Vendredi 13 octobre
: 8h30, nous appareillons pour redescendre le fleuve, nous en profitons pour effectuer à nouveau un petit tour et admirer les berges, les palmiers, les pirogues fuselées, les grandes multicolores ou les petites taillées dans un tronc de bois noir. Vers midi, nous abordons l'embouchure du grand affluent le Diouloulou. Tout de suite après, nous devons entrer dans le tout petit bolong qui va nous conduire au village de NIOUMOUNE. |
Un instant, nous cherchons ce bolong, il nous est
signalé par un petit village de pêcheur nomade abrité dans des tentes de bâches
plastique bleu. Avec de grandes précautions, nous nous engageons dans le
confluent bordé de part et d'autre de larges bancs de sable, la passe est
étroite, quelques dizaines de mètres à peine et la veine de courant peu
profonde.
En remontant, le fond augmente, 3, 4 puis 5 mètres, nous sommes plus à l'aise,
mais gardons nous des bancs de sable dans les méandres.
14 heures, nous arrivons près du village. Surprise, alors qu'à Ziguinchor il n'y
avait que trois bateaux, ici, dans ce tout petit bolong, devant ce petit
village, nous découvrons une douzaine de voiliers de 8 à 15 mètres.
Quelques grands arbres près du fleuve, derrière des rizières, un peu plus loin
nous devinons les habitations de torchis couvertes de feuilles de palmiers, pas
un bruit, le silence à peine troublé par le ronflement de notre Yann. Nous nous
empressons de jeter notre Brake et nous savourons cet instant de privilège
absolu, assis dans notre cockpit.
Plus tard, nous descendrons l'annexe, saluerons nos voisins et nous dirigerons
vers le campement. Nous rencontrerons le propriétaire des lieux, le médecin,
l'infirmière et la dentiste d'une mission humanitaire ainsi que les autres
voyageurs nos voisins.
Il faut dire que nous avons une très bonne carte de visite pour entrer en
contact, J P demande tout de suite si quelqu'un connaît Pierric son fils et
Clémentine qui était ici l'an dernier et qui ont participé à différentes
campagnes médicales.
Cette mission française doit partir en pirogue le lendemain pour effectuer des
dépistages et soigner les villageois très éloignés dans la brousse sans autre
voie d'accès que l'eau.
Nous prendrons notre repas du soir en leur compagnie et pourrons nous documenter
sur leurs différents travaux.
Samedi 14 octobre : Nioumoune ---> Djogue Ce matin nous partons visiter le village, très vite nous sommes pris en charge par le responsable des parents d'élève qui va nous guider pendant 2 bonnes heures à travers les ruelles, nous expliquant l'organisation de leur citée. Celle-ci, divisée en 4 quartiers, comporte un responsable par secteur et un chef élu par l'ensemble des hommes du village. Il nous présentera le boulanger, le forgeron et sa famille. |
Il est près de 12 heures, lorsque le ciel s'obscurcit d'un coup, nous devons
interrompre nos discussions et regagner rapidement le bord, un orage s'annonce.
Nous décidons de repartir vers le fleuve et de rejoindre le village de pêcheurs
de Djogué près de l'embouchure de la Casamance.
En réitérant nos précautions, nous descendons le fleuve en suivant les balises
et vers 15 h 30 nous sommes installés à quelques encablures du village de toile
qui borde le fleuve.
La nuit sera un peu mouvementée, le vent de 15 à 20 nœuds a soufflé une dizaine
d'heures.
9 heures, nous
débarquons de l'annexe sur la plage sous les palmiers et les cocotiers
et nous partons à la rencontre des pêcheurs. Les premiers sont ghanéens,
puis ce sont les guinéens qui parlent anglais et enfin nous rencontrons
les sénégalais. Les premiers vivent dans des cases recouvertes de bâches
bleues, font sécher ou fumer le poisson sur des claies puis le mettent
en gros ballots pour l'exporter vers les pays voisins. Les derniers vivent dans leurs cases de torchis recouvertes de chaume, de palmes ou de tôles, les ruelles sont propres et ordonnées, le village possède une école et un terrain de foot, on y trouve des épiceries, un coiffeur, le boulanger nous servira un très bon pain au levain, deux salles de télé qui rediffusent les matchs de foot. Le guide improvisé rencontré à proximité des séchoirs se fait un honneur de nous montrer les différents aspects de son village et nous présente les personnalités locales. A la tombée de la nuit nous prenons congé de nos hôtes et rejoignons SOLEJA. |