute façon, comme c'est lui qui va effectuer le travail, il va emporter la décision.  Il débute son travail de préparation vers 11 H, le poursuit durant une heure le matin et deux, l'après midi. A 16 H plus le chantier est complètement vide, ne restent  que les deux gardiens et moi. Je vais faire un tour en ville et mangerai dans un petit restaurant populaire pour l'équivalent de 3 € avant de rentrer à bord pour une bonne nuit.

Vendredi 16 février :
Comme hier je suis réveillé par les premiers bruits métalliques du chantier. Mon compagnon arrive plus tôt ce matin, à 9 H, il est à son labeur, et ce jusqu'à midi. Vers 10 H, j'ai la visite du directeur de la marina qui manage les travaux pour moi, il m'assure que le bateau sera à l'eau le soir, ou le lendemain matin. Devant le scepticisme que j'affiche,et mon explication de l'impossibilité matérielle d'effectuer les travaux, il commence à douter des promesses du chantier.

Samedi 17 février :
Ce matin le travail sur la coque débute à 8 H hourra.
Ponçage de la fibre, puis une couche de gel coat, ce sera vite terminé. Ensuite un petit nettoyage de la coque rapide et l'application d'une bonne couche d'antifouling, SOLEJA sera peut être à l'eau dans l'après midi. Ce serait formidable !!!
Malheureusement, à 11 H le directeur es marina m'explique que le technicien est rentré chez lui et qu'il n'a pas d'antifouling.  Le travail n'étant pas terminé, le bateau ne sera mis à l'eau que lundi !!!


Ouaf, ouaf,ouaf !!!  Je ne vous en dit pas l'humeur du capitaine.
Et bien, finalement, je vais en profiter pour filer 2 jours à La Havane.
C'est le directeur de la marina qui me conduit à la gare routière.

16 H 30, me voilà embarqué dans la « gua- gua » de La Havane, un bus ultra moderne, très confortable avec une puissante « clim ». Nous traversons les faubourgs de la ville, puis très vite nous sommes en pleine campagne. Tout d'abord, se sont des fermes d'élevage qui se succèdent les unes aux autres, de grands domaines, de grands hangars et des troupeaux clairs semés de bovins. Elles sont bordées de petites maisons entourées de jardinets souvent fleuris. Puis une grande plantation de canne à sucre nous accompagne un brin de chemin sur ce large plateau. Vient ensuite un immense verger d'orangers suivi de foret alternant avec des cultures vivrières.
20 H 30, nous traversons la banlieue de la capitale et nous arrivons «al terminal ». Là je prends un taxi qui me conduit directement au centre ville à l'adresse de ma chambre d'hôte. Oui, j'ai une chambre réservée par les bons soins du directeur de la marina lui-même. Mais avant de laisser partir le taxi, je veux voir cette chambre. Située dans une arrière cour, dans la maison d'une mamie de 75 ans, nous entrons par sa propre chambre, il faut traverser la cuisine pour
atteindre la pièce. Bref, cela ne me convient guère, je ne dis mot, garde mon sac et pars me restaurer à quelques pas de là. Je me promène un peu pour prendre la température du quartier, avenue 23 calle O et P. Le coin semble particulièrement animé, plusieurs boîtes de nuit se partagent le trottoir, la musique se déverse de partout, les trottoirs sont bondés. Je trouve un petit restau sympa dans lequel il ne reste qu'une table, je consulte la carte, je m'installe, je n'ai pas commandé que deux hommes me demandent de partager ma table, j'accepte bien évidemment. Ce sont deux allemands, l'un d'eux parle un peu le français et très vite, nous engageons la conversation. Ils sont en vacance pour 5 semaines et logent chez l'habitant comme de nombreux touristes. Ils ont changé de « casa particolar » pour des raisons techniques et me proposent de visiter leur ancienne demeure qui était libre en fin d'après midi. Celle-ci se situe dans le quartier voisin, à moins d'un Km, je décide de m'y rendre. Il est près de minuit lorsque je sonne à la porte, un volet s'entrouvre au 2ème étage, et l'on vient m'ouvrir. L'habitation se situe au troisième, el comporte une entrée, une cuisine repas, une salle d'eau et deux chambres, l'une d'elle est occupée par un italien et sa compagne cubaine. Ce petit havre de paix me convient et je reste pour la nuit.

Dimanche 18 février : réveil à La Havane.
Lorsque je vais prendre ma douche, le couple voisin me propose de partager leur premier café, je ne saurais refuser une telle invitation. Bien évidemment, la conversation s'engage,. en italien. D'où viens tu ? tu es de quelle région,. que fais tu là ??? . Il est déjà 8 H je dois rejoindre Guy mon futur équipier ? Heureusement, son hôtel se trouve à deux pas et j'y suis en qq minutes. En arrivant dans l'immense parking, j'aperçois un homme, la bonne soixantaine
faisant les cent pas devant l'entrée, en approchant je me dis que ce pourrai bien être lui. Je n'ai pas le temps de le lui demander, il me précède, c'est vrai que lui avait ma photo, c'est plus facile. Nous prenons le petit déjeuner ensemble et il me fait visiter ce fameux  hôtel « NACIONAL ». Nous sommes dans les jardins donnant sur la mer quand éclate un grain phénoménal accompagné de tornades de vent, nous réfugions à l'intérieur pour le reste de la visite.  Guy dépose ses bagages à la consigne et nous partons pour la visite de la vielle ville. 


Hôtel Nacional



Place d'Armes



Tout d'abord la « plaza de armas» entourée dans un écrin de bâtiments parmi les plus ancien de la ville. Tous ont été rénovés et sont en parfait état : «  el Palacio municipal, El Castllo de la Real Fuerza, el Templete, l'hôtel Santa Isabel»,... Quelle chance, nos sommes dimanche et les groupes de touristes sont absents, nous sommes presque seuls sur les sites. Nous enchaînons par les rues pittoresques du pourtour et débouchons sur le parvis de la cathédrale (fin XVIIIème) bordé sur trois côtés d'anciennes demeures et palais : la casa de Lombillo (1730), le palais du marquis de Arcos (1740), la casa del Conde Bayona, el palacio du marquis de Aguas Claras. Nous remontons la calle O'reilly, en direction de « el parqe central José Marti », en face, l'hôtel « d'Inglaterra » puis le « Capitole » entouré de son grand parc. Nous prenons une petite collation dans une « cafeteria  populare » pour quelques pesos convertibles et nous repartons.



Nous déambulons dans les rues en direction de la lace de la révolution lorsque quelqu'un me tape sur l'épaule, je me retourne : PAOLO !!! Je n'osais espérer cette rencontre !!! Il est avec un copain cubain, ils vont à la place de la révolution également, nous entamons le parcours ensemble. En traversant un parc, son ami cubain se fait interpeller par la police, nous sommes un peu à l'écart. Paolo veut rester avec son ami, ils seront embarqués tous les deux. Nous l'attendons 10mn et nous dirigeons à regrets vers le but de notre visite.
« La palza de la révolucion » : un immense espace goudronné et une grande colonne se dresse au milieu d'une pelouse face au portrait du CHE stylisé en fer sur une façade. Dans le style dépouillé on ne peut guère faire plus. Nous prendrons un taxi pour descendre le « malecon » et revenir dans le quartier de l'hôtel « Nacional », av 23.
Nous avons décidé de trouver un nouvel abri pour la nuit et nous ne tardons pas à trouver, rien de plus facile, dans toutes les villes de Cuba.
Le soir commence à tomber et nous allons nous restaurer et nous rentrons de bonne heure.



Le Malecon

Lundi 19 février :
 Nous avalons le café « regalo de la casa », laissons nos bagages et partons prendre l'air de la vielle ville, descendre le « paseo : el Prado » qui va de la « plaza de Marti » au début du « malecon » en bord de mer, nous visitons le hall de l'hôtel dans lequel Hemingway buvait ses Daïquiris, une superbe pharmacie qui possède une énorme collection de pot en faïence, nous empruntons la calle piétonne Obispo. Au retour nous prenons un taxi et partons admirer la vue du sommet de la fortaleza San Carlos, de l'autre côté du fleuve. Il est déjà l'heure de notre « gua gua », elle part à 13 H et il n'y en a qu'une seule aujourd'hui. A midi nous sommes au guichet, il ne reste que trois personnes devant nous lorsque l'agent déclare que le bus est complet !!!  Le prochain
démarre à 8 H demain matin !!!
Nous venons de lier conversation avec un québécois et nous décidons de prendre un taxi pour rentrer sur Cienfuegos, cela ne nous coûtera guère plus cher.
16 H 30 nous voilà à l'entrée du chantier, nous découvrons avec surprise et bonheur que SOLEJA a mis des dessous rouges prune, donc en principe, demain matin il sera à l'eau !!! Notre ami québécois voulait voir notre embarcation et vient donc prendre un verre à bord. Emma et Louis sont en ville.
 

Mardi 20 février :
7 H, on frappe déjà à la coque de SOLEJA, nous n'avons pas le temps de déjeuner, nous mettons à l'eau immédiatement, SOLEJA est ravi de la tournure des événements. A 8 H nous sommes amarrés au ponton du carburant et faisons le plein des réservoirs, puis nous retournons à notre ponton. Nos voisins s'enquièrent tous des réparations, parmi eux notre ami Fernando. La journée passe à toute vitesse, nous devons préparer, ranger et avitailler, je dois aller régler mes factures de réparations, de fuel et de port. En fin de journée nous nous apprêtons à laver le pont et remplir les réservoirs, mauvaise surprise : pas d'eau, le circuit a été coupé depuis 14 H !!! Nous sommes contraint d'attendre le lendemain matin. Notre jeune couple est sorti faire des emplettes et ne rentre pas, Guy est fourbu, il mange en vitesse et part se reposer. Alors que j'attends Emma et Louis, j'ai la visite de Fernando, il est resté seul sur le voilier « Sin'nombre » pendant que ses amis visitent La Havane, nous allons discuter qq heures en prenant qq « ron » Havana Club..

Album photos: La Havane


Mercredi 21 février :
Ce matin nous n'avons toujours pas d'eau, il ne nous reste que 150 à 200 L, il nous faut absolument attendre. 9 H, rien, 10 H toujours pas d'eau, et personne n'est en mesure de nous donner le moindre renseignement quant à son arrivée. 10 H 30 nous décidons de larguer les amarres, nous sommes donc contraint de passer par la case Jamaïque pour remplir nos réservoirs d'eau. 11 H c'est le départ, accolades, embrassades, les voisins viennent larguer nos amarres, pendant 5 mn des bras s'agitent sur le quai pour nous souhaiter un bon voyage !!!
11 H 30 nous sommes dans la passe d'entrée de la baie et nous mettons le cap au 150°, un vent faible de sud nous fait face, nous restons au moteur toute la matinée. Dans l'après midi nous envoyons sans conviction, Yan est toujours la à 1600 tours, nous virons bâbord amure pour ne pas nous retrouver à la côte dans la nuit.
Vers 17 h une petite bonite s'invite à notre repas du soir, elle est vraiment la bien venue. 18 H nous pouvons à nouveau reprendre la route directe sur Lucea Harbour. Le soir le vent monte à 12, 14 nœuds, une performance !!! Nous surfons à des vitesses folles, nous dépassons les 6 nds !!!

Album photos: Transports cubains


Jeudi 22 février : 0 H 15 position : 21° 33' N - 80° 41 W.


La nuit se passe très calmement, heureusement pour mon nouvel équipage qui s'amarine difficilement. Le petit temps va rester  toute la journée, à 18 H 30, il nous reste une centaine de miles à parcourir, au près bon plein et moteur à 1500 t, nous nous préparons à passer une seconde nuit identique.