2 ème lettre de SOLEJA en 2011 : de Ste Lucie en
Guadeloupe.
Bonjour les amis,
Un grand remerciement pour tous ces mails qui me
parviennent des 4 coins du monde et de France bien sûr. Un petit rappel à ceux
qui utilisent la fonction répondre, de grâce, effacez le texte que je vous
envoie, sinon il m’est retourné. N’oubliez pas que j’utilise une liaison
satellite : très lente et très chère…. Allez, va dans ma très grande bonté je
vous pardonne encore pour cette fois…
Que cette petite manipulation ne vous dissuade pas de me
donner de vos nouvelles tout de même…
Mercredi 23 février :
Vieux
Fort capitale de l’île : 13° 43’ 36 N – 60°57’ 43 W.
A 8 H nous décollons l’ancre de la vase et mettons le cap
sur le Nord Ouest de Ste Lucie avec l’aide de l’alizé de N Est habituel, 15 à 20
nds. Nous remontons la côte Ouest à bonne distance, nous avons déjà visité la
semaine précédente.
A 10H nous
doublons la pointe du Gros Piton et prenons plus de Nord.
Passée la Soufrière, virement de bord, bâbord amure pendant
¾ d’heure pour se rapprocher un peu de la côte, puis à nouveau ; virement de
bord, tribord amure et cap au Nord.
A la hauteur de Anse Laraye, même scénario, deux virements
de bord à ½ heure d’intervalle.
Vers 14 H nous mouillons notre ancre dans cette grande et magnifique baie de
Rodney par 4 m d’eau sur fond de sable. C’est la baie la plus au Nord et une des
plus belles de Ste Lucie.
Position
: 14° 04’ 83 N – 60° 57’ 41 W, environ 35 miles parcourus.
En compagnie de
Philippe, je pars en annexe à la marina
faire les formalité de sortie. Nous empruntons l’étroite passe qui protégé bien
le grand lagon fermé. Tout l’espace est occupé par le marina, une grande partie
est déjà utilisée et une autre en construction pour accueillir les grosse
unités, au-delà de 25 et jusqu’à 60 mètres.
Je cherche les bureaux, évidement ils ont changé de place
et se trouvent au bout d’une coursive, au-dessus des restaurants dans une pièce
exigüe.
De retour, le bain
traditionnel s’annonce de rigueur.
Jeudi 24 février :
8 H départ, nous passons la pointe Pigeon qui défend le
Nord de Rodney Bay et cap au 340° sur une terre de France : la Martinique.
L’alizé répond présent 15 à 25 nds, dès que nous passons la Pointe du Cap, la
grande houle du large nous attend et nous accomplissons une belle traversée au
près bon plein, à bonne vitesse. Vers 11 H 15 nous sommes à la hauteur de la
pointe sud Ouest de la Martinique : la Pointe du Diamant, 11 H 40, nous passons
le Cap Salomon et poursuivons Nord vers la Baie de Fort de France.
12 H 15, nous sommes au milieu de la très large entrée de
la baie, il est temps de demander l’aide de Yan pour parcourir les derniers
milles face au vent. Contact, moteur, au bout de quelques minutes, le sifflement
strident du moteur se fait entendre… Mauvais signe, le moteur chauffe… Il faut
relever le capot et mettre la main à la pâte et même les deux… Je roule le
génois pendant que Philippe laisse filer l’écoute et sous grand voile arrisée,
nous poursuivons notre route à vitesse réduite vers la pointe Nord Ouest de la
baie.
L’eau de mer n’arrive plus à
la pompe, le moteur n’est plus refroidit !
Voilà pour le diagnostic, maintenant, le remède docteur ?
Il faut démonter « l’impeleur », de la pompe. C’est bien lui le fautif, il a
perdu ses ailettes, je dois le changer une nouvelle fois alors que je l’avais
déjà fait au départ de Trinidad dans l’entretien courant.
Contact, moteur, l’eau n’arrive toujours pas, je vois, les
ailettes sont venues boucher l’échangeur thermique, je ne veux pas démonter
maintenant, c’est trop long, nous allons continuer à la voile jusqu’au mouillage
en longeant le Nord de la baie.
12
H 40 nous passons la Pointe des Nègres, 13 H la Pointe de la Vierge, 13 H 30
nous arrivons au Sud Ouest du Fort Saint Louis et à 13 H 50 nous mouillons parmi
des dizaines de voiliers sous les remparts du fort. OUF !!!
Position : 14° 39’ 91 N – 61° 04’ 17 W, 36 miles parcourus.
Re mécanique, cette fois-ci démontage de l’échangeur. Elles
sont bien là les coquines, à l’arrière du radiateur…
Cette fois ci, tout fonctionne, Nous pouvons donc penser à
nos nouveaux arrivants.
Nous
devons accueillir Nicole et Jacky ce soir à l’aéroport. Nous serons en temps et
en heure au rendez vous.
La bienvenue se fête avec un planteur ou un t’i punch,
chacun choisit sa préférence …
Vendredi 25 et le samedi 26
Jours consacrés à la visite de la ville Fort de France,
à sa bibliothèque Schœlcher, sa cathédrale, son parc, sa zone piétonne,
son marché où nous déjeunons de spécialités antillaises : boudins créoles, «
chatrous », lambis et autres. Ceci nous permet de prendre un peu le pouls de la
cité. Fort de France a beaucoup changé, l’autoroute vient jusqu’aux porte de la
ville, une grande zone commerciale s’est construite, une coquette zone piétonne
et les quais réaménagés font le bonheur des touristes et de la population.
Nous parcourrons les allées ombragées de jardin de Balata
sur les hauteurs, filons visiter le port du François sur la côte Est, ce qui
nous donne l’occasion de voir l’intérieur des terres, et bien d’autres choses
encore…
Dimanche 27 février :
Bientôt 9 H, nous décollons, cap au sud, Jacky prend les
choses en mains immédiatement et se met à la barre, fini le pilote auto, bob se
repose.
Nous passons l’îlet à
Ramier, tournons dans Anse Noire et jetons l’ancre chez sa voisine la Anse
Dufour. 1er bain sur la plage pour nos nouveaux hôtes, retour à bord pour le
repas. (: 14° 31’ 57 N – 61°05’ 41W).
L’après midi petit tour plus au sud et nouveau mouillage à
Anse d’Arlet.
(Position : 14° 30’ 3 N – 61° 05’ 32 W)
Dimanche ! La anse est encombrée, nous faisons un second
mouillage plus près de la plage lorsque les bateaux de journée rentrent au
bercail.
Lundi
28 février :
8 H en avant, Jacky
aux commandes, nous passons les pointes Lézarde, Burgos, Petite Anse d’Arlet, le
Morne Jacqueline, petite Anse, à 9 H nous doublons la Pointe du Diamant. Nous
faisons plein Est sur la baie de Ste Anne, à 9 H 20, nous passons le rocher du
Diamant par le Nord. Tout seul à l’écart de la côte, il fut le dernier refuge de
combattants britanniques ne voulant pas céder cette terre aux ennemis français,
durant la grande époque des conquêtes. Il est désormais en zone de réserve
absolue, interdiction d’y débarquer.
L’alizé ne nous permet pas de faire route directe sur te
Anne et c’est à la pointe Dunkerque que nous devons virer de bord pour remonter
vers le chenal pour la baie du Marin. A 11 H nous embouquons les premières
bouées et au moteur nous remontons jusqu'au port du Marin. Là, comme à
l’accoutumée, des centaines de voiliers sont au mouillage. La marina sature
comme une boîte de sardine, il faut trouver une petite place pour notre brave
Soléja. Tiens, là, en bordure de chenal, entre ces deux là, ça va convenir. 11 H
30, nous avons mouillé par 14° 27’ 98 N – 60° 52’ 16 W.
Nous avons beaucoup à faire ici, lessive, achat de matériel
pour Soléja, visite des boîtes mail de chacun…
Mardi 1er mars :
10H nous faisons le plein de fuel et d’eau et nous quittons
cette grande baie, magnifique trou à cyclone à la saison d’été et nous repartons
vers l’ouest. 12 H 30, nous passons la pointe du Diamant et prenons un peu de
Nord, cap au 335° vers le Nord Ouest de la Martinique. A 14 H nous dépassons la
baie des Flamants de Fort de France, 15 H 30 nous passons Larjus, puis le Carbet
et nous inclinons la route vers St Pierre notre escale du soir. Il est 16 H
lorsque nous laissons choir notre pioche tout près du débarcadère, une vingtaine
de voiliers sont à l’encre, lorsque j’étais passé en janvier 2007, nous n’étions
que 4.
Position : 14 44’ 37 – 61°
10’ 64 W, une navigation de 35 miles.
Il nous reste le temps de visiter le charmant bourg,
d’aller méditer un instant sur les ruines, vestiges calcinés de l’éruption du
début du siècle dernier : le Théâtre, son double escalier est encore majestueux,
la scène se devine, des murs d’enceinte il ne reste plus que deux mètres de
hauts. Du théâtre nous avons une vue plongeante sur les ruines de la prison
mitoyenne. Nous voyons encore le cachot du prisonnier seul survivant de la ville
à la catastrophe.
Avant le coucher
du soleil nous poussons jusqu’à la cathédrale ou plutôt à ses ruines surplombant
la mer.
Enfin nous revenons sur
nos pas pendant que le soleil plonge lentement dans les ondes qu’il embrase.
Nous retrouvons Jacky qui nous avait perdu. Nous tirons des quantités de clichés
tous plus beaux les uns que les autres et avant que l’astre du jour ne
disparaisse, nous trouvons une terrasse accueillante et dégustons un t’i punch
en attendant la fin du spectacle.
Mercredi 2 mars :
De bon heure nous descendons à terre, je pars au pas de
course faire visiter les ruines à mon ami Jacky qui les a ratées la veille,
pendant que le reste de la troupe va acheter les vivres frais fruits, légumes,
poisson : un vivaneau pour la suite.
Il est plus de 10 H lorsque nous pointons notre étrave vers
le nord, vers la Dominique, nous quittons la terre de France.
Nous sommes partis sous le soleil et vers midi, lorsque
nous passons le nord de l’île, nous prenons le plus mauvais e la houle, le ciel
nous envoie brutalement un grain. C’est à ce moment que l’un de nous aperçois
une barque de pêche qui nous fait signe de nous écarter par l’Est. Virement de
bord intempestif et laborieux. Nous apercevons une seconde barque qui retire un
filet, nous le contournons puis reprenons notre route.
Le grain passé, le ciel s’éclaircit de nouveau.
A 15 H nous passons Scots Head la pointe Sud de la
Dominique, nous sommes à l’abri de le houle et le vent faiblit de manière
significative. A Wave House nous sommes accueillis par un boat boy qui nous
propose une bouée pour 10S$. Nous discutons, il est marié à une femme belge et
voilà pourquoi il parle bien le français. Il nous demande un coup de feu,
qu’est-ce donc ? Simplement un coup de rhum ! Aussitôt servi aussitôt avalé en
une gorgée, "un second patron, il est trop bon !"
Il doit nous apporter des fruits pour demain matin…
Position : 15° 16’ 77 N – 61° 22’ 54 W, 36 miles.
Jeudi 3 mars :
Ce matin, le boat boy ne s’est pas levé, nous ne le verront pas. Nous partons
vers la capitale : Roseau à quelques miles. Nous prenons une bouée, gratuite
celle-ci et débarquons visiter la bourgade. Le tour sera vite fait et se résume
à un quartier autour de son église, un marché pour touristes, le même que l’on
trouve partout. De gros paquebots de croisière s’arrêtent quelques heures dans
cette petite ville.
Nous remettons
l’étrave vers la mer dès 11 H et remontons la côte jusqu’à la grande baie, bien
abritée de Portsmouth où nous mouillons vers 15 H. Position : 15° 16’ 77 N –
61°27’75 W.
Un boat boy vient nous
proposer ses services : fruits, promenade en barque sur la Rivière Indienne,…
Nicole et Jacky sont preneurs pour le lendemain matin,
rendez vous est pris.
Nous
descendons à terre faire un petit tour, prendre une bière chez
« Big Papa » le patron exhibe ses biceps
et joue des ses pectoraux devant ses clients amusés. C’est « happy hour », il
nous propose deux punch pour le prix d’un… Joyeux retour à bord…
Vendredi 4 mars :
Dès le retour des amis, nous partons vers le Nord, vers une
nouvelle terre de France : la petite île en forme de poire : Marie Galante.
Quelle chance, l’alizé a tourné à l’Est, nous naviguons sur
un seul bord. A 13 H nous nous présentons entre les bouées signalant les cailles
devant l’entrée du petit port et à 13 H 30 nous déjeunons à bord. Mais ce
voilier dérape ! J’attrape la corne de brume pour le signaler, si quelqu’un se
trouve à bord. Personne ne répond, ni sur le voilier, ni autour, personne ! Vite
je mets l’annexe à l’eau, je prends un grand bout et avec Philippe nous ramons
jusqu’au fugitif, lui tournons l’amarre sur sa proue et revenons l’assurer sur
notre arrière. Le voilà promptement stoppé, sinon il empruntait la passe et
allait se mettre sur la barrière de corail…
Position port de Grand Bourg: 15° 52’ 77 N – 61° 19’ W.
Après le repas nous descendons faire le tour de la ville.
En rentrant nous apercevons le voilier à la même place et sur la jetée,
quelqu’un se pose des questions, "_ mais,... mon bateau a bougé ? "
Nous lui
expliquons l’affaire… Il est inquiet mais satisfait de l’issue.
Un peu plus tard, il revient avec une bouteille de Bordeaux
en guise de remerciement.
Le soir,
Jacky insiste pour nous offrir le repas : langoustes dans un charmant petit
restaurant. Cela ne peut se refuser, n’est ce pas ?
Sur le chemin du retour nous achetons des « ribes » et du
poulet grillés à un petit lolo près du port.
Samedi 5 mars :
Nous sortons du port vers 8 H et contournons l’île par le
sud, face au vent, donc au moteur. Vers 9 H 30, nous pouvons envoyer la grand
voile et un peu plus tard le génois. Passé Capesterre, nous pouvons mettre le
cap à 25° sur l’est du parc national des deux petites îles de Petite Terre que
nous passons vers 13 H. Nous poursuivons plein Nord vers l’île plate toute en
longueur : La Désirade. Quelle chance d’avoir un vent favorable pour venir ici,
c’est très rare. Nous empruntons la passe étroite entre les cailles de Grande
Anse et débouchons dans le port minuscule de Beauséjour. J’aperçois une bouée,
je demande au pêcheur si elle est libre et nous approchons. Lentement, je la
place sous le vent pour que mes équipiers aient le temps de la gaffer, ils l’ont
attrapée, ont passé l’amarre dans l’anneau, mais je vois que Philipe ne peut pas
la retenir… Il lâche l’amarre, Soléja est déhalé sur la bouée, je dois mettre en
avant, il n’y a pas d’eau sur notre poupe. Barre sur bâbord pour éviter le
voilier voisin, le moteur cale… Nous sommes immobilisé sur le bout de la bouée,
il s’est pris dans notre Hélice… Je dois tout d’abord stabiliser Soléja, avec
l’annexe et l’aide de Philou je porte une amarre sur la bouée du voisin, puis
une autre sur le ponton le plus proche, nous ne risquons plus rien. Maintenant,
il reste le plus difficile, il faut plonger pour analyser la situation en
dessous, ensuite nous agirons.
Le
bout et la chaîne se sont enroulés autour de l’arbre d’hélice, la bouée est
coincée entre l’hélice et la coque, impossible de faire bouger quoique ce soit…
Philou et moi plongeons une bonne dizaine de fois sans rien pouvoir faire
évoluer, il y a peu d’eau et elle est très trouble, par contre, heureusement
elle est chaude.
Un pêcheur
m’appelle, il me conseille de couper chaîne et bout, je repoussais cette funeste
échéance, il me prête même une grosse cisaille coupe boulon.
Je reprends mes plongées, muni de la pince, mais celle-ci
n’est pas assez grosse pour la chaîne qui descend au bloc de béton. Je vais
devoir couper au couteau les énormes amarres qui entourent l’arbre d’hélice.
J’essaie avec mon poignard de plongée… En dix apnées,
j’arrive à peine à couper les3/4 d’une amarre et il y en a deux de 90 mm de
diamètre, c’est de l’amarre de cargo. Avant mon départ de la maison, mon fils
m’a offert un couteau à découper les filets de poisson. Je l’ai déjà utilisé, il
coupe même les arêtes sans qu’on s’en aperçoive. C’est nettement mieux, en
quelques nouvelles apnées, je termine le travail. Je peux désormais faire
tourner l’hélice à la main et dégager la chaîne et la bouée. OUF ! OUF ! OUF !!!
Nous sommes arrivés vers 14 H 30 et le soleil va bientôt se
coucher, il m’aura fallut près de 3 H pour délivrer Soléja.
Position port de Beauséjour : 16° 18’ 14 N – 61° 04’ 38 W.
Une bonne douche et une bière fraîche, me voilà prêt pour
faire le tour du village. Les dames préfèrent nous attendre à bord. Tous les
trois, nous arpentons la rue de Beauséjour, achetons un pain, en discutant avec
un habitant, il nous conseille un bon restaurant. De retour nous aurons tôt fait
de
convaincre nos compagnes.
Quelle bonne idée, nous passons une bonne soirée, les repas
sont excellents.
Dimanche 6 mars :
Nous quittons le charmant port de Beauséjour et l’île de La
Désirade avec un souvenir particulier pour une petite navigation au 210° vers
les deux îles de Petite Terre.
Là encore, l’approche est délicate, il faut trouver
l’entrée de la passe à vue, je n’est pas de cartes de détail… Mes trois vigies
sur l’avant me guident à la couleur de l’eau. Les coraux sont à moins de 2 mètre
de fond, je ne dois pas m’égarer…
Entre les deux îles, un merveilleux lagon bleu, de
plus, des bouées nous attendent pour l’amarrage. Cette fois ci, nous le
réussirons du premier coup : félicitations à l’équipage ! Quelle merveille, sur
bâbord, Terre de Haut est à peine recouverte d’une courte végétation, un ourlet
de sable blond borde sa rive sur le lagon, mais l’accès y est absolument
prohibé. Sur tribord, Terre de Bas, sur l’arrière de sa large plage de sable,
les palmiers ont poussé et procurent de beaux espaces pour le pique-nique ou
pour s’abriter du soleil ardent.
A
notre arrivée, deux voiliers sont déjà là, mais très vite les bateaux de
charters de jours, grands catamarans de plus de 20 m et autres ultras
rapides surmotorisés (2 ou 3 fois 300 CV sur des coques
ouvertes de 8 à 10 m), déversent leurs flots de touristes émerveillés.
Nous faisons un petit tour de lagon, passons au ras des
cailles, à 30 cm au dessous de l’annexe puis débarquons sur la plage autorisée
de Terre de Bas pour « snorkeler » et profiter du sable chaud.
A partir de 16 H, les touristes commencent à retourner sur
la Guadeloupe, dès 17 H tous les charters sont repartis. Nous restons 3
voiliers, la réserve est à nous jusqu’à demain matin 10 H.
Position du mouillage : 16°10’ 52 N – 61° 06’ 59 W, de
l’entrée de la passe : 16° 10’ 59 N – 61° 07’ 15 W.
Lundi 7 mars :
Après une superbe nuit, nous quittons à regrets ces lieux
idylliques de bonne heure pour une route vers Les Saintes en passant par le Nord
de Marie Galante entre 10 H et midi. Mais où est passé l’alizé si régulier tous
ces jours ? Disparu, nous devons faire la route avec l’aide de Yan. C’est plus
monotone !
Vers midi et quart,
l’une des vigies toujours aux aguets aperçoit une baleine au loin sur tribord,
en direction de Capesterre sur Basse Terre. La tension monte à bord, chacun
scrute l’horizon. La revoilà, là-bas, nous avons tous vu son énorme dos noir.
A 13 H 20 nous passons le Nord Des Saintes, au droit de la
Anse du Marigot, à 13 H 30, la Anse du Bourg, à 45, nous tournons la Pointe à
Cabrit par l’Ouest et à 13 H 50, nous mouillons dans la Anse Sous Le Vent de
L’Ilot à Cabrit.
Position : 15°
52’ 50 N – 61° 35’ 96 W.
Sitôt
mouillé Soléja, nous sautons à l’eau avec palmes et tuba pour scruter les fonds,
admirer coraux et poissons multicolores. En fin d’après midi nos allons mouiller
à Anse Mire, devant Maison Blanche, impossible de trouver une place à Anse Le
Bourg.
Nous descendons en annexe
au village, les rues regorgent de touristes qui déambulent entre les devantures
de magasins et les terrasses des cafés.
Mardi 8 mars :
Ce matin nous montons visiter le Fort Napoléon, nous
partons de bonne heure avant que le soleil ne frappe trop fort. Nous arrivons à
l’ouverture, ainsi il n’y a pas encore trop de monde et nous pouvons faire le
tour des remparts en toute tranquillité. Mais, comme il est tôt, nous voyons peu
d’iguanes, ils sont encore endormis dans les frondaisons. La vue du haut des
remparts à 360° est saisissante, nous pouvons admirer successivement toutes les
anses de l’île : Marigot, Anse du Bourg...
La seconde partie de la visite se passe à l’intérieur, elle
est constituée d’une grande exposition garnissant les sales des deux niveaux sur
l’histoire de la Guadeloupe, de sa conquête, de ses hommes, ses bateaux, sa
flore et sa faune.
Les îles de Marie Galante, La Désirade et L’archipel des
Saintes ont été jusqu’à peu de temps essentiellement peuplées de descendant
bretons qui
se sont très peu
métissés. Aussi pouvait-on voir il y à peu, des dames en coiffe traditionnelle
bretonne pour les grandes occasions ou simplement à la sortie de la messe du
dimanche, cérémonie encore très fréquentée aujourd’hui.
Vers 11 H nous sommes repartis à bord et
faisons cap vers l’Ilot Gosier, un mouillage sympathique non loin de Pointe à
Pitre.
Vers 13 H 30, non loin de
Capesterre, l’équipage toujours en alerte aperçoit de nouveau une baleine, je
vire de bord et essaie de la suivre. 10 mn plus tard nous l’apercevons une
seconde fois. Quelle aubaine !
15
H 30 nous laissons choir notre ancre Brake parmi une douzaine de voiliers. La
petite digue débarcadère n’est plus là, victime du dernier cyclone, emportée
comme un fétu de paille. Par contre le petit bar restaurant subsiste lui et il
propose toujours des langoustes. Nous réservons donc une table pour le
lendemain.
Nous contactons les
amis Alice et Michel qui passent deux mois ici; Ils nous rejoindront demain au
restaurant et veulent bien partager notre repas.
Jeudi 10mars :
Soléja va rester à l’ancre pendant que nous allons visiter
Pointe à Pitre et les environs. Nous louons une voiture pour faire le tour
de Terre de Haut. Nous commençons par Ste Anne au bord de l’eau avec ses marchés
traditionnels d’artisanat et de produits frais, St François et la Pointe des
Châteaux où la grande houle de Nord Est vient se fracasser sur les rocher
déchirés. Nous faisons une halte au magasin musée de la noix de coco assez
exceptionnel avant de déjeuner d’un poisson grillé au bord de l’eau.
L’après midi nous parcourons la côte Nord où falaises et
plages alternent. Puis nous prenons le chemin de traverse pour visiter la
rhumerie Damoiseau, nous rentrons par Morne à l’Eau et son cimetière
spectaculaire adossé à la colline, tout carrelé en noir et blanc.
Nous aurons même le temps de nous arrêter au grand centre
commercial pour faire un gros avitaillement. Nous rentrons tard et fourbus.
Vendredi 11 mars :
Nous allons mettre Soléja à la marina pour refaire les pleins. Au paravent,
j’emmène mes hôtes jusqu’au fond de la baie de Pointe à Pitre, jusqu’au départ
de la rivière salée qui sépare les deux partie de l’île papillon qu’est la
Guadeloupe. Sur tribord, Terre de Haut, l’aile Nord Est, sur bâbord, Basse
Terre, l’aile Sud Ouest. Au retour nous venons jusqu’au centre ville, tout près
du marché aux poissons avant de regagner la marina Bas du Fort.
Une première journée entière est consacrée à la visite de
Pointe à Pitre, son marché aux poisson sur le quai, la grande halle et son
marché traditionnel, ses rues et sa zone piétonne, ses maison coloniales…
Samedi 12 mars :
Retour à P. à P. pour la journée, le soir, Philippe nous
invite au restaurant
"La Rose des vents" sur
les quais de la marina, il fête son anniversaire en avance, avant le départ de
Nicole et Jacky !
Dimanche 13 mars :
C’est le dernier jour pour nos amis Nicole et Jacky, nous
allons mouiller à Gosier pour une dernière baignade, l’eau y est très belle. A
midi, nous déjeunons à notre petit restaurant, mais n’ayant pas retenu, il ne
reste que deux langoustes. Qu’à cela ne tienne, elles seront pour ceux qui s’en
vont !
Nous rentrons dans l’après
midi et le soir nos amis nous quittent, ravis de leur croisière à bord de
Soléja…
Ils ont parcouru quelques
270 milles nautiques et visité 9 îles dont les deux plus grandes françaises des
Antilles : La Martinique et l’archipel de Guadeloupe.
Je suis très heureux d’avoir pu leur offrir de partager une
petite partie de mon voyage, c’est pour moi un immense plaisir.
Lundi 14 mars :
Départ au lever du soleil, nous faisons le tour de Basse
Terre. Dès la sortie du chenal je mets le cap sur l’extérieur des bouées
cardinales du banc les Mouchoirs Carrés, puis nous faisons Sud jusqu’à
Capesterre que nous passons vers 10 H 15 et prenons plein Sud, puis Trois
Rivières à 10 H 30 et nous doublons Vieux Fort, la pointe Sud de Basse Terre à
11 H 30. Le vent tourne avec nous autour du massif montagneux, il nous permet de
garder le même bord encore un peu alors que nous prenons du Nord.
Nous passons Basse-Terre, la ville,
capitale administrative de Guadeloupe à midi, et vers Anse la Barque nous devons
changer d’amure pour prendre plein Nord. A 13 H 30 nous sommes en face de
Bouillante et à 14 H 40 nous roulons le génois et faisons route moteur et grand
voile, face au vent.
Nous
mouillons à côté de la digue du petit port de Deshaies : 16° 18’ 34 N – 61° 47’
85 W, 55 après miles de navigation.
Nos amis Alice et Michel nous attendent sur la digue, le
temps de mettre l’annexe à l’eau et bientôt nous les accueillons à bord pour
deux jours seulement. Ils arrivent les bras chargés, rhum, fromage, viande… A
croire qu’ils ont eu peur d’avoir faim.
Donc, le punch pour tous s’impose !
Mardi 15 mars :
Le petit déjeuner à peine terminé, nous mettons le au Sud,
direction : les Saintes en nous éloignant de la côte pour prendre le vent.
Michel, régatier sur le lac durant l’année se fait un plaisir de prendre la
barre.
Nous effectuons une belle
descente, vers midi nous passons Basse-Terre et à 14 H 30 nous mouillons à
L’Ilôt à Cabrit, dans la Anse sous le Vent.
La Anse est bien fréquentée aujourd’hui; comme nous une
bonne demi-douzaine de bateaux vont passer la nuit au mouillage. Le bain
quotidien s’impose,… Avant le punch…
Mercredi 16 mars :
Nous entamons la remontée, vers Deshaies, nous passons par
l’est de L’Ilôt à Cabrit, empruntons la Passe de la Baleine, puis mettons le cap
sur la Pointe de Vieux Fort. L’alizé d’Est Nord Est répond présent et c’est à
bonne allure que nous remontons la côte Ouest de Basse Terre. 13 H 30,
Bouillante est au travers et à 15 H 30 nous avons mouillé devant le port de
Deshaies.
Nos amis nous quittent en fin d’après midi, ils prennent
l’avion demain pour la métropole, satisfaits de cette petite escapade en
voilier.
Nous sommes ravis que ce
projet élaboré le 31 janvier ait pu se concrétiser dans de très bonnes
conditions.
Jeudi 17 mars :
Nous repartons en direction de Basse-Terre, Philippe
aimerait retrouver son meilleur ami de promotion dont il n’a plus de nouvelles
depuis plusieurs dizaines d’années.
Nous ne pouvons pas mouiller devant le port de la ville, la
mer est trop agitée, nous remontons vers Anse La
Barque, plus abritée.
Vendredi 18 mars :
Nous allons à Basse-Terre en bus. A l’office du tourisme on
nous aide à retrouver la trace de cet ami. Il habite la petite ville de St.
Claude sur les hauts de Basse-Terre. Après un appel téléphonique surréaliste,
nous cherchons un bus et nous voilà tous quatre en route pour St Claude. Les
retrouvailles sont très émouvantes, cet ami a été très très surpris de revoir
Philou après tant d’année.
Samedi 19 mars :
Nous sommes de retour à Deshaies. Nous préparons notre
départ pour Antigua. Le vent étant revenu au Nord Est, nous attendons qu’il
revienne un peu
plus Est pour
faciliter notre navigation.