DAKAR : 14° 42' 698 N - 17° 25' 718 O
Lundi 16 octobre : (suite)

Le passeur arrive sa barque motorisée jaune chargée de plaisanciers.

Nous sautons à bord de son frêle esquif et rejoignons le débarcadère du club en compagnie de nos nouveaux voisins.

Les voiliers au mouillage sont nombreux (possibilité de gardiennage sur corps mort, ou escale de choix avant un départ pour la Gambie, le Sine Saloum ou la Casamance), et le club met à disposition des plaisanciers, un passeur afin d'éviter de mettre les annexes à l'eau.

Un simple signe de main ou un coup de corne de brume et le taxi -bateau, nous mène à terre.

Durant le bref trajet, nous nous enquérons des modalités de fonctionnement du club de voile de Dakar. Nous traversons la plage, bordée d'un côté de nombreuses barques de pêche, et de l'autre par les voiliers en cale sèche (système de treuil sous marin permettant de sortir son embarcation de l'eau). Dès le passage de l'entrée du club, nous avons une belle surprise : un grand jardin ombragé avec tables, hamacs, terrain de pétanque ; un bar avec ventilateur et sa charmante serveuse Ida ; une connexion Internet Wifi gratuite, des toilettes extérieurs, des douches, une cuisine, un atelier de mécanique, un voilier, des chambres à louer., le tout bien gardé.
Le personnel permanent très agréable et sympathique est sénégalais, et la gestion de l'association est encore constituée de plaisanciers élus. Mais elle doit très prochainement être reprise par les permanents locaux. L'accueil est remarquable, bien que bon enfant et un peu à la bonne franquette, « personne ne se prend la tête ».
Après un tour du propriétaire, nous savourons une « gazelle » (la bière locale avec la Flag) un peu à l'écart sur la terrasse. La température est tombée, bientôt l'obscurité nous enveloppe, nous ne parlons plus, nous apprécions l'instant. Nous rentrerons tard à bord de SOLEJA.

Mardi 17 octobre :
A l'escale, le rythme ralentit. A 10 heures, nous appelons le passeur et sitôt débarqués nous sortons à la découverte du quartier. Là, c'est un énorme choc, nous sommes à 10 minutes en taxi du centre ville et du port de commerce de Dakar, capitale du Sénégal, grande capitale de l'Afrique occidentale, dans un quartier de villas, sur une rue de terre battue, défoncée par les dernières pluies, ou se croisent les 4X4 les plus luxueux et les taxis ou bus de toutes marques, hors d'âge et dans un état indescriptible.
Des échoppes de 3 m par 4 abritent des épiceries, des centres d'appel téléphonique, des artisans de toutes espèces : métallier, menuisier, coiffeur, chausseur, couturier, cuisinier.
Plus loin, nous apercevons la caserne de la force française du Cap-Vert. Nous sommes à la recherche d'un restaurant pour ce soir et nous allons le trouver juste à coté du CVD, le Lion. L'architecture de cet établissement représente effectivement un lion assis, d'une certaine taille puisque la salle du restaurant se trouve au 3ème étage dans la gueule du fauve.
Nous réservons pour le soir et partons faire quelques courses dans les échoppes et magasins divers.
Aujourd'hui Pierric, fils de J P et nouvel équipier nous rejoint, il vient partager la dernière journée de l'équipage sortant : Philippe, Jean-Pierre et Noël.

Jeudi 18 octobre
Dernière journée sur le sol africain pour l'équipage de retraités en fin de contrat sur Soleja. La journée sera des plus tranquille, la chaleur ambiante et le manque de vent, limitant considérablement nos capacité à agir.
Au programme : comptabilité à bord de Soleja, repos, rafraîchissement local à la Gazelle et repas de lotte au bar du CVD (Club de Voile de Dakar).

 Jeudi 19 octobre et les jours suivants :
C'est le grand départ pour l'équipage des Canaries, du Cap-Vert et de la Casamance. De grand matin nous mettons l'annexe à l'eau et installons le moteur. Et à 6 heures 30, je tire sur le lanceur, le moteur ne démarre pas, je tire une seconde fois, tire encore, encore, rien, il ne veut pas démarrer, c'est la première fois que cela arrive, un moteur neuf !!!
Il faut faire vite, nous embarquons Philippe, Noël et leurs bagages, Pierric et moi allons jouer les gondoliers pour ces messieurs endimanchés, chargés de leurs lourds sacs de voyage. Nous prendrons tant de plaisirs à la manouvre que nous répéterons le voyage avec Jean-Pierre. La séparation se fera rapidement sur le débarcadère, leur taxi les attend devant le CDV.
Tout se termine bien, ils arriveront à temps pour prendre leur avion. Pierric et moi allons faire plus ample connaissance avec le quartier et ses habitants en attendant l'arrivée de Patrick, le second équipier qui doit nous rejoindre le 20 octobre.
Je vais mettre le temps qui me reste pour effectuer quelques emplettes pour la garde-robe de SOLEJA et son annexe. Pour chacun, je commande la confection d'un beau taud de soleil pour les tropiques. J'en profite également pour faire nettoyer le carburateur du 4CV Yamaha et faire repeindre le 4 CV Mercury.
Il faudra toute une semaine au maître voilier et au mécanicien pour effectuer ces travaux, mais le résultat sera à la hauteur de mes espérances, ils feront tout deux du très bon travail. A chaque fois que nous avons demandé un service, quelqu'un nous a trouvé la solution, je leur en suis très reconnaissant. De plus il faut ajouter que nous étions là-bas en plein période de fin de Ramadan. La fatigue se faisait  ressentir chez  les pratiquants,  vite oubliée lors de la fête de la « corité ».
Nous prenons rapidement le rythme africain, et les journées se succèdent avec insouciance et bonheur de vivre. Nous irons visiter le centre de Dakar, la
place de l'Indépendance, le marché Kermel et son quartier de boutiquiers surprenants, nous nous ferons interpellé cent fois dans l'heure et proposer les services de guides de toutes sortes.
La semaine va s'écouler paisiblement, entre les visites chez les artisans pour voir l'avancement des travaux demandés et l'avitaillement en vue de notre traversée. Celui-ci nous mobilisera plusieurs jours : grosses courses au supermarché AMARIS, « chez le libanais », (conserves, vins, bières, apéritifs.), achat de fruits et légumes dans diverses petites échoppes, remplissage de l'eau douce des réservoirs 600 l ), de l'eau minérale   ( 200 l ).
Le pauvre SOLEJA va se charger de plus d'une tonne cinq cents en quelques jours.
Les repas ne seront pas compliqués durant ce séjour, et nous en prendrons plus d'un, assis sur la terrasse du club, une « gazelle » à la main. Aïda, la cuisinière de l'échoppe en face du club, nous servira son plat du jour : au choix poisson Yassa, Tiboudiene, lotte semoule et frittes, seiche, capitaine, sans cesse accompagné de manière différente, toujours excellent et à un prix défiant toute concurrence, 500 ou 1000 FCFA (1 FCFA = 1 centime de francs français).
Enfin, le mercredi soir tard tout sera livré et installé à bord. En effet, nous avons décidé de partir tôt le lendemain matin. Il serait trop facile de rester ici plus longuement, de profiter de nos nouveaux amis, navigateurs ou locaux, de parfaire nos connaissances de la culture sénégalaise ou simplement de se laisser vivre, mais nous avons un océan à traverser !

Jeudi 26 octobre : DAKAR 14° 42' 70 N - 17° 22' 13 O
Petit déjeuner rapide, nous nous préparons afin d'aller prendre une dernière douche et saluer nos connaissances que nous n'avons pas vues hier soir, lorsque Pierric nous annonce que l'écoulement des WC avant est bouché ! Belles perspectives de nettoyage pour ce début de journée.
Notre départ va être retardé de quelques heures. Mais toilettes ou pas, nous nous en irons.
11h, enfin nous pouvons lever l'ancre, nous partons en direction de l'île de Gorée. Nous avons l'intention de mouiller dans le petit port pour la journée afin de visiter l'île et en particulier le mémorial de l'esclavage ainsi que le fort dans lequel étaient détenus les futurs esclaves.
Nous envoyons le génois seul par vent de N E de 15 à 18 nœuds, nous filons les 6 à 7 nœuds.
Nous nous présentons devant l'entrée du port, la houle rentre à plein et le lieu est vraiment minuscule. Il y a juste la place pour la navette et quelques barques de pêche. SOLEJA ne trouvera pas l'espace pour mouiller. Dommage, nous sommes déçus, nous cherchons un autre mouillage en faisant le tour de l'île, mais en vain. Nous devons nous résoudre au départ en regrettant de n'être pas venu avec la navette de Dakar.
Donc, cap au 230° pour sortir de la baie et passer la pointe du cap Manuel. Nous laisserons les îles des Serpents et des Madeleines sur tribord. Puis nous tirerons au cap 272° sur l'archipel du Cap-Vert.
Malgré la mer très agitée nous conservons une bonne vitesse entre 7 et 8 nouds, et le vent reste constant, aux alentours de 15, 20 nouds.
Vers 17 h 30, ZZZZZZZZ, ZZZZZZZZ, ZZZZZZ, moteur coupé, j'ai juste le temps de serrer le frein du moulinet, 2 secondes et BLING, un petit bruit sec. Le fil de la grosse canne vient de casser net.. La « prise » devait être de belle taille, elle a emporté mon rapala gagnant et 300 m de ligne éprouvée à 100 Kg. Nous sommes consternés, c'est la seconde fois que nous cassons en peu de temps sans rien remonter. Nous ne mettrons plus de ligne pour aujourd'hui.
23 h 55, nous sommes au : 14° 40' 38 N - 18° 51' 79 O, et avons parcourus près de 100 miles en 12 H.

photos Dakar

photos mouillage

photos CVD

photos Gorée