Vendredi 23 février :
0 H, le vent monte depuis 1 H, il atteint maintenant les 18 à 20 nds, je suis de quart avec Louis, je décide de réduire la GV, je prends tout de suite 2 ris et garde le génois entier. Nous filons les 8 nds et plus. La mer grossit, nous restons au près bon plein. le temps s'est stabilisé, le vent souffle entre 25 et 28 nds, SOLEJA passe bien adossant son flanc tribord  sur la vague, une bonne gîte de 15 à 20°.
Guy est toujours soufrant, je lui ai demandé de ne pas prendre son quart. Je reste sur le pont en compagnie de Louis et de Emma qui se relayent.
De 2 à 4 H ils resteront avec moi dans le cockpit, ils ne peuvent pas dormir. Vers 6 H, le vent faiblit un peu entre 18 et 20 nds, j'en profite pour leur laisser la garde de SOLEJA et vais me reposer un peu, me relevant toute les heures pour faire rapidement le point de la situation. Vers 8 H je suis d'attaque et reprends le quart, mes compagnons plongent dans leur cabine. Guy émerge, il n'est pas en forme, il dort très mal et tousse de plus en plus.
10 H 30, nous naviguons à plus de 8 nds quand, soudain, ZZZZZZZZ le moulinet siffle.. Il faut rouler le génois, choquer la GV, remonter au vent pour ralentir aux alentours de 4 nds. Il me faudra plus de ¾ d'heure pour remonter une superbe dorade coryphène de 1,30 m, plus 1H pour la dépecer et la
découper, Mais quel régal pour ce soir.
Vers midi nous sommes dans l'entrée de Lucea Harbour, où je pensais trouver une petite ville et quelques installations, mais rien de tout ça, le lieu est quasiment désert. Malgré la beauté des lieux, je m'interdis de mouiller en Jamaïque dans un lieu aussi peu fréquenté.
Position : 18° 27' 44 N - 78° 10' W

Nous repartons donc en direction de la baie suivante, Montego Bay, à une douzaine de miles, face au vent, GV plus moteur. A 15 H 30, nous arrivons au ponton de la marina, non sans quelques difficultés, vent de travers en rafales, prise de flotteur et marche arrière entre deux superbes yachts US. Nous sommes très bien accueillis, les amarres sont tournées en ¼ de seconde par le personnel de la marina. Nous arrivons en même temps qu'une régate venant de Floride, de superbes voiliers tous plus rutilants les uns que les autres.
Position : 18° 27' 71 N - 77° 56' 54 W ? 330 miles en 52 H, vitesse max 9,3 nds, vt max 26 nds.
Nous faisons les formalités, l'immigration doit venir, mais on ne sait pas si c'est ce soir ou demain matin, donc Guy part à la recherche d'un toubib, il n'en peut plus. Il est à peine sorti de la marina que le service de l'immigration débarque. La charmante dame va attendre patiemment que notre équipier revienne, sans état d'âme, ni impatience. Nous l'inviterons à prendre un soda à bord.

Pendant ce temps là, Emma papote avec un participant de la régate, Charlie, la soixantaine, un océanographe qui a fait fortune en montant une entreprise qui travaille entre autre pour le FBI. Celui-ci nous invite tous les 4 aux festivités de la régate : remise des prix et au repas qui suit. Je suis assis à ses côtés pendant le repas et nous discutons. Charlie, notre hôte parle et rit  beaucoup, de temps à autre je dois avoir recours à Emma qui manie la langue de Shakespeare avec grande dextérité.
Pour la petite histoire, apéro, bière ou au cocktail, pour le buffet repas un petit sauvignon chilien qui n'a rien à rendre à ses cousins tricolores, puis un mousseux et enfin un Moet et Chandon, et oui. Je ne vous dis pas l'addition que réglera Charlie pour tout son groupe, nous étions une bonne douzaine.
En fin de soirée, j'entends parler français, je m'approche, Etienne, manage une équipe pour le groupe français Vinci, ils ont en charge l'approvisionnement en eau de la ville de Montego Bay. Bien évidemment, nous passons au bar pour un petit dernier. Il est vraiment très content de voir un compatriote relâcher dans les parages, le pavillon tricolore ne flotte quasiment jamais dans la marina. Je fais également connaissance de son proche collaborateur, Fabrice accompagné de sa charmante épouse Juliette.

Le lendemain samedi, Etienne organise une sortie sur un grand catamaran pour tous ses collaborateurs et leurs familles, suivra, ensuite, un barbecue devant la piscine de leurs résidences, il nous convie tous les 4 à leurs festivités. Nous participerons bien entendu à leur soirée. Jean Louis, leur Boss, venu de France va leur faire un magnifique discours bilan et perspectives de leurs actions, une bonne demie heure, sans note et en trois langues pour satisfaire tous leurs différents partenaires présents.
Je vais beaucoup discuter, tour à tour avec un peu tout le monde. Nous passerons une bonne soirée et nous la terminerons en compagnie de Juliette et Fabrice dans une très grande boîte en plein air, retour à bord vers 2H30.
Quelle fin de semaine impromptue et mouvementée!!!

Lundi 26 février :
Départ de la marina à 6 H 30, avant l'ouverture des bureaux, nous devions partir dans la nuit. Les esprits ne sont pas très clairs, fort heureusement, la baie est tranquille et nous pouvons prendre le petit déjeuner en naviguant.

Ouhhh !!!!!! Ils ne sont même pas allés chez Bob , pourtant c'est beau chez Bob (commentaire du webmestre)