Jeudi 27 mars 2008 De retour en New Zeland
Et bien nous voilà de retour à bord de SOLEJA depuis une semaine.
Le mardi 25 mars à 19 H 30, Solange et moi avons embarqué de Genève, avec British Airway, avec une heure de retard. Après 1/2 d’heure d’attente dans l’avion, nous avons enfin décollé pour Londres. Nous avons eu moins de 30 minutes pour notre correspondance : ça a été très short !!! Évidemment, les bagages n’ont pas pu être transbordés et ils ont voyagé sans nous !
Seconde escale, Bangkok après une nuit de12 H, il est 14 H ici. Cette fois nous avons tout notre temps pour le changement d’avion : 2 h d’escale.
Nous repartons pour Sidney, une seconde nuit dans l’avion et nous arrivons à 6 H du matin en Australie.
C’est avec la Quantas cette fois-ci que nous terminons le voyage et nous voilà en New Zeland 3 H plus tard : Nous sommes jeudi 27 mars, il est 12 H 30 à Auckland.
OUF, OUF, OUF !!!
Pas le temps de traîner, il faut attraper la navette pour le centre ville : « l’airbus ».
Bien sûr, nous avons raté la correspondance pour Whangarei de quelques minutes…
Nous allons en profiter pour visiter un peu le centre ville.
Après une bonne douche réparatrice dans un hôtel du centre, nous voilà partis.
Tout d’abord, nous allons à l’agence « Frogs voyage » finaliser notre périple de 18 jours de visite, puis nous revenons vers « Sky city tower », nous empruntons l’ascenseur qui nous propulse en quelques secondes à quelques 300 m au dessus de la ville.
Là, mes amis ! quel panorama !!! La ville et ses parcs de verdure, toute la baie d’Auckland s’étendent à nos pieds, quel merveilleux spectacle ! Je le découvre pour la seconde fois avec autant d’émerveillement…
Nous nous arrachons difficilement à ce ravissement, nous descendons vers le port en empruntant Queen Street.
Nous dégusterons notre première bière N Z, puis nous prendrons notre premier repas avec vue sur un bassin du port de plaisance…
Vendredi 28 mars :
Après une bonne nuit, nous redescendons vers le port pour visiter l’incontournable musée de la marine qui met en scène toute l’histoire maritime de ce pays. De l’origine, des maoris aux grands explorateurs : (Abel Tasman, James Cook…), leur succèderont les baleiniers, puis la navigation à vapeur et le commerce avec l’Europe, bientôt ce sont les courses des voiliers de plaisance. Tout est présenté, ou plutôt mis en scène dans une très harmonieuse succession de salles. Une visite qui en vaut la peine !
En remontant en direction de la gare routière nous prenons une petite collation et en route pour Whangarei…
Nous arrivons à 17 H, 5mn de taxi et nous retrouvons notre SOLEJA bien campé sur son berre.
Le reste de la soirée se passe en rangement de toute sorte.
Toute la semaine nous
travaillons d’arrache pied du lever au coucher du soleil, ne nous octroyons
qu’un moment de détente pour aller faire nos courses au super marché « PAK’N
SAVE » en passant par « Town Bassin », le port du centre ville où j’ai hâte de
me retrouver avec SOLEJA.
Enfin, demain samedi 5 avril nous repartons à Auckland pour entamer notre périple de visites vers le sud de l’île du nord puis, en route pour l’île du sud. Nous circulons avec « magic bus » et serons hébergés en auberges « backpackers »
Salut à tous, valeureux lecteur de la lettre de SOLEJA,
Enfin quelques nouvelles !
Nous avons terminé notre visite des îles et avons retrouvé SOLEJA le 22 avril au soir, au chantier I Y S de whangarei.
(Je vous ferai parvenir un petit récit de notre périple avec photos un peu plus tard, patientez encore un peu, il n’est pas encore rédigé, le temps me manque… )
Nous avons travaillé d’arrache pied, Solange et moi pour achever les travaux d’entretien et le réarmement de SOLEJA.
Le lundi 28 avril nous
grutons notre navire pour sa remise à l’eau, ce n’est pas une mince affaire
ici !
A la marina de « Town Basin », nous poursuivons notre tâche en attendant nos copains.
Le 1er mai, Michel rejoint le bord et le soir, c’est Jean Pierre et Philippe qui embarquent pour la traversée vers la Nouvelle Calédonie.
Le 2 mai nous fêtons l’anniversaire de Michel, Gâteau, bougies, Geiwurtz,… et Pomerol 99 (La Grave Triguant de Boisset, ça parle à certains d’entre vous…)
Samedi 3 mai :
Nous larguons les amarres du quai à 7 H, 1 H et demie après la pleine mer et entamons la descente vers l’océan. Nous devons rester vigilants, malgré les pluies diluviennes de ces derniers jours, le fleuve reste bien envasé à certains endroits et la hauteur d’eau ne dépasse gère les deux mètres.
Deux heures après, nous avons rejoints la mer et pouvons le génois par 15 nœuds de vent de W-N-W, nous passons « Bream Head » à 7 nds devant un voilier qui remonte comme nous vers le nord.
Le vent variable faiblit et nous envoyons la G V pour repartir de plus belle.
Très vite le vent forcit et passe plus nord, nous devons prendre un ris et réduire le génois.
Vers midi, nous renvoyons toute la toile jusqu’au petit havre de paix que j’ai repéré pour passer la nuit : Tutukaka Harbour devant Phillip Island. Une merveilleuse petite baie, bien fermée, très abritée.
Il est près de 14 H lorsque nous déjeunons, mais de quel appétit !
Le temps n’est toujours pas au beau et nous essuyons plusieurs grosses averses jusqu’au soir, ce n’est plus la bonne période pour visiter la N Z. Il est temps de mettre du nord dans notre latitude !
Dimanche 4 mai :
Après une bonne nuit tranquille, nous sortons de notre petite baie vers 8 h, le vent quasi nul, nous sommes sous G V et moteur.
Dès la sortie, nous prenons le vent de 15 nds de face, nous gardons le moteur et la GV à 1 ris. Le vent monte à plus de 35 nds, progressivement et la mer se creuse en conséquence : les premières nausées perturbent quelque peu les équipiers.
Je décide de faire une halte pour le déjeuner et je choisis la anse de Wangamumu, baie étroite et bien protégée.
La décision fait l’unanimité !!!
A 15 H 30, nouveau départ, le vent nous cueille à 25 nds, la mer creuse, nous gardons le ris dans la G V et la moitié du génois. Des grains, des grains comme s’il en pleuvait !!!
16 H 45 nous passons le cap Brett (35° 10’ 10 – 174°-19’ 70) et nous abattons à 270°, nous pouvons lâcher du génois, la vitesse passe les 8 nds.
Nous n’arriverons dans la « Bay of Island » qu’à 19 H, nous cherchons le mouillage, il fait bien noir depuis longtemps, et évidemment, il pleut dru !!!…
Lundi 5 mai :
Paihia Wharf |
Petit tour de la ville de Paiha le matin avec l’équipe et le soir nous partons pour Opua, nous ferons les formalités de sortie de N Z demain matin. Ce soir petit resto pour terminer notre séjour dans ces îles … de rêves…
Demain sera peut-être le départ pour notre dernière escale dans l’extrême nord de l’île avant la traversée…
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Dernières étapes vers le Cap Nord de New Zeland,
Mercredi 7 mai :
Hier nous avons fait la vidange du moteur, fait le plein de fuel, SOLEJA semble paré.
Ce matin nous faisons « notre sortie » officielle au custom office puis nous réglons la marina.
A 10 H nous larguons les amarres, marche arrière en douceur, l’espace est exiguë pour manœuvrer, puis en avant. Tout semble se passer correctement, 10 secondes plus tard, bling, nous sommes violemment poussés coutre le nez des bateaux voisins. Soleja n’a pas eu le temps de prendre un peu de vitesse, le violent courant de marée nous a déhalé en quelques secondes et nous maintient plaqués contre les piles des cat-ways. Aussitôt, mes trois vaillants équipiers tentent de le repousser, deux femmes du ponton viennent nous aider, mais rien à faire, nous sommes pris au piège de ce courant perfide de plus de deux noeuds.
En poussant très fort, l’avant semble se dégager, je mets en avant… Mais l’arrière touche et nous ramène contre les poteaux et les étraves menaçant la coque de SOLEJA de leur ancres agressives.
Nous avons progressé d’un poteau, seconde tentative, j’accélère d’avantage. Là, le beaupré belliqueux d’un voilier passe dans nos filières et arrache un chandelier d’un coup.
Nous sommes sous le choc !
Il faudrait une embarcation
à moteur pour nous sortir l’étrave, mais rien à l’horizon…
Finalement nous allons pousser, pousser et de poteau en poteau nous allons sortir de cette galère.
Nous voilà hors du port en direction de « Bay of island », nous nous remettons de nos émotions en essayant de trouver une solution pour renforcer nos filière distendues et notre chandelier arraché. C’est J P qui nous trouve la solution : nous allons mettre notre échelle ligaturée sur les chandeliers restants.
Nous sortons de la baie au moteur, pas de vent, soleil, on se croirait en Méditerranée en mars, avril.
Le soir, vers 18 H 20 nous mouillons devant la plage de « Doubtless Bay » devant Mangonui Harbour, où nous allons passer une très bonne nuit dans cette magnifique baie.
Position : 34° 58’ 20 S – 173° 32’ 12 W – 48 miles parcourus.
Jeudi 8 mai :
Départ vers 8 H 30, G V et moteur, le vent reste très léger, nous en profitons pour peaufiner certains réglages : bosses de ris, une poulie par ci, une autre par là…
Vers 10 H le vent arrive et nous envoyons le génois, très vite nous dépassons les 7 puis 8 nds.
Le soleil nous accompagne, la mer reste belle, de belles conditions de navigation.
A midi, le vent monte
autour de 25 nds, au cap 335°, nous filons à 8, 9 nœuds au près.
Dans l’après midi, le ciel se plombe et le vent tourne au nord et nous décidons de faire une dernière halte dans l’embouchure du petit fleuve qui se jette dans « Great Exibition bay ». Nous passons une barre assez impressionnante par des fonds de 3 m, avec une houle qui déferle de part et d’autre de SOLEJA. A l’intérieur, quel calme, une seule habitation au fond de Parengarenga Harbour.
Nous avançons entre une berge rocheuse et une autre formée de dunes de sable blanc. C’est assez inattendu sur cette île montagneuse aux côtes rocheuses.
La nuit, le vent du nord tombe et nous passons notre dernière nuit en New Zeland très au calme.
Position : 34° 31’ 179 S – 172° 57’ 813 W – 43,5 miles parcourus.
Ce soir, le baromètre est descendu à 1000 Hpa. Nous allons avoir du vent demain pour notre traversée vers la Nouvelle Calédonie!!!
Vendredi 9 mai :
Après une très bonne nuit au calme, bien à l’abri dans cette grande embouchure déserte, vers 8 H 30, nous relevons notre ancre pour la dernière fois des fonds néo-zélandais. Nous profitons de ce panorama au ralenti, cette immense berge couverte de dunes de sable blanc nous fascine littéralement. A l’opposé, sa voisine se dresse toute abrupte de sa roche noire. Là bas, la barre nous attend, nous apercevons déjà ses déferlantes sur les hauts fonds… Finalement, cette barre sera plus facilement négociable que la veille, le flot, dans le sens du vent, atténue l’effet des vagues
Après une bonne heure, nous arrivons dans « Great exibition bay » et nous partons cap au Nord-Est en direction du Cap Nord, notre dernier Cap Néo Z toutes voiles dehors, par un vent de NW de 15 nds. SOLEJA file déjà ses 8 nds au près bon plein.
Vers 10 H 30, nous passons le Cap Nord, le vent se renforce et nous ne sommes plus protégés par les côtes, la mer commence à se creuser. Le baromètre descend à 1000 Hpa (Hecto-pascal).
Vers midi, le vent monte à 20 et 25 nœuds, les vagues atteignent deux mètres, je réduis la GV d’un ris, nous filons à 8, 9 nds.
Mes coéquipiers ne se sentent pas très en forme, je leur cuisine un riz blanc que je leur sers dans le cockpit.
14 H, le vent passe à 30 nds, la mer devient forte, je réduis le génois de quatre à cinq tours, le « baro » affiche 999 Hpa, il est en chute !
Nous recevons une mer croisée : les vagues du vent d’ouest, et des séries de vagues plus grosses, venant du nord viennent frapper notre flanc de plein fouet directement par notre travers. Elles passent quelques fois par-dessus le pont en nous arrosant copieusement. Il va sans dire que depuis le Cap Nord, tous les quatre, nous avons revêtus polaires, bottes et cirés complets.
17 H 30, le « baro » a encore baissé d’un cran, 997 Hpa, le vent le suit, mais dans l’autre sens, il grimpe, 35 avec rafales à 40 nds. Les paquets de mer traversent fréquemment le cockpit et l’équipage est au plus mal, le seau à poisson circule en permanence… Position : 33° 32’ S – 173° 05’ E. Je pars au pied de mat prendre un second ris. Ma GV est équipé de bandes de 2 ris qui équivalent 3 ris d’une voile ordinaire. Je réduis encore le génois. Nous naviguons donc avec l’équivalent de 3 ris et d’un tout petit bout de génois sur l’avant, ¼ environ.
Nous naviguons au largue, à 120° du vent apparent à 8 nds, , au cap 15°, nous perdons 40° par rapport à notre destination. La mer reste très forte, les vagues atteignent les 4 mètres.
Lors d’un fort coup de gîte, le contenu de la bibliothèque bâbord a traversé le carré et, livres et CD se sont retrouvés sur la banquette tribord sans même toucher la table. Par chance, l’ordinateur de navigation est resté coincé par le livre de bord et n’a pas quitté la table à carte. La souris et le petit GPS, eux ont été éjectés et pendent au bout de leur fil, fort heureusement sans dommage.
Nous préparons les quarts, la nuit s’annonce dure !!!
Samedi 10 mai :
La nuit comme la mer ont été très dures ! Malgré notre allure au largue, les coups de gîte ont été très forts, quelques fois à + de 45°.
Il est alors difficile de trouver le sommeil lors de son quart de repos.
Vers 7 H 30, une vague déferle par notre travers, elle traverse et remplit le cockpit, le trop plein fait une telle pression sur nos cagnards, qu’il nous arrache un chandelier au passage et emporte la fenêtre tribord de la capote. Il faut vite démonter le cagnard pour éviter de le perdre !
8 H, le « baro » indique 994 Hpa, le vent de WSW s’établit à 35 nds avec des rafales à plus de 40 nœuds. Nous faisons route entre 20 et 35°, à ce cap, non seulement nous ne sommes pas en direction de la Nouvelle Calédonie, mais nous sommes à l’est de ma route de descente des Fidji vers la Nouvelle Zélande et nous faisons route vers les Tonga. Si ce temps dure, il nous faudra faire 1000 milles de plus pour rejoindre Nouméa !!!
Malgré tout, le ciel s’éclaircit et cela fait du bien au moral de voir un peu de bleu !
Notre vitesse reste soutenue entre 8 et 10 nœuds avec des surfs à 11 voir 12 nds lorsque SOLEJA dévale les pentes de collines liquides qui tentent de nous assaillir.
Les vagues blanchissent lorsqu’elles déferlent et le vent entraîne leur écume en de longs filaments qui n’en finissent pas de s’étirer sur le bleu profond de l’eau : c’est un spectacle grandiose. Quel dommage que mes équipiers ne puissent pas en profiter pleinement.
A midi, à leur demande, je leur prépare des pâtes au beurre. L’appétit n’est pas très présent, mais l’équipage mange un peu.
Très vite, Michel et Philippe font circuler le seau, ils ne gardent pas longtemps ce qu’ils avalent !
22 H, 993 Hpa, les rafales atteignent les 50 nds, nous naviguons au cap 35°, à 130° du vent, toujours entre 8 et 10 nds, les vagues de travers sont pyramidales et nous couchent fréquemment à plus de 45°.
La seconde nuit s’annonce tout aussi difficile que la première…
Nous adoptons les mêmes quarts que la nuit précédente
Dimanche 11 mai :
Vers
5 H, un gros paquet de mer nous arrache la
fenêtre de capote bâbord, c’est plus ennuyeux que la fenêtre tribord, parce que
nous sommes bâbord amure, nous recevons le vent et la mer sur bâbord. Les
embruns et les vagues s’invitent plus facilement dans notre cockpit… Il va
falloir faire une réparation de fortune, Philippe et J Pierre vont installer une
toile de cagnard en remplacement pour quelques heures.
Vers 8 H30, les vagues de travers deviennent plus espacées et l’allure un peu plus confortable ou plutôt moins inconfortable. Le vent baisse, il ne dépasse plus les 30, 35 nds, les rafales se font moins fréquentes.
Le « baro » entame sa remontée : 1003 !!! Nous pouvons mettre le cap progressivement au 350°, à 80° du vent!
Le beau temps est revenu. Hourra ! Nous filons entre 7 et 8 nds, mais dans la bonne direction ou presque. Je sens que le moral des troupes va remonter en même temps que le baromètre !
Dans la matinée, je ligature la toile du cagnard sur la fenêtre bâbord et j’attache un chandelier cassé qui rague sur le passe avant.
10 H 30, le vent baisse encore, le « baro » remonte à 1007 Hpa, nous sommes au point : 28° 35’ S – 173° 20 E.
Il nous reste 475 milles à parcourir et nous pouvons maintenant mettre le cap au 320° sur le sud de la Nouvelle Calédonie : L’équipage retrouve le sourire, la navigation devient croisière… Du bleu partout, dessus, dessous, que c’est beau !!!
Je largue le 1er ris, et déroule le génois au 2/3. Nous filons à 8 nds.
14 H 30, le vent tourne au sud ouest, le « baro » poursuit sa remontée : 1009, j’envoie toute la toile…
C’est à nouveau le beau temps !
23 H, le vent mollit, 18, 20 nds, le ciel s’éclaire du premier quartier de lune, les étoiles l’accompagne comme pour l’encourager. Tout ce monde céleste illumine la mer ondoyante. les vagues semblent plus majestueuses encore sous cet éclairage blafard.
Lundi 12 mai :
2
H, le vent s’est stabilisé entre 18 et 20 nds, la mer est belle, le ciel dégagé,
le « baro » à 1010 Hpa, la nuit s’écoule tranquillement. Nous avons modifié les
quarts, nous ne faisons plus la totalité en duo, le premier de 3 heures et le
second de 2 H avec à chaque fois une heure de veille en solo, contrairement aux
premières nuits pendant lesquelles nous restions à deux pour chaque quart.
Il nous reste 372 milles à parcourir, nous poursuivons à 7 nds…
8 H, nous assistons à un magnifique lever de soleil, ses couleurs orangées foncées s’éclaircissent lentement et en une demi heure, elles s’estompent lorsque le soleil prend de la hauteur.
La température monte avec l’astre du jour pour atteindre 26°, nous apprécions cette bonté de la nature, le climat à bord se détend encore, l’équipage reprend vie au soleil.
13 H, le vent mollit, il tombe à 13 nds, nous devons faire appel à Yan pour garder un peu de vitesse.
17 H, le soleil décline lentement et nous promet une très belle attraction. Quelques instants plus tard, nous resterons baba devant ce flamboiement de couleurs, tant de merveilles, Dame nature nous gâte vraiment !
Cette nuit s’annonce aussi belle que la précédente !
Mardi 13 mai :
2 H, le vent s’est un peu renforcé, nous sommes au cap 310° et nous filons sous garde robe complète entre 6 et 7 nœuds. Les étoiles nous éclairent brillamment et la mer reflète leurs mille lumières à notre plus grand plaisir.
6 H, dommage, le ronron de Yan a repris, il nous aide bien, mais gâche un peu la quiétude du petit matin.
12 H 30, le « baro » poursuit sa remontée, il affiche désormais 1017 Hpa, nous sommes au près et il nous reste maintenant 157 milles pour atteindre l’île des Pins au sud est de Nouméa.
J P est redescendu à la cuisine, c’est la victoire absolue de tout l’équipage !!!
21 H, le vent a viré au sud est, entre 12 et 14 nds, nous sommes voiles en ciseaux au vent arrière. Soleja avance à 6 nds avec l’aide de Yan à 1400 tours.
Mercredi 14 mai :
Baie de Kuto |
0 H, position : 23° 45’ S – 168° 16’ E, j’ai empanné le génois, sans grand succès… Cap au 320°, il nous reste 81 milles, nous avons maintenant un courant contraire de plus d’un nœud et nous atteignons péniblement les 6 nds. 7 H, nous sommes à 44 milles de notre but et le courant s’oppose maintenant à 1,5 nds à notre avancement. 12 H, notre vitesse n’est plus que de 5 nds, ce courant contraire ralentit vraiment notre progression… 15 H 30, nous tournons l’îlot Infernal, 16 H, nous passons l’îlot de la Bayonnaise, J P affale la G V et à 16 H 20, nous mouillons notre ancre Brake en baie de KUTO, sur l’île des Pins en Nouvelle Calédonie.
Position : 22° 39’ 621 S – 167° 26’ 343 E,
environ 900 milles parcourus |
Là, quatre bières jaillissent du réfrigérateur et muets, nous apprécions le panorama autant que notre boisson…
Une dizaine de voiliers sont à l’ancre et le calme est tel qu’ils ne tirent même pas sur leur chaîne.
Seul le ferry « Bético » en partance pour Nouméa rompt le silence de la baie du ronflement de ses moteurs.
Dans une demi heure, nous serons vraiment au calme.
N’ayant pas effectué les formalités d’entrée en Calédonie, nous ne descendrons pas à terre ce soir, nous nous coucherons tôt.
Jeudi 15 mai :
8 H 30, nous levons l’ancre, beau temps, mer belle, « baro » à 1019 Hpa, tout va bien !
Après une excellente nuit, dans un calme absolu, nous quittons ce lieu enchanteur dans la lumière du matin.
A la hauteur de la Bayonnaise, nous croisons un énorme paquebot de croisière qui ne va pas tarder à déverser son flot de touristes. Ouf, nous l’avons échappé belle !!!
Voilà l’îlot Infernal, cette fois, nous virons au nord ouest en direction opposée, au 300° en direction de la baie de Prony, notre étape de ce soir.
Il est 15 H lorsque l’une de nos lignes montre une certaine tension, qu’est-ce donc ? Oh ! tiens, une belle bonite !
Après consultation du manuel poisson, il s’agit d’un petit thon ! Et s’il vous plait, un thon obèse ! Une variété excellente qui peut atteindre ses 900 Kg !!! Fort heureusement, le notre ne mesure que 70 Cm, il n’en est pas moins le bienvenu et compensera la perte de 4 bas de ligne et de leur leurre durant notre traversée.
Aussitôt sur la jupe arrière, aussitôt dépecé et mis au frais !
16 H, nous sommes en baie de Prony, après avoir contourné le phare du platier qui en marque l’entrée. Nous poursuivons à la recherche du lieu idéal que nous ne tardons pas à découvrir. Nous sommes seul au fond d’un recoin, près de la mangrove, par 7 mètres de fond, nous jetons notre ancre.
Là, rien, pas une bicoque, pas âme qui vive, c’est le silence le plus profond. Seul, le cri d’un oiseau ou le saut d’un poisson vient rompre cet épais silence.
Nous dégustons notre bière avant de préparer le repas. Ce soir, ce sera thon : thon en carpaccio à l’apéro et thon au repas !!!
Nous passerons une excellente nuit dans ce petit coin de paradis.
Vendredi 16 mai :
9 H 30, nous relevons l’ancre et nous partons en direction de l’est, je veux voir la crique suivante pour notre retour. Michel et Philippe sont à l’intérieur, je discute avec J P en avançant. Le soleil se reflète sur l’eau calme de la baie. Nous sommes à la hauteur de la pointe et J P me montre un voilier mouillé tout au fond : Il est bien, lui aussi dans son petit coin.
10 H, ssscraaache !!! La pataaaate !!! Nous sommes tankés sur une patate de corail ! Mince alors !!!
Marche arrière, en douceur d’abord, puis en accélérant, puis à fond, rien !!!
Soleja ne bouge pas, nous sommes bien posés… je recommence, rien ne bouge malgré les efforts de Yan à plus de 3000 tours…
Au bout de quelques instants, l’annexe du voilier arrive avec son capitaine, il nous prend une ancre et la porte à une quarantaine de mètres afin que l’on tire à l’aide d’un winch (gros cabestan démultiplié qui nous sert à border les voiles).
Après plusieurs essais nous abandonnons, la marée descend et Soleja se pose de plus en plus, il prend déjà un air penché.
Nous devons attendre la renverse vers midi et nous repartirons avec le flot !
Après le repas, vers 14 H, j’essaie à nouveau, j’insiste malgré l’équipage qui veut attendre encore…
Petit à petit, Soleja recule, c’est gagné !!!
Nous repartons en direction de Nouméa, génois et moteur, à 7 nds, je ne mets pas la GV, elle déventerait plus le génois qu’elle n’aiderait, il faut faire vite pour arriver avant la nuit. Au grand largue, avec l’aide précieuse de Yan, nous filons.
Solange nous attend sur le quai pour 18 H, nous correspondons de temps en temps avec l’aide du téléphone iridium. Bernard le skipper de Bidule, lui tient compagnie, il nous attend également avec impatience depuis plusieurs jours.
18 H, nous passons l’île aux Canards, puis l’îlot Brun qui défend la Petite Passe et nous entrons dans la petite Rade de Nouméa.
Enfin, à 18 H 30, nous accostons à port Moselle, marina de Nouméa à l’emplacement A 28. Solange est là avec Bernard et le marinier de port Moselle pour attraper nos amarres et les tourner aux taquets du ponton.
Ce sont les joies de l’arrivée et des retrouvailles, les embrassades, la terre ferme ou le bois du ponton, les discussions à n’en plus finir…
Alors ??? Et toi ??? Et comment ??? …. Tu as vu, il y a un tel et puis un tel, on les a rencontrés à… Et bla, bla, bla, et bla bla, bla….
Position: 22° 16’ 62 S – 166° 26’ 39 E.