Vendredi 19 octobre :
Grand beau temps ce matin, ciel bleu uni, sans aucun nuage, mais le vent
n'est pas au rendez vous !
Nous prenons un dernier déjeuner de rêve aux Fidji dans ce cadre
paradisiaque, il est difficile de repartir ce matin, ce lieu nous
séduit.
A 9 H, l'équipage au complet est à poste : Yan ronronne déjà, Bob en
stand by, Max à la navigation, Claire à la barre et moi au guindeau pour
relever l'ancre, nous sortons de notre écrin de verdure à 5 noeuds au
moteur. De son sillage, Soleja strie légèrement le miroir poli du lagon
dans lequel se mire toute la végétation luxuriante des rives. Nous
faisons le tour de l'île Galoa toujours émerveillés et nous mettons le
cap sur l'entrée de la passe défendue par « Sea Reef et Pearl reef »,
(19° 05' S - 178° 14' E). A 10 H nous retrouvons la mer et longeons «Sea
Reef » un instant avant de mettre le cap au 193° sur la Nouvelle
Zélande qui nous attend tout là-bas, dans le sud, à quelques 1000 miles.
14 H 30, un vent de 3 à 4 nds arrive du S W, j'envoie G V et génois, il
vire au SW, puis N W, puis Nord, nous manoeuvrons, encore et encore. Il
tourne sans arrêt, des nuages tachent le bleu du ciel, j'enfile un T
shirt, le temps devient plus lourd.
18 H 30, tout change assez vite, les nuages se multiplient, le vent
grimpe lentement à 6, 8 nds, Yan reste de service.
22 H30, une petite pluie vient encore rafraîchir la température, nous
sortons les polaires. Le vent de 10 à 12 nds avec des accélérations
devient de plus en plus est sud est et m'oblige à abattre au près
jusqu'à 127°. Pour la nuit, j'envoie la trinquette et prends quelques
tours de génois. Avec l'aide de Yan à 1200 T, nous gardons une vitesse
de 5,5 nds.
Je prends le quart jusqu'à minuit, Claire de 0 à 3 H, je reprends de 3 à
6 H et Claire termine de 6 à 9 H. Les quarts ne se poursuivent pas la
journée, si l'un de nous veut faire une sieste, l'autre assure.
Samedi 20 octobre :
Vers 1 H du matin, le vent est subitement monté à 20 puis 25 nds en
venant au S E et j'ai du prendre un ris dans la G V et virer bâbord
amure, cap au 225°.
4 H 30, nous filons à plus de 6 nds, la mer est maintenant très agitée,
les vagues dépassent allégrement les deux mètres.
7 H 30, le vent monte à 30 nds et 35 nds en rafales. Sous trinquette et
GV à 1 ris, notre vitesse varie entre 5,5 et 7,5 nds en fonction des
vagues que Soleja doit escalader. Mais, chaque fois qu'il est ralenti,
il repart très courageusement et reprend son rythme.
Au point : 20° 47'
65 S - 177° 35' 40 W, il nous reste 888 miles à parcourir en route
directe, mais nous tirons des bords dans une mer croisée difficile.
Depuis hier nous avons enfilé pantalons et cirés.
18 H, le vent se maintient à 30, 35 nds et jusqu'à 38 en rafales, notre
vitesse varie de 6 à 8 nds dans une mer très formée par une grosse houle
de secteur sud. Au près à 60, 70° du vent, les vagues submergent souvent
l'avant du pont et le roof, elles s'invitent de temps en temps jusqu'au cockpit.
Heureusement, Bob tient la barre efficacement et capote et
bimini nous protègent et nous laissent au sec.
Dimanche 21 octobre :
Vers 3 H, le vent tombe un peu à 30 nds et tourne au sud est, notre cap
s'améliore : 205° ! Il nous reste 777 miles pour la N Z, mais nous ne sommes toujours pas au cap direct !!! Les nuages nous laissent entrevoir
quelques étoiles et la pleine lune argente la houle de multiples
reflets. Mais il fait froid, 23° à l'intérieur et 77% d'humidité, brrrrrr ! Nous avons sorti les couettes !
9 H, le vent et la mer faiblissent encore un peu, 20 à 25 nds, la
pression monte à 1020, un timide soleil perce à peine à travers la
grisaille, nous suivons le vent et sommes au 210°.
16 H, le vent de Sud est de 15 à 18 nds a balayé le ciel, mais la
température baisse, 24°, avec le vent, il fait froid !!! Je renvoie un
peu de génois.
Dans la nuit, le vent d'est sud est faiblit encore, 10, 15 nds, la mer
se calme un peu et le ciel s'illumine de mille étoiles. Dame Lune n'est
point en reste, elle donne toute sa lumière et nous offre une nuit
exceptionnelle.
A 0 H, au cap 192°, au point : 24° 25' S - 175° 13' 36 E, nous sommes à
652 miles de notre objectif.
Lundi 22 octobre :
6 H, le vent d'est 10, 12 nds nous permet de gagner un peu d'est à 183°,
la vitesse chute entre 5 et 6 nds. Nous assistons à un très beau lever
de soleil sous un rideau de nuages, le plafond gris file lentement
poussé par le vent d'est. Dans la matinée, Claire fait tremper les
lentilles et prépare le pain du jour.
Midi, le vent forcit à 15, 18 nds et vient un peu plus est sud est et
nous faisons une trace directe sur notre objectif à 193°.Nous accélérons
un peu à 6, 7 nds.
Le ciel reste couvert d'un beau gris clair, mais il ne fait pas chaud.
Je crois bien que c'en est fini des températures tropicales. Je mets une
traîne, on ne sait jamais ?
23 H 30, le vent revient à l'est en faiblissant, nous perdons un noeud
au cap 180°. Cette nuit, nous n'avons pas de lune, le ciel s'est
entièrement couvert et il fait relativement sombre.
Mardi 23 octobre :
Sur le matin le vent est tombé à 10 nds, la mer s'est calmée, Yan au
travail depuis quelques heures s'est mis à protester, tousser puis s'est
arrêté net. Que se passe t il ? Je laisse aller sous voile seule à 4 nds
jusqu'au petit jour.
Vers 6 H, j'ouvre le moteur et commence l'inspection. Il s'agit
probablement d'un manque de carburant ! Oui, la poire de pompage est
complètement plate. Je dévisse la cuve de purge du pré filtre. Je
recueille de l'eau, des formations d'algues ou quelque chose
d'approchant. Je laisse bien couler pour nettoyer, puis je pompe un bon
moment pour alimenter le circuit.
J'en profite pour vérifier le niveau d'huile. Oh surprise, la jauge
reste propre, il n'y a plus d'huile dans le moteur ! J'attends un bon
moment et reprends la jauge, même résultat, l'huile touche à peine la
jauge, elle reste bien en dessous du mini ! Comment se peut il ? Ça
n'est pas possible, ça ne peut pas être possible ? Cela fait une demi
heure que Yan ne tourne plus, l'huile a bien dû redescendre dans le
carter tout de même ! Je dois me rendre à l'évidence, Yan a un gros
problème, mais lequel ? Les segments ? Le joint de culasse ? La
conséquence immédiate, nous devons terminer le voyage uniquement à la
voile et arriver à la voile dans le port d'Opua !
Ceci n'est pas pour me déplaire, si ce n'était le problème technique à
résoudre par la suite.
Dans l'après midi, le vent d'est revient un peu, 12 à 18 nds et nous filons entre 4 et 7 nds plein sud. Le ciel reste couvert et la
température descend encore. Au près nous sentons vraiment le froid.
A minuit, nous sommes au point : 28° 56' S - 176° 26' 56 E, à 377 miles
d'Opua.
Mercredi 24 octobre :
Le vent de 15, 20 nds a maintenu notre vitesse toute la nuit à 6 nds. Ce
matin le soleil brille et la mer est belle !
Dans l'après midi, le vent tombe en dessous de 5 nds en passant sud,
nous obligeant à partir sud est à 235°.
C'est la calmasse !!! Soleja se traîne à peine à 3 nds. Il fait très
beau, nous avons retiré le bimini à la mi journée et tombé les pulls.
La pétole va durer jusqu'à minuit. Pas d'huile, pas de moteur.
Jeudi 25 octobre :
Un vent faible, variable en force et direction de secteur sud nous
oblige à de nombreux virements de bord. Nous tenons un très mauvais cap,
255°.
6 H 30, le vent tourne à l'ouest et nous demande de virer tribord amure.
Il fait beau, nous avons droit à un super lever de soleil.
Vers 10 H le vent se lève enfin, sud sud ouest à 15 nds, Soleja se
lance, tout joyeux de se dégourdir les voiles, à 6, 7, 7,5 nds au 145°.
Quel bonheur de filer à bonne allure!
En fin d'après midi, le vent tourne au sud en gardant ses 15 nds, nous
obligeant à prendre plus d'est à 115°.
Nous virons de bord en début de nuit au cap 230°.
C'est la pleine lune, le ciel très dégagé nous offre encore un très
beau spectacle. Toute cette belle nuit, les étoiles vont scintiller de
tous leurs feux et éclairer la mer de milliers d'étincelles d'argent.
A minuit nous sommes au point : 32° 07' 31 S - 174° 24' 83 E, à 18 H il
nous reste 186 miles à parcourir.
Vent sud 10, 14 nds, vitesse 4 à 5 nds et cap au 147°, c'est pas
vraiment la joie de ce côté là !
Vendredi 26 octobre :
Cette nuit le vent est redescendu autour de 10 nds et notre vitesse
autour de 3 à 4 nds.
Vers 9 h je me lève et lorsque j'arrive dans le cockpit surprise !, une
queue de poisson dépasse du seau ! Pendant mon sommeil, Claire a sorti
une belle bonite de plus de 60 Cm. Je sors le matériel et commence le
dépeçage. Nous allons nous régaler, nous en aurons de belles parts pour
quatre repas.
Claire m'annonce qu'elle a vu un bel albatros de plus d'un mètre
d'envergure ce matin.
Vers 10 H, Eole se réveille du S S W à 15, 18 nds !!! Au cap 147°,
Soleja caracole entre 6 et 7 nds tout ragaillardi !
Il fait beau mais FRAIS !
Soudain, des dauphins viennent jouer dans l'étrave, ils vont nous
accompagner durant un bon quart d'heure.
Toute la journée le vent se maintient et grimpe même à plus de 20 nds en
rafales, Soleja accélère à plus de 7 nds en pointe.
Vers 19 H 30, le vent revient S W 20 nds et nous faisons du 180° à 6, 7
nds.
Nous assistons à un très beau coucher de soleil et presque simultanément
Dame lune se lève à l'est. Nous avons eu une très belle navigation
aujourd'hui et ce spectacle vient en point d'orgue pour terminer cette
magnifique journée, nous sommes comblés.
Vers 21 H le vent dépasse 25 nds, je roule le génois et reste sous
trinquette et G V à un ris.
Vers minuit, au changement de quart, dans un virement de bord, la
trinquette se coince à contre, la herse d'écoute lâche et la voile bat
dans le vent. Je dois aller réparer à l'avant, je laisse Claire assurer
son quart.
Samedi 27 octobre :
Un S S W de 22, 25 nds nous lève une mer très agitée, abrupte, Soleja
tape dans la vague, nous sommes au cap 250°. La température intérieure
est descendue à 18°. Toute la nuit et jusqu'à midi, ces conditions se
maintiennent, les vagues croisées rendent la mer dure. Le ciel s'est
couvert et reste de plomb.
En début d'après midi, le ciel se dégage et le vent tombe complètement.
Le beau temps est revenu. Et nous somme encalminés.
A 15 H nous sommes au point : 34° 21' S - 174° 03' 142 E à 52 miles du
but.
Pas d'huile, pas de moteur. Sieste obligatoire donc !
Claire m'appelle; des baleines! C'est la deuxième fois qu'elles
apparaissent, à proximité du bateau. Une mère et son baleineau font
surface à quelques dizaines de mètres, le petit de huit mètres environ
apparaît plusieurs fois.
Soleja s'est complètement stoppé, je décide de mettre l'annexe à l'eau
pour le pousser. J'installe le moteur et tire sur le lanceur, une fois,
deux fois, trois,. Il ne veut pas démarrer, j'essaie encore, mais non
décidément mes moteurs me font des leurs qui deviennent presque des
leurres.
Alors que j'ai remonté le moteur de l'annexe à bord, une baleine fait surface à côté de nous. Il s'agit d'une petite, nous la voyons plusieurs
fois, nous avons l'impression qu'elle veut rester à proximité.
Je termine la remontée de l'annexe et à nouveau une mère et son
baleineau nous dépassent lentement. Ces scènes nous émeuvent beaucoup,
nous avons l'impression que la mère vient montrer le bateau à son petit.
Plus tard, je ne cesse de penser à mon moteur principal et à ce manque
d'huile, je ne comprends pas, d'ordinaire, il n'en consomme pas une
goutte entre les vidanges, comment est ce possible ? Je pensais faire la
vidange en Nouvelle Zélande et je n'ai qu'un litre d'huile en réserve !
Par acquis de conscience, je retourne vérifier le niveau. Devinez la
surprise ?
L'huile est revenue ! Et oui, il fallait attendre plus longtemps pour
qu'elle redescende dans le carter, tout simplement !!! ouafff !!!
Je tourne la clé de contact et Yan redémarre comme à l'accoutumée, OUF
OUF OUF !!!
Nous repartons à 5 nds tranquillement.
Dimanche 28 octobre :
Le début de nuit s'est déroulé paisiblement au moteur.
Vers 1 H 30, le vent d'est amène la brume, puis un grain à l'approche
des côtes néo zélandaises.
A 5 H nous apercevons les côtes à travers la brume. Nous approchons,
bientôt nous entrons dans « Bay of Island », puis vient le chenal Véronica, Les nombreuses balises sont exactement positionnées et nous
n'avons qu'à les suivre. Mais nous ne pouvons pas arriver un dimanche à
cette heure ci, sinon nous aurions à payer des taxes d'heures
supplémentaires pour le «custom office » et autres fonctionnaires.
Nous choisissons une belle petite baie et nous jetons l'ancre à côté
d'autres voiliers néo-zélandais dans "Te Wahapu Inlet.
Position : « 35°
17' 20 S - 174° 06' 71 E".
Il est 6 H, nous voilà arrivés en Nouvelle Zélande. Nous petit déjeunons
et partons prendre un bon repos mérité !
Vers 11 H nous émergeons, juste pour préparer le repas.
L'après midi, sieste, nous dormons encore 3 heures. Rien ni personne ne
nous perturbe, nous sommes entourés de silence, nous ne percevons aucun
bruit. Plus loin, des bateaux suivent le chenal, nous les regardons
glisser sur l'eau dans ce cadre verdoyant. De l'autre côté du chenal, un
gros village escalade une colline. Avec ces collines, ces îles et ces
côtes découpées on pourrait se croire en Bretagne ou en Irlande, de plus
la température correspond exactement.
Album photos:
Traversée Fidji - Nlle Zélande
Lundi 29 octobre :
Après une longue et bonne nuit réparatrice, un bon petit déjeuner, nous
partons en direction de la marina d'Opua. A 10 H nous sommes accueillis
par les douaniers qui prennent nos amarres au ponton spécial des
arrivées. Les autorités viennent rapidement, la santé, puis la douane.
En moins d'une heure, sans bouger du bord, tout est terminé, Pour nous
accueillir, la fonctionnaire de la santé nous a offert un petit sac de
toile garni de documentation sur la ville et ses services plus une
mignonnette de Whisky, un stick de protection pour les lèvres, une crème
contre les brûlures solaires,. Enfin, nous nous sentons bien venus,
c'est la première fois que l'on a un tel accueil !
Très vite, nous sortons sur le quai et faisons un tour de port. Nous
décidons de déjeuner dans un petit restaurant près de l'embarcadère des
ferries. Il est déjà 15 H lorsque nous sortons, il nous faut trouver des
$ néo-zélandais, pour cela nous devons aller à la ville voisine, Paia, à
6 Km. Nous partons en longeant le bord de mer et bientôt, une dame nous
indique le « sentier des douaniers ».
Il est déjà tard lorsque nous arrivons en ville, nous faisons vite, les
magasins ferment à 17 H. Le centre ville de Paia est charmant. Pour le
retour nous avons fait demander un taxi et nous l'attendons sur le
trottoir. Claire s'est assise sur le sol, je suis accroupi et nous
discutons. Une dame vient nous demander si l'on a besoin de quelque
chose, Claire lui explique que nous attendons un taxi qui doit arriver
dans dix minutes. Pour elle les taxis sont trop chers, elle va faire
quelques courses au magasin derrière nous et nous propose de nous
ramener au port d'Opua. Un quart d'heure plus tard nous sommes de retour
au port. Voilà, nous avons un aperçu de l'hospitalité néo-zélandaise.
Ici, tout le monde salue. Je pense à ma petite fille Margaux, elle
serait heureuse, les passants lui répondraient lorsqu'elle dit bonjour.
Il fait nuit et quand nous rentrons à bord, notre journée a été bien
remplie.
Mardi 30 octobre :
7 H 30, nous sommes encore au lit, toc, toc, toc,.
Oui, qu'est ce ?
Vous ne devez pas rester ici, c'est le quai d'accueil, vous devez partir
tout de suite, avant le breakfast !
C'est clair, impératif et sans commentaire. Il faut exécuter,
heureusement nous avions contacté la marina et nous avons une place au
ponton B, N° 31. Il n'y a pas de vent, la manœuvre se déroule sans
problème. Nous sommes très vite bien installés.
Dès que possible nous partons nous renseigner auprès des chantiers pour
connaître les possibilités de laisser Soleja en hivernage ou plutôt en
estivage parce qu'ici, l'été va bientôt commencer.
Je ne trouve pas ce que je cherche pour les réparations et la
maintenance et les prix sont élevés. Je décide de partir dès demain pour
le port suivant : WHANGAREI.
Mercredi 31 octobre :
Dès 6 H, l'aube à peine levée, ce sont les nouveaux horaires d'été, nous
larguons les amarres en douceur pour ne pas éveiller nos voisins. Nous
sortons du port et empruntons le chenal dans la très belle luminosité du
jour naissant, le soleil n'est pas encore levé. Cap au nord ouest
d'abord, puis au nord est dans le chenal Véronica, nous partons vers la
«Bay of Islands ». Le soleil se lève, illuminant les coteaux de Paia et
les nombreuses îles de la baie. A cinq nouds au moteur, nous admirons le
fantastique panorama qui se déroule devant nous. Les îles se découvrent
les unes après les autres, nous offrant un spectacle constamment
renouvelé.
A 9 H nous virons le cap Brett au point : 35° 10' 50 S - 174°
20' E, nous mettons le cap sur Tutukaka au 158°. Le vent d'est 10 nds
nous permet d'envoyer la toile, nous laissons Yan à 1300 T pour assurer
5 nds.
A 10 H 30 nous passons Home point, le temps reste au beau fixe pour la
journée.
14 H, nous doublons « Head Tutukaka » et l'entrée de « Tutukaka harbour
» abritant une belle marina.
Position : 35° 37' S- 174° 33' 50 E.
16 H 30, c'est « Bream Head » que nous passons et peu après, nos deux
lignes se tendent en même temps. Nous sortons chacun un beau spécimen de
60 cm. Je les prépare immédiatement en levant les filets. Voilà quelques
beaux menus en perspective. Lorsque j'ai terminé le dépeçage de mes
poissons, je lave mon support à grande eau et à la brosse, je puise
l'eau depuis la jupe arrière et mon seau se remplit trop vite, il
m'entraîne, je le,. je le lâche in extremis.et je reste à bord, une
chance, je ne me tenais pas et n'étais pas assuré par un bout à Soleja.
Le seau s'est retourné et il flotte. Je décide de faire demi tour pour
le repêcher, mais le temps de reprendre la barre, de virer, de reprendre
le cap inverse, nous avons perdu le beau seau blanc de vue et malgré nos
efforts, nous ne le retrouverons pas.
Adieu mon grand seau blanc des Marquises.
Cette petite péripétie fait réfléchir : Claire préparait le repas à
l'intérieur, j'aurai eu beau crier de toutes mes forces, elle ne
m'aurait pas entendu. A 5 nds, le bateau fait de la route et dans l'eau
à 15°, on ne résiste pas très longtemps.
A 17 H nous entrons dans le chenal qui mène jusqu'à Whangarei, à
quelques 12 miles de l'embouchure.
Nous remontons le chenal très bien balisé jusqu'au port pétrolier, puis
des poteaux remplacent les balises pour indiquer le chenal profond.
Au début, le flot nous pousse, nous sommes en fin de marée montante,
mais bientôt avec la renverse, le jusant va ralentir notre progression.
Je sais que nous ne serons pas à Whangarei ce soir, il nous reste plus
de 5 miles à parcourir et nous ne pouvons pas arriver de nuit.
Vers 18 H 30 nous décidons de jeter l'ancre près de « Welligton Reach »,
tout près du chenal. Le vent est tombé complètement, l'eau reste
parfaitement calme, nous serons bien pour la nuit. Le soleil embrase
l'horizon d'ocre et de rouge sang à n'en plus finir. Puis, épuisé de
répandre tant de couleurs, il sombre lentement derrière l'horizon,
laissant les nuages colorés pour témoin de son ouvre.
Jeudi 1er novembre :
Il est 9 H lorsque nous reprenons le chenal en direction de Whangarei.
Celui-ci devient plus sinueux, il suit le cours du fleuve. Nous passons
plusieurs marinas et chantiers de plaisance.
A 11H nous tournons nos amarres aux taquets du ponton de « Town Bassin
Marina » en plein centre ville de Whangarei :
- 35° 43' 46 S - 174° 19' 493 E.
Cette ville paisible nous plait d'amblée, là aussi, l'accueil est
sympathique et chaleureux, on vient nous prendre les amarres et l'on
nous indique tout de suite les choses importantes.
Durant les jours suivants, nous allons nous renseigner sur les
différents chantiers pouvant accueillir Soleja pour les prochains mois.
Je fais également le tour des ship's chandlers, accastilleurs, voiliers,
soudeurs, et autres selliers pour me renseigner sur le prix du matériel
que j'aurai à changer ou à réparer.
Et puis, il faut désarmer notre valeureux vaisseau pour ces mois
d'attente, laver et plier les voiles, les faire réviser, il en va de
même pour les écoutes, les drisses, la capote de gros temps, le bimini,.
Il faut laver, dessaler tout le matériel, l'intérieur comme l'extérieur.
Durant plus d'une semaine Soleja devient un énorme chantier sur lequel
tout semble sens dessus dessous. Nous ferons également tourner un grand
nombre de machines à laver.
De temps en temps nous arrêtons un instant et partons faire un tour en
ville pour nous détendre, prendre une bière.
Dimanche 11 novembre :
Nous avons encore travaillé toute la journée, mais le rangement touche à
sa fin, les dernières machines à laver se sont tues vers 23 H.
Lundi 12 novembre :
Lever de bonne heure, à 9 H nous sortons de la marina « Town Bassin » en
fin de marée haute, un homme du chantier est monté à bord pour les
manœuvres. Après maintes péripéties, dont un bout pris dans l'hélice,
nous arrivons à sortir Soleja et à 11 H, il est callé sur son berre.
L'après midi se passe entre le bureau du chantier, le réparateur de
voiles et la fin des préparatifs d'estivage.
Ce soir Soleja va dormir au sec.
Mon PC ne veut plus ouvrir le port de l'Iridium (téléphone satellite),
il sent la grande pause de l'été et s'est reposé avant la fin. Je ne
sais pas quand je vais pouvoir envoyer cette nouvelle lettre.
Mardi 13 novembre :
A 9 H nous prenons le bus pour Auckland, trois heures et demie de route
dans la campagne néo-zélandaise.
L'après midi nous visitons le musée de la marine remarquablement
organisé et déambulons sur les immenses quais des différents bassins.
Mercredi 14 novembre :
Nous arpentons les pontons des marinas en long et en large et montons à la « Sky tower ». A quelques deux cents mètres au dessus de la ville,
nous assistons aux départs successifs de sept régates en une demi heure.
La baie est parcourue par une multitude de voiliers, chaque régate suit
un itinéraire particulier.
Jeudi 15 novembre:
Je m'envole pour la France, via Los Angeles, Londres et Genève.
A très bientôt les amis.
Les mails de Soleja ne reprendront que fin mars 2008 !!!