Nous en étions resté au dimanche 24 septembre, départ pour les îles du Cap-Vert, nous avons mis le cap sur l'île de SAL, au nord Est de l'archipel à environ 730 miles. Nous avons navigué toute la journée sous spi asymétrique seul, au grand largue, ce premier contact avec la traversée fut donc des plus agréable, chacun a barré à sa guise. Le vent de N E de 18 à 25 noeuds nous à tiré à 7, 8 noeuds, avec des pointes à 9 : un pur plaisir. En fin d'après- midi le ciel s'est voilé, le vent a faibli, génois et grand voile sont établis, mais très vite, le mouvement des vagues les dévente, elles se mettent à battre et nous devons affaler. Vers 20h, ZZZ, une petite dorade coryphène de 40cm s'invite à notre bord. 20h30 ZZZ une deuxième frappe à la canne, nous ralentissons le moteur, c'est une grosse celle là, tout doucement, je la remonte, je tourne, tourne, à 10m de la jupe arrière, vlop, elle s'en va la coquine. Du coup, nous rangeons les moulinets. Nous établissons les quart tournants par équipe de deux, un équipier changent toutes les heures et demie, nous passeront une bonne nuit, au moteur. Lundi 25 septembre : A 11h, nous sommes par 25° 13' N et 19° 03' O, le vent se lève de secteur ENE (Est, Nord, Est), à 15, 18 noeuds, nous envoyons la GV et le génois, au petit largue, (à 90, 120° du vent apparent). Dans une mer qui se creuse rapidement, 2 à 3m, nous marchons entre 6 et 7 noeuds en surface avec un courant favorable de 0,5 à 1 noeud. A 18h, les nuages arrivent, le ciel s'obscurcit, les voiles battent, nous devons réduire le génois, le vent passe à 25 noeuds et nous marchons entre 6 et 8 noeuds. J'oubliais, entre 19 et 20h nous avons pris du retard sur le timing, coup sur coup, deux dorades coryphènes de 50 et 60cm nous ont obligé à rouler le génois et remonter au vent pour les hisser à bord. Pour le moment tout se passe bien, l'équipage supporte les épreuves avec un stoïcisme exemplaire.
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Mardi 26 septembre : Nous sommes par 23° 08' N et 19° 48 O, vers 10h, le ciel se dégage, nous avons conservé l'allure (réglage des voiles) et la vitesse. Nous n'avons croisé qu'un seul bateau depuis le départ, un cargo, cette nuit, vers 2h du matin. 10h mes trois équipiers sont "à la plume", J'envisage d'établir la trinquette, pour soulager Bob notre pilote auto qui travaille beaucoup dans ces creux, le vent étant passé au secteur NNE, nous sommes en vent arrière, ce qui n'est pas des plus confortable ni des plus rapide. Sitôt pensé, sitôt fait, J P saute de sa bannette, sort de ses appartement et viens m'aider. La trinquette est établie en ciseaux avec la GV. Le vent monte jusqu'à 25 nds et nous faisons maintenant des pointes à 9 nds. Mais en fin d'après midi Eole s'essouffle et tombe à 8 nds, nous affalons la trinquette qui bat dans les mouvements des vagues. Nous poursuivons sous GV seule et moteur à 1800 tours. Aujourd'hui, deux équipiers ont eu quelques nausées et ennuis gastriques, certes les mouvements ont été un peu plus rudes ces dernières 24h. Nous allons conserver cette allure pour la nuit, mais la voile va souffrir, le vent est trop faible pour la taille des vagues, elle va battre très souvent. Mercredi 27 septembre : Tout le matin, le vent reste faible, 8 à10 nds dans le sens de notre déplacement, nous restons au moteur. Pendant le repas nous décidons de modifier notre point de destination, nous nous dirigerons vers l'île de São Vicente pour notre première approche de l'archipel, cap au 226° Vers 13h il se renforce à 12, 14 nds, nous envoyons donc le spi asymétrique. Aux alentours de 15h, le vent faiblit à nouveau et j'envisage de rentrer le spi dans sa chaussette. Hélas, nous n'avons pas eu le temps de le réduire, d'un coup, nous le voyons tomber à l'eau et chaluter le long de la coque. Pas le temps de se demander pourquoi, il faut absolument le sauver. Dans la seconde, je mets le moteur au point mort, branche Bob et fonce à la proue pour lâcher l'écoute et essayer de remonter notre voile multicolore. Immédiatement, Philippe et Jean-Pierre me secondent pendant que Noël prend le relais de bob pour lofer et dégager le spi de la coque. L'exercice va être plus difficile, pendant que Soleja n'est pas stoppé, impossible de remonter le spi. Enfin, à trois nous tirons, tirons, tirons et parvenons à le remonter sur le pont, ouf, ouf, ouf il est intact. Diagnostic : le mousqueton de drisse s'est ouvert en tête de mat, pourquoi, je le saurai lorsque je pourrai grimper, là haut. Ce sera pour notre prochain mouillage, en arrivant au Cap-Vert. Nous passerons la nuit avec l'aide de la brise YANMAR, bbbrrrrrrrrr, bbrrrr, bbrrrr. |
Jeudi 28 septembre : 3h, je suis de quart avec Noël, le vent se lève, 12, 15 nds, nous envoyons le génois, il va nous déhaler à + de 6 nds jusqu'au petit matin. 6h30, Philippe et Jean-Pierre empannent le génois et coupent le Yanmar, le vent de NE monte encore d'un cran et nous filons à 7, 8nds avec des pointes à 9, je suis dans ma couchette, je les entends, ils se régalent. Notre allure va être constante toute la journée, sans problèmes. Par deux fois nous aurons la visite de nombreux dauphins, les grands dauphins noirs tachetés de blanc, certains avec le ventre rose, plusieurs groupes de 4, 6 parfois 8 simultanément, des troupeaux entiers, ils vont et viennent, jouent, sautent,se montrent, très cabotins. Ils vont nous accompagner pendant près d'une heure à chaque fois. La nuit se passera à la voile et à bonne vitesse. Vendredi 29 septembre : Notre dernier jour de navigation pour notre traversée, nous pensons arriver dans la matinée à l'ile de São Vicente. Sans encombre nous serons à une vitesse de 7 nds au moins, un tout petit coup de moteur au petit matin entre 7 et 8h. Quelle belle arrivée dans la magnifique baie de la ville de Mindello à 11 heure du matin (heure locale, + 3h pour la France) Nous aurons donc mis exactement 119h soit 5 jours moins 1h pour effectuer notre traversée : 787 miles sur le fond, à 6,6 nds de moyenne. Immédiatement je parts en compagnie de Jean-Pierre accomplir les formalités habituelles, le Capitaine du port, la Police Maritime puis la Police des Frontières et de l'immigration. Nous ne verrons jamais les représentants de celle-ci malgré nos trois tentatives et nos très longues attentes en plein soleil par 40°. Dès notre arrivée nous aurons la visite du gardien des bateaux au mouillage : le gardien officiel (il nous l'assure).Pour l'équivalent de 5€ par jour il gardera SOLEJA de toute tentative de vol. Après un bon repas et une sieste bien méritée nous prendront contact avec cette très belle ville et faire connaissance avec la population capverdienne.
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