Mercredi 11 octobre : 12° 35' 41 N - 16° 16' 67 O : 35 miles parcourus -
Ziguinchor -
Nous devons nous faire violence pour descendre à terre tellement le spectacle
environnant nous charme et nous séduit, quel calme et quelle quiétude du milieu
du fleuve. Des pêcheurs vont et viennent dans leur pirogue, ils pagaient, sans
bruit, saluent de la main au passage.
De temps en temps une grosse pirogue multicolore fait vrombir son moteur, elle
emmène une vingtaine de passagers ou davantage vers d'autres village, ce sont
les autobus de la Casamance. Une autre fois, ce seront des pêcheurs qui partent
en mer pour une semaine ou plus dans ces grosses pirogues, ils sont une
quinzaine pour manier les filets à la main.
Dès notre sortie de l'hôtel nous sommes assaillis par une horde de vendeurs de
toutes sortes d'artisanat de statuettes de masques : «bonjour les gaulois, salut
les toubabs, nos ancêtres les gaulois., alors on est en vacance au Sénégal »,
tout ceci dans une humeur très bon enfant, sans animosité ni agressivité aucune.
C'est l'Afrique noire, les rues sont un peu goudronnées et un peu en terre ou en
sables avec çà et là quelques fondrières, il faut dire que nous sommes en fin de
saison des pluies, ce qui n'arrange rien.
Nous marchons un peu à l'aventure, découvrant à chaque pas : ici un couturier
travaille sur le trottoir avec sa « singer », là une épicerie, plus loin le
marché communale (les halles) où l'on trouve fruits, légumes, poissons du fleuve
(capitaines, barracudas d'un mètre cinquante.), plus loin un téléphone publique
ou encore un Cyber café.
Dans la rue d'innombrables vendeurs nous proposent leur marchandise, qui des
oranges, qui de l'artisanat, du poisson, un taxi.
Nous sentons le besoin immédiat pour un grand nombre d'entre-eux, de gagner de
quoi manger. A midi, nous déjeunerons dans un restaurant populaire d'un plat de poisson grillé ou en sauce, de viande grillé accompagné de riz blanc ou de semoule et d'une « gazelle ». Le tout nous coûtera 3000 FCFA pour 4, c'est-à-dire 4,50 € . Le soir, un vendeur va réussir vers 9 h à me vendre un masque et plusieurs très belles statuettes en bois, la reine dioula, la mending,. Nous rentrerons vers minuit à bord de SOLEJA. |
Jeudi 12 octobre : ZIGUINCHOR.
Nous devons nous rendre à la poste afin d'acheter des timbres pour nos quelques
cartes postales. Dès la sortie de l'hôtel, nous sommes accompagnés par une jeune
femme, Fatima, qui nous parle de la ville, des villages alentours et des
diverses populations. Elle viendra jusqu'à la poste. Là nous faisons la queue,
pendant ce temps cette brave dame déballe son de son sac plastique toute une
série de masques, de statuettes, de bracelets et autre colifichets et commence à
vouloir nous les vendre.
Evidemment, nous ne sommes pas du tout intéressés, mais au bout du compte, nous
achèterons presque tous quelque chose, qui un bracelet, qui un collier, une
statue ou encore un masque. Elle fera de bonnes affaires et nous penserons la
même chose, tout le monde sera satisfait.
Il nous faut faire le plein d'eau et de gas-oil. Pour l'eau, ce sera fait
facilement au ponton de l'hôtel "Kadiandoumagne". Pour le gas-oil, ce sera
galère; Philippe et Noël font 1,2,3 stations services, les cuves sont
vides; à la 4ème, le camion est en train de remplir les réservoirs; plus de cent
voitures attendent, et 200 à 300 bidons de 20 l sont alignés près des
pompes. La patience s'apprend en Afrique. L'après-midi Jean-Pierre et Noël
repartent avec 4 bidons; l'orage éclate, l'eau envahit les rues, 40 cm en
quelques minutes. Mais la vie continue: un couturier s'est mis à l'abri sous un
avant toit et pédale sur sa vieille "Singer" avec de l'eau jusqu'aux mollets,
tout comme nos deux "porteurs" avec leurs bidons, tandis qu'au coin de la rue,
le coiffeur rince son rasoir sous la cascade qui se déverse du toit et reprend
le rasage de son client. Au cybercafé où l'électricité et le téléphone sont
coupés, Philippe pense que l'Adsl local signifie "accès difficile sous l'eau" .
Le soir nous poursuivrons la visite des différents quartiers de la ville à pieds
secs.