Salut à toutes et à tous, voilà le premier mail de
l'année (ou new lettre, comme certains l'appellent), j'espère qu'il vous
trouvera tous en pleine forme. Ici tout va bien, l'eau à 28, 30°, l'air à 31° la
journée et 21, brrr, 24° la nuit. Les grains se font plus rares, un à deux par
jour et de plus en plus courts, ils ne dépassent pas quelques minutes et il
arrive même que certains jours ils oublient de passer.
Lundi 07 janvier 2007 : Position : 16° 13' 25 N - 61° 31' 77 W
Samedi soir, nous avons eu une seconde visite de Pierric, depuis son
débarquement, il a pu faire connaissance avec Cédric et Fabienne. Nous avons
échangé nos projets mutuels en les accompagnant de punchs planteurs bien sur
!!!.
Pour l'instant il se fait plaisir en faisant du kitesurf régulièrement.
Cédric et Fabienne nous ont quittés hier soir vers 18 h, ils rentrent en
Métropole, travail oblige, Sol et moi allons poursuivre à deux, comme
nous en avons tant l'habitude.
8 h30, Alexandra, notre charmante petite voisine d'une dizaine d'année saute de
son cata Meltemi et nous aide à larguer nos amarres. Nous sortons de la marina
et prenons sur tribord, nous allons visiter Carénage et la Darse Dubouchage, au
centre de Pointe à Pitre. Ceci fait, nous prenons le chenal de sortie vers le
sud, cap sur Capesterre. Nous avons décidé de contourner Basse Terre et de faire
escale dans la Anse bien protégée de Deshaies au nord ouest de Basse Terre.
Peu de vent ce matin, c'est donc au moteur que nous débutons notre matinée. Vers
10 h un petit E S E se lève à 10 nds, nous envoyons au bon plein.
Puis il monte progressivement, jusqu'à 15 nds, nous avons coupé le moteur et
naviguons aux alentours de 7 nds. A 10 h 30 nous passons Trois Rivières, puis la
pointe du Vieux Fort, au sud de l'île et nous reprenons du nord sur la côte
ouest de l'île. Mais, passé la ville de Basse Terre, (chef lieu du département
et de la région Guadeloupe), le haut sommet de la Soufrière nous masque le vent
et pendant quelques dizaines de minutes nous devons relancer notre ami Yan.
Lorsque nous traversons les vallées, nous recevons à nouveau un peu de vent et
SOLEJA accélère, immédiatement ragaillardi. Progressant à 6,5 nds nous dépassons
Vieux Habitants et son cap, la Anse de la Barque, Bouillante et la pointe
A'Lézard, L'îlet A'Goyave et la réserve Cousteau ou Cédric et Fabienne se sont
régalés en plongée. Nous poursuivons et à 16 h nous mouillons au fond de la
Anse de Deshaies, nous sommes une bonne vingtaine de voiliers à faire escale
dans ce petit paradis de verdure.
Sitôt installé nous sautons à l'eau pour notre rituel bain du soir. Durant la
fin de journée un pélican nous tiendra compagnie une bonne demi heure, perché
sur le moteur d'une barque de pêcheur et une tortue de mer de 80 cm de diamètre
viendra nous saluer à plusieurs reprises.
Position : 16° 18' 42 N - 61° 47' 71 W, 44,5 Miles parcourus, vitesse maxi 7,5
nds, vent maxi 17,5 nds.
Mardi 08 janvier :
7 h, déjà une tortue nous regarde partir. Dès la sortie de la baie je mets une
ligne avec le rapala gagnant que Cédric m'a racheté. Il a regarni complètement
la boîte de pêche, celle-ci avait été passablement secouée durant la traversée,
nous avions perdu au moins 7 lignes ou bas de lignes avec « mitraillette,
octopus, ou rapala ».
En moins de 15 mm, ZZZZ, une belle bonite de 60 cm est remontée. Quelle
surprise, pendant que j'enroulais le moulinet, un autre poisson beaucoup plus
gros est venu lui entamer le bas du dos. Heureusement, il en reste suffisamment
pour deux ou trois repas. Je remets la ligne à l'eau, quelques mm et ZZZZ, cette
fois ci, un barracuda de même taille vient essayer mon nouveau rapala. Mais nous
arrivons dans les zones ou la ciguatera fait parler d'elle, Sol me demande de ne
pas le garder, je le remets à l'eau et lui laisse une nouvelle chance. Le vent
s'est levé lentement, il souffle maintenant à 14 nds. Yan, à 1400 tours nous
aide à rester au dessus de 6,5 nds pour ne pas arriver trop tard.
A 14 h sur la côte sud très découpée d'Antigua nous sommes accueillis par les
colonnes d'Hercule, érosion naturelle du rocher de la falaise, nous entrons dans
la passe étroite de English Harbour Town (17° 00' 27 N 61° 45' 70 W) avec
l'intention de mouiller et de visiter la petite ville le soir. Nous slalomons
entre une multitude de bateaux à l'ancre ou sur corps morts. Derrière le goulet
d'entrée, nous découvrons la fière façade de l'ancien arsenal, une belle bâtisse
de pierres grises aux volets bleus. Plus avant, sur le Nelson Dockyard, trône un
vieux cabestan, puis les colonnes de pierres grises de l'ancien chemin de
hallage se dressent fièrement coiffées de leur couronne. Un quai y est aménagé
pour les grosses unités, jusqu'à 30 ou 35 m. Les environs sont très bien tenus,
la pelouse, « sorry la gazon anglais, coupée » très ras.
Nous pénétrons jusqu'au fond de cette profonde anse où des bateaux sont laissés
là depuis un temps certain. Enfin nous revenons sur notre trace, la cité semble
minuscule, aussi nous décidons de passer directement à la anse suivante,
Falmouth Harbour, distante de moins de deux miles à l'ouest.
Cette rade, beaucoup pus vaste est encombrée de plusieurs hauts fonds et
écueils, nous restons très vigilants et suivons scrupuleusement le balisage. Ici
plusieurs chenaux et il faut donc choisir ce que l'on veut visiter. Il semble
qu'il y ait un peu plus de grosses unités. Plus nous avançons, plus les yachts
sont énormes, ce ne sont plus de grosses unités, mais de très grosses, bon
nombre d'entre elles dépassent allègrement les 50 ou 60 m avec plusieurs ponts,
voiliers ou moteurs. Je reste assez impressionné par cette concentration de très
grosses unités.
Nous faisons demi tour et allons mouiller parmi les modestes, près de l'entrée
dans un petit coin tranquille. Comme nous sommes tout près de l'entrée du
chenal, nous assistons au balai de ces supers yachts qu'un canot moteur vient
chercher pour les diriger jusqu'à leur emplacement.
Vers 17 h qu'elle n'est pas notre surprise, mais oui, c'est bien lui, ce ne peut
être que lui, cette silhouette ne peut se confondre avec aucune autre, ce trois
mats à vergues, bien qu'à contre jour dans le soleil couchant : c'est bien le MALTESE FALCON.
Tous ceux qui ont lu voiles et voiliers de décembre comprendront notre surprise
: le plus grand voilier de particulier au monde, 88 m de long. Gréé de 3 mats de
même hauteur non haubanés à phares carrés, il peut être piloté par un seul homme
depuis son tableau de bord digne d'un porte avion, le propriétaire en est Tom
Perkins.
Nous passerons là une très bonne nuit, mais nous n'irons pas à terre, les clubs
de ce genre ne nous attirent guère.
Position : 17° 00' 70 N - 61° 46' 74 W, 44, 5 miles parcourus, vitesse maxi 7,5
et vent maxi 17,5 nds.
Mercredi 9 janvier :
Aujourd'hui, la navigation ne sera pas trop longue, nous allons contourner l'île
par le sud ouest. Il est 9 h 30 lorsque nous sortons de l'embouchure du chenal.
Nous longeons la côte sur tribord en laissant les hauts fonds et les écueils de
Middle Reef et Cades
Reef sur bâbord. Nous passons le Pélican
et virons au nord ouest sur Five islands. Juste avant de passer ces cailloux,
nous cédons à l'attrait d'une superbe plage de sable blanc, en fait ce n'est que
la baie d'entrée de Jolly Harbour. Nous poussons la visite jusqu'au fond de
cette rade. Il s'agit en fait d'une marina sur le modèle de Port Camargue.
Chaque habitation possède son emplacement de bateau devant sa terrasse. Cette
marina n'est pas terminée et il reste encore bon nombre d'espace à la vente.
Nous mouillerons devant la plage le temps d'une baignade et du déjeuner.
Vers 14 h 30 nous pénétrons dans la grande baie de St John's Harbour. L'entrée
semble déserte, pas un bateau au mouillage dans les belles anses de part et
d'autres. Lorsque nous arrivons dans la dernière partie, nous comprenons, deux
énormes paquebots de croisière occupent quasiment tout le port. Ces énormes
immeubles de 10 étages masquent complètement l'horizon et les milliers de
touristes débarqués plusieurs fois par jours suffisent à détourner les autres
plaisanciers. Nous ferons de même et retournerons nous mettre à l'ancre dans une
petite anse quasi déserte bordée d'une très belle plage de sable clair : Deep
Bay, nous serons trois voiliers à passer la nuit dans ce petit paradis.
Ce soir une tortue passe nous rendre visite, elle souffle plusieurs fois à coté
de SOLEJA, comme pour nous appeler, mais dès que nous voulons la photographier,
elle plonge, la timide.
Position : 17° 07' 58 N- 61° 53' 26 W, 22 miles parcourus au moteur.
Album photos:
Antigua
Jeudi 10 janvier :
Ce matin branle bas de combat dès 4 h 30, nous avons près de 80 miles à
parcourir. 4 h 45, il fait nuit noire, nous remontons l'ancre et sortons de la
baie
en mettant le cap sur le phare de Sandy I de l'îlet Weymouth Reef prenant bien
garde de laisser l'épave affleurante de l'entrée sur bâbord. Très vite nous
sortons de la anse et prenons notre cap au 310° sur l'île St Barthélémy
arrondissement du département de Guadeloupe.
Nous dépassons le feux du phare à 1 éclat et nous nous concentrons sur les trois
feux de navire qui sont sur notre cap. Non, l'horizon n'est pas complètement
vide.
Nous devons rafraîchir nos connaissances du code de la mer, droit devant,
arrive un navire surmonté de trois feux blancs en plus de ses feux habituels???
Qu'est-ce, mais qu'est-ce donc ??? Plus loin derrière un autre dont on ne voit
que le feu tribord vert. Ils arrivent vite, à la même vitesse. Sol est vite
descendue chercher le code « Vagnon ». Il est 5 h 15 lorsque nous croisons le
premier nous comprenons qu'il s'agit d'un remorqueur et le « Vagnon » nous
indique que la longueur de la remorque dépasse les 180 m. Qu'est-ce que cette
énorme masse sombre avec seulement ses feux de secteur. C'est. On dirait un.
Mais oui, c'est un sous marin en remorque. Il faut dire qu'un tel engin ne peut
pas être autonome dans ce secteur, les fonds ne dépassent pas 20 m. Antigua nous
a réservé de belles surprises.
5 h30 nous croisons un paquebot de croisière grand comme une H L M, mais éclairé
comme les galeries Lafayette à noël. Il passe à quelques centaines de m sur
notre bâbord. 5 h 45 nous en croisons un autre d'un peu plus loin, ils se
rendent tous deux à Antigua, les passagers pourront faire des emplettes après
leur petit déj.
7 h, ZZZZZZZZZ, « vite, coupe Yan et remonte au vent,. encore,. à 30° » il faut
ralentir SOLEJA. Je remonte, ça ne tire pas trop, C'est une petite carangue
noire, une espèce à éviter de manger sous ces latitudes, dommage, elle est belle
et nous aurait fait deux ou trois repas. Le rapala gagnant gagne bien celui-là.
Merci Ced de me l'avoir déniché. Nous avons laissé Yan à 1400 t. nous aider à
maintenir la vitesse autour de 7 nds, le vent reste à 12 nds, c'est un peu
juste.
8 h 15 Eole se réveille et passe les 16 à 20 nds, enfin nous pouvons laisser Yan
au repos, nous gardons les 7, 7,5 nds. 11 h nous traversons un plateau à moins
de 50 m de profondeur et les flotteurs des nasses sont nombreux. 11 h 45, Sol
aperçoit l'ombre de St Barth. Le vent s'essouffle, il tombe à 14 nds et notre
vitesse n'est plus que de 6 nds à peine.
A 15 h nous passons la pointe Nègre, à 16 nous sommes dans la rade de
Gustavia, la principale ville de St Barthélémy. Nous finissons par trouver un
emplacement dans Anse de Public, très encombrée elle aussi. Nous partons en
annexe faire le tour de Gustavia, encore un « ST Trop », sans grand intérêt.
Sur le retour, nous apercevons la silhouette du Maltese Falcon, il arrive sous
voile et manœuvre pour entrer dans la passe. Trop long, il devra mouiller à
l'extérieur. Je prendrai mon repas en l'ayant face à moi, ses mats sobrement
illuminés.
Position : 17° 54' 21 N - 62° 51' 31 W, 70 miles parcourus en surface, 80 sur le
fond, vent maxi 22,8 nds, vitesse maxi 8,2 nds
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