Polynésie, les îles sous le vent.
Dimanche 24 juin :
Nous sortons de la passe juste avant la tombée de la nuit et nous mettons le cap
au 305° sur Huahine. Le vent souffle de l'est à 15 nds, je décide de n'envoyer
que le génois, nous avons toute la nuit devant nous et nous ne sommes pas
pressés. Durant la nuit, le vent passe aux alentours de 20 nds et je dois
réduire la toile, je ne veux pas arriver de nuit dans la passe du lagon. Bien
qu'elle soie signalée par un système de bouées lumineuses de premier ordre, il
est préférable de pénétrer de jour dans une baie pour la première fois.
La moitié du génois pour commencer, mais nous dépassons les 7 nds et même les 8
en pointe. Avec à peine ¼ de génois, nous sommes encore souvent à 6 nds : c'est
difficile de ralentir Soleja lorsqu'il a envie de cavaler. Il est vrai que cela
fait un bon moment qu'il ne s'est pas dégourdi les voiles.
Lundi 25 juin :
La nuit s'est passée tranquillement, sous voilure réduite. Au petit matin nous
atteignons les côtes de Huahine, nous avons mis le cap sur la passe Farerea,
l'entrée de la baie Maroe, sur la côte est. Nous franchissons Farerea sans
difficulté, et pénétrons au moteur dans cette baie profonde de 2,5 miles. Mais
nous ne trouvons pas de mouillage, l'eau reste profonde jusqu'au rivage et de
plus, nous ne sommes pas abrités du vent d'est qui entre à plein. Nous
ressortons et faisons le tour de Huahine par le nord, persuadés que nous serons
mieux sous le vent de l'île. Nous entrons par la passe Avamoa et mouillons tout
près des bouées sur fond de sable, par 10 m d'eau. Une demi douzaine de voiliers
sont déjà au repos, tout près du village de Fare.
Mardi 26 juin :
Ce matin nous partons en vélo pour le tour de l'île la plus importante, car
Huahine se compose en fait de deux îles raccordées par un pont. La route suit
l'intérieur du lagon, à proximité de l'eau, la promenade est fort agréable, très
peu de voitures et un cadre entre le vert luxuriant de la forêt et le bleu
turquoise de l'eau. Nous choisissons un très beau Marae pour notre première
visite. Celui-ci a été reconstruit par une association de bénévoles. C'est
vraiment une
réussite, des panneaux explicatifs accompagnent le cheminement et à l'intérieur
de l'immense hutte collective se trouve le musée. Il s'agit probablement du plus
beau Marae de Polynésie. Nous poursuivons notre tour par la visite d'une ferme
perlière au milieu du lagon. Une pirogue à moteur nous véhicule. Là, on nous
explique comment on s'y prend pour greffer les huîtres, le cycle de
grossissement et la récupération du joyau. Avant de terminer notre circuit, nous
gravissons une pente à 20 %... à pied, rassurez vous, nos ardeurs de grimpeurs
ont été vite calmées. Nous sommes récompensés par le superbe panorama sur le
lagon et la mer, au loin, nous apercevons déjà Raïatea, notre prochaine étape. A
notre retour nous flânons un peu dans la « ville », nous nous
attardons dans un centre d'artisanat.
Mercredi 27 juin :
Aujourd'hui, nous partons vers le sud, dans le lagon, lentement, nous
contournons l'île jusqu'à son extrémité navigable pour nous les voiliers. Nous
mouillons au fond de la baie, à proximité d'un superbe hôtel. Trois voiliers
nous ont précédés dans ce cadre enchanteur. Position : 16° 48' 27 S - 151° 00'
46 W.
Baignade, promenade dans le lagon avec l'annexe pour voir les patates de corail,
puis une ballade sur la plage terminera notre journée.
Jeudi 28 juin :
Ce matin le vent souffle du sud et trouble un peu trop notre quiétude, nous
partons planter notre pioche derrière le motu Vaiorea, à l'entrée de la baie de
Bourayne. La houle de sud fait déferler les vagues par-dessus la barrière de
corail, elles emplissent le lagon, celui-ci doit se déverser par les passes sous
le vent. Ceci crée un tel courant que nous devons nous attacher à un bout pour
nous baigner.
Vendredi 29 juin :
Je décide de partir pour l'île d'en face : Raïatea.
Le vent reste au secteur
sud, nous traversons au près et attrapons de justesse la passe Teavapiti, nous
entrons entre les motus Ofetaro et Taoru. Nous remontons le lagon en direction
de la ville Avatoru, contournons l'aéroport et repartons vers le sud, Apoïti
puis nous prenons une bouée de mouillage devant le chantier des « Iles sous le
vent » dans lequel Soleja doit être toiletté la semaine prochaine.
Position : 16° 44' 09 S - 151° 29' 19 W.
Samedi 30 juin :
Le vent de sud et la houle nous chahutent un peu, je décide de changer de coin
pour la fin de semaine. Nous repartons en direction de la ville Uturoa. Nous
accostons au ponton du centre ville. Nous pouvons faire quelques courses et
l'après midi, nous grimpons sur le mont Tapioi, le piton rocheux qui domine la
ville et le lagon. Quelle promenade, une petite heure de montée dans les villas
puis en forêt et lorsque l'on arrive près du relais, le panorama sur 270° nous
émerveille de ses splendeurs.
Nous sommes au coucher du soleil, nous apercevons Bora-Bora la montagneuse
entourée de son lagon légendaire et très loin sous un nuage, nous devinons
Maupiti, la dernière île de Polynésie. A l'est, Huahine se dessine très
nettement dans la lumière faiblissante. Tout autour, à nos pieds le lagon de
Raïatea et de Tahaa sa petite sœur. Les barrières de corail se dessinent
parfaitement et on voit nettement l'assaut continu des vagues déferlant sur le
récif. Les passes, plus profondes se distinguent par leur bleu outremer. Nous
nous trouvons fortement récompensés de notre persistance à trouver le bon chemin
pour arriver,
il n'y a pas d'indication. Là nous sommes plusieurs à contempler ce joyau de
Dame nature, un homme veut partager son plaisir, il vient plusieurs fois par
semaine à des heures différentes. Il nous incite à venir vers midi, lorsque le
soleil est au zénith, les couleurs du lagon sont à leur apogée nous affirme
t-il ! Nous redescendons à la nuit de notre expédition.
Dimanche 1er juillet :
Ce matin, nous partons du quai vers 10 H pour une nouvelle ascension, il fait
plus chaud, heureusement, nous sommes souvent à l'ombre de la forêt. Au sommet,
c'est à nouveau un choc, la lumière fait éclater les couleurs du lagon, c'est
une symphonie de bleus et de verts, des outremers aux turquoises, des émeraudes
aux verts d'eau, sans parler des jaunes des bancs de sable. En fin d'après midi,
nous repartons mouiller à proximité du chantier pour être près dès la première
heure.
En approchant, nous nous apercevons que la bouée que nous avions prise samedi
est occupée. Je m'approche pour voir par quel bateau et surprise, c'est Cheeca
Bey de Jean-Jacques et Cathy ! Salut Cheeca Bay ! Salut Soleja !... Je ne sais
pas si vous suivez ? Je les ai rencontré la première fois à
Cuba, puis à Colon Panama. Une demi heure plus tard ils sont à bord pour un
apéro qui va se prolonger jusqu'à ........
Lundi 2 juillet :
A 7 H 30 je suis au bureau du chantier pour connaître l'heure à laquelle ils
vont pouvoir sortir Soleja. Ce sera en fin de matinée ou d'après midi, mais
plutôt en fin d'après midi. J'ai donc tout mon temps et nous allons pouvoir
préparer tranquillement l'opération. Finalement la sortie n'aura lieu que le
lendemain.
Mardi 3 juillet :
Sortie de Soleja sur le slipway, de 9 H à midi, 3 heures, quel labeur !!!
Nettoyage, je démarre immédiatement le grattage de la coque. J'en aurai pour
deux bonnes journées pendant que Sol s'occupe de l'intérieur. En fin d'après
midi, coup de fil, c'est Claire mon ancienne équipière, elle arrive avec Apsara
et ses futurs ex-copropriétaires...
Elle mouille son voilier dans le lagon face à la marina, ses compagnons quittent
le bord sans attendre. Je vais l'accueillir au quai, elle passera la soirée avec
nous et nous envisagerons la suite des événements.
Mercredi 4, jeudi 5, Vendredi 6 et Samedi 7 juillet :
Nettoyage et peinture de l'antifouling, Claire va me donner un sérieux coup de
main pendant plusieurs jours.
Dimanche 8 juillet :
Fignolage, et repos.
Lundi 9 juillet :
Mise à l'eau de Soleja, ce sera plus rapide que la sortie et vers midi nous
serons amarrés au ponton de la marina. (Il
y a 1an, c'était aussi la mise à l'eau .......pour le départ).
Nous resterons encore deux jours, je dois
tester mes circuits électriques, vérifier si je n'ai pas de fuites.
Mardi 10 juillet :
Alors que nous poursuivons nos investigations, le cata Banana Split jaune
d'Antoine accoste à deux bateaux de Soleja. Il vient caréner lui aussi.
Mercredi 11 juillet :
Enfin nous sortons et reprenons notre voyage, Claire sur Apsara nous accompagne.
Nous partons explorer le lagon de Raïtea, nous contournons par le nord et
descendons la partie est vers le sud. Voile, génois seul et moteur pour être
plus manœuvrant, nous entrons dans la profonde baie Faaroa au creux de laquelle
nous mouillons par moins de 10 m d'eau, sur fond de vase.
Position : 16° 49' 09 S - 151° 25' 01 W.
Bien installés, les deux voiliers côte à côte nous partons en annexe pour
remonter le cours d'eau qui alimente la baie. Belle promenade sous les
frondaisons qui forment une grande arche au dessus de l'eau. Nous faisons un
grand tour dans le jardin botanique qui jouxte le fleuve, puis rentrons à bord
avec un régime de bananes.
Jeudi 12 juillet :
Petite navigation au moteur jusqu'à la baie Hotopuu, un peu plus au sud. Là nous
allons visiter un Marae très bien conservé en bordure de lagon puis au petit
village nous observons la confection de costumes et coiffes en matériaux
exclusivement naturels, destinés aux danseurs et danseuses des fêtes locales.
Position : 16° 50' 75 S - 151° 22' 08 W.
Vendredi 13 juillet :
Nous ferons une halte pour la nuit derrière le motu Nao Nao, au sud est de
l'île, un mouillage par 5 m de fond au milieu des patates de corail. Là, il faut
impérativement un œil de lynx à la proue, devinez qui ?
Position : 16° 55' 04 S - 151° 25' 76 W.
Quelle merveille là encore, le motu avec sa plage de sable blanc et ses
cocotiers, la barrières du récif à proximité, partout, les patates de corail
pour la plongée. Très rapidement nous sommes à l'eau avec palmes et masque. Les
coraux colorés et multiformes, les poissons de toutes variétés, multicolores et
bigarrés, nous ne nous lassons pas de ces spectacles. Dans ce mouillage
idyllique, nous sommes trois bateaux de voyage et deux catas de charter. Le
skipper de l'un d'eux vient nager autour de Soleja et taille la bavette, il se
trouve qu'il connaît très bien le Neptune 135, le type de Soleja. Il a participé
à sa conception avec l'architecte naval Tortarolo. Nous nous promettons de nous
revoir dans un autre mouillage.
Comme nous avons du temps, nous entreprenons le tour du motu à pied et en
profitons pour faire une cueillette de coquillages.
Album photos:
Raiatea + rivière Aoppomau + Chantier
Samedi 14 juillet :
Nous repartons par la partie ouest de Raïatea et sortons par la passe Toamaro,
nous retrouvons la pleine mer pendant quelques miles et nous pouvons envoyer les
voiles. Ah ! Ça faisait longtemps !!! Nous remontons plein nord jusqu'à la passe
Paipai sur l'île de Tahaa. Là nous poursuivons par le lagon jusqu'au motu Tautau.
Nous mouillons en limite du plateau, notre objectif est pour demain. Apsara
navigue toujours avec nous et nous faisons très souvent apéro et cuisine
commune.
Position : 16° 36' 36 S - 151° 33' 50 W.
Dimanche 15 juillet :
Ce matin, plongée dans la rivière de corail, entre deux motus, la houle crée un
courant au dessus d'un jardin de corail d'une variété vraiment exceptionnelle.
Evidemment, la faune y est d'une très grande richesse. Nous nous laissons
lentement dériver par le faible courant, plongeant de temps à autre sous une
patate. Nous sommes littéralement subjugués par toutes ces beautés, nous ne
pouvons nous décider à quitter ce lieu enchanteur, c'est le froid qui nous
pousse dehors, malgré les 28° de l'eau. L'après midi nous levons l'ancre pour la
baie Haamene de l'autre coté de l'île.
Position : 16° 38' 14 S - 151° 29' 24 W.
A la tombée de la nuit, nous entendons les tam-tams au fond de la baie, nous
décidons d'aller voir. Sur le quai de débarquement, un groupe de percussions
s'entraîne, quelques habitants attendent visiblement quelque chose. Les
personnes sont de plus en plus nombreuses, elles nous dissent attendre le bateau
navette de Papeete. Il doit ramener les équipes de volley-ball. L'équipe
féminine senior et l'équipe masculine senior ont gagné le challenge de Polynésie
aux îles Marquise. La population vient donc les accueillir en vainqueurs, avec
quantité de colliers de fleurs, avec en tête, le maire et le prêtre.
Nous participons aux festivités, puis nous allons un peu plus loin nous
restaurer d'un Steak frites dans une « roulotte », un snack ambulant.
Bien repus, nous pouvons rentrer à nos bords respectifs.
Albums photos:
Tahaa et Jardin de corail
Lundi 16 juillet :
Nous repartons vers la ville d'Uturoa pour avitailler et faire le plein de
carburant, dans nos futures escales ces opérations seront très incertaines.
Vent d'est et petite pluie nous accompagnent jusqu'au quai très encombré ce
lundi matin. Nous n'avons pas pensé que tous les charters faisaient comme nous
leurs courses avant de partir avec leurs clients. Claire ne pourra pas accoster,
et nous devrons changer trois fois d'emplacement.
Vers 13 h 30 nous pouvons larguer les amarres, mais il est trop tard pour aller
sur Bora Bora, nous arriverions de nuit.
Nous rejoignons Apsara et décidons de faire une dernière escale à Tahaa dans la
baie Hurepiti.
Position : 16° 38' 54 S - 151° 30' 90 W.
Apsara et Soleja sont mouillés près du
récif de fond de baie depuis à peine une heure, le vent souffle à plus de 15
nœuds et il pleut par intermittence, lorsqu'un voilier de location passe à
proximité à vive allure au moteur. Je pense qu'il s'agit d'un skipper
professionnel qui connaît parfaitement le coin. Je les observe se diriger tout
droit vers le fond et d'un coup, le voilier stoppe et fait un quart de tour sur
lui-même. J'annonce à Sol : « ils sont tankés » ! Cela n'a pas manqué, ils ont
percuté le récif à pleine vitesse et sont échoués.
Dans la baie sont mouillés trois autres voiliers, un cata avec skipper
professionnel, un américain, et un autre sans pavillon apparent.
Personne ne bouge, chacun observe de son bateau, sans le montrer aux autres.
L'équipage a sorti l'annexe, sans moteur, il essaie de porter une ancre au loin
pour déhaler le bateau, mais sans succès. Visiblement, il est complètement
désemparé, il s'agite un peu dans toutes les directions sans trop savoir comment
s'y prendre. Certains équipiers se sont mis à l'eau pour essayer de bouger le
bateau, d'autres sondent en marchant sur le reef.
Au bout d'une demi heure je demande à Sol de remonter le mouillage, nous allons
essayer de les sortir de ce très mauvais pas.
En passant près d'Apsara je demande à Claire de prendre son annexe et de venir
faire le relais de communication, je ne pourrai pas m'approcher de trop près du
voilier échoué. J'ai préparé une grande aussière que je veux leur faire passer,
mais Claire en a également une dans son annexe.
Elle va leur porter en leur demandant de la frapper sur la drisse de GV.
Au bout d'un certain nombre de péripéties, l'aussière est nouée à la drisse de
GV, et je frappe l'autre extrémité sur mon taquet arrière. Je mets en route
perpendiculairement au voilier échoué et je demande au skipper de mettre en
avant toute. J'accélère à 2500 tours. Le voilier gîte, gîte; lorsque son liston
et le passe avant sont dans l'eau, lentement, lentement, il bouge et se met à
avancer. C'est gagné, il sort de son échouage. Nous lâchons l'aussière que
Claire récupère et partons mouiller à notre place.
La joie explose sur les visages du voilier de charter et prudemment, ils vont
prendre une bouée de corps mort. La pluie recommence à tomber. Le soir, Claire
se trouve avec nous à bord de Soleja, une annexe arrive sur notre arrière, le
skipper du voilier échoué vient nous remercier de notre aide, pour ce faire, il
nous offre, à Apsara et à Soléja une bouteille de vin rouge et une gousse de
vanille . Nous échangeons quelques remerciements et déjà, il s'en retourne, nous
ne saurons pas s'ils sont australiens, néo-zélandais ou autres anglophones.
Mardi 17 juillet :
Aujourd'hui nous traversons vers Bora Bora sous génois seul par vent de sud est
de 15 à 18 nds. Nous faisons des pointes à 7,5 et 8 nœuds. Bora Bora la perle du
Pacifique !!!
Claire sur son Apsara nous suit à quelques distances.
Nous contournons le phare Te Turi Roa à la pointe sud est de la barrière de
corail, puis nous pénétrons dans le lagon par l'unique passe Teavanui. Nous
roulons le génois et nous cherchons en vain une bouée devant le yacht club.
Nous poursuivons notre recherche de mouillage dans la baie Faanui, mais sans
succès, le coin n'est pas très agréable. Par contre le lagon arbore toute une
palette de bleus et de verts pour nous accueillir en cette fin d'après midi.
Nous contournons la partie nord et après avoir passé deux chicanes entre les
balises, je me décide à sortir du chenal. Guidé par Sol, ma vigie de proue, je
serpente entre les patates de coraux pour enfin mouiller par 3 m de fond, à 200
m du motu Temahu., Apsara vient mouiller à 30 m de Soleja, et là, silence
absolu, loin de tout, si ce n'est pas du bonheur, ça y ressemble terriblement.
Baignade, apéro, repas, parlottes et discussions vont terminer notre soirée.
Position : 16° 27' 76 S - 151° 43' 36 W.
Mercredi 18 juillet :
Ce matin, Claire applique la grande décision qu'elle a prise depuis un certain
temps, elle retourne au chantier de Raiatea pour hiverner Apsara et rentrer dans
sa Hte Savoie. Et oui, l'hiver commence tôt pour certains skippers skieurs.
Pour nous, le petit tour continue, après une baignade et une visite aux poissons
et aux coraux des patates voisines nous partons sur le motu marcher un peu sur
la plage de sable d'un blanc étincelant. Puis nous changeons de mouillage, nous
descendons un peu plus au sud, mais quelques miles seulement pour trouver un
autre coin de rêve et pour qu'il n'y ait pas de changement trop rude. L'eau
reste à 30° dans les palettes de bleu turquoise pour les fonds entre 5 à 10 m,
et vert d'eau pour les moins de 5 m. Nous mouillons derrière le motu Taurere.
Et c'est à nouveau le bain et déjà le coucher du soleil sur l'horizon
rougeoyant.
Position : 16° 32' S - 151° 42' 30 W.
Jeudi 19 juillet :
Ce matin nous prenons l'annexe pour nous rendre sur un site d'une grande
diversité de coraux et donc de poissons. Cette rivière de corail s'avère d'une
grande richesse, mais le courant nous emmène trop vite malgré les palmes. Nous
devons nous contenter de
visiter les coins les plus abrités et d'une promenade en annexe dans les chenaux
peu profonds derrière la grande barrière couverte d'écume qui protège le lagon.
11 H, nous sommes de retour à bord, une petite douche, un petit repas léger et
voilà notre matinée passée. Nous changeons de mouillage, Sol ne veut pas se
baigner deux fois dans la même eau !!!
Quelques balises de chenal plus loin, nous voilà à la pointe Matira parmi les
hôtels les plus prestigieux de Bora Bora.
Nous sommes le seul voilier à avoir planté sa pioche dans leur lagon par 8 m
d'eau parmi les patates de corail. L'eau y est si limpide que l'on voit l'ancre
depuis le pont de Soleja.
Position : Pointe. Matira : 16° 32' 34 S - 151° 43' 90 W.
L'annexe étant à l'eau, nous partons faire le tour de la pointe, le chenal
continue, mais uniquement pour les toutes petites embarcations de moins d'un
mètre de tirant d'eau. Il faut tout de même rester très vigilant sur
l'itinéraire. Sur le retour, nous passons en lisière de la grande barrière, les
fonds ne sont pas plus grands, mais là, pas de balisage, il faut redoubler de
vigilance, aussi nous ne circulons qu'au ralenti.
Là ! Là !!! Regarde Sol, une raie, une belle pastenague, environ un mètre. Je la
suis un bref instant pour ne pas la déranger. Depuis que les hôtels se sont
implantés, les grandes raies manta ont déserté le site.
Nous poursuivons, et très vite une seconde se trouve devant nous, puis deux
autres, et encore deux autres. A chaque fois, l'émotion monte comme pour la
première, c'est formidable, comment se lasser de ces spectacles si gracieux ?.
Nous n'avons pas trouvé le site du jardin de corail. Alors que nous sommes sur
le retour , enfin,
je veux dire sur le chemin du retour (j'entendais déjà s'esclaffer certains bons
amis), nous rencontrons des embarcations de touristes bardés de gilets de
sauvetage. Ils nous indiquent la position du lieu recherché, nous jetons l'ancre
de l'annexe à proximité, chaussons palmes de tuba et en avant. Là, les fonds
descendent à 4, 5 mètres et plus, mais que de merveilles, les coraux sont de
plus en plus beaux et variés, les poissons rivalisent de diversités et de
livrées. Que l'on reste en surface ou que l'on plonge un peu, l'émerveillement
semble garanti à chaque coup de palme. Aussi ménageons nous notre palpitant en
ne nous déplaçant que très lentement. Encore une fois, c'est le froid qui nous
fait sortir de ce rêve merveilleux.
Une petite séance de cartographie, rédiger quelques mails, contempler à ne pas
s'en lasser l'immense et véritablement exceptionnel cadre dans lequel nous
évoluons depuis quelques semaines.tel est le programme de notre fin d'après
midi. Notre rythme effréné est si lent que nos journées passent vraiment très,
très vite.
Vendredi 20 juillet :
Le lagon n'étant plus assez profond, il ne nous permet pas de faire le tour de
l'île, aussi rebroussons nous chemin, par le même chenal. Première porte de
slalom, super étroite, moins de 10 m, le soleil dans les yeux, un voilier arrive
en sens inverse, nous le laissons manœuvrer. A nous maintenant, du balcon avant,
Sol crie trop sur bâbord !!! Aie !!!, trop tard, nous sommes vautrés sur la
patate. De 10 m de fond, elle remonte à la verticale à moins d'un mètre, ici, le
soudeur ne sert pas à grand-chose, c'est la couleur qui indique les fonds.
Maintenant, il faut se tirer de là, marche arrière toute, rien n'y fait. Un taxi
boat passe à quelques mètres plein pot, nous allons profiter de sa vague
d'étrave pour sortir. Vrooouummmm !!! Rien, pas un centimètre, nous sommes bien
posés sur le lest de fonte. Un second taxi passe, nous regarde, mais refuse de
prendre notre bout pour nous tirer, dommage, ça ne lui aurait pris qu'une
dizaine de secondes.
L'annexe, il reste à essayer avec le zodiac, Sol à la barre arrière toute, moi
dans le Z, à fond en tirant sur le ¾ arrière pour le faire
pivoter et éviter une autre patate plus dangereuse encore. Allez, allez, on
insiste, on insiste, on y croit. Il faut y croire.
Il a bougé, oui, il bouge, attention, l'espace est exigu, je remonte sur Soleja,
ça y est nous sommes repartis. OOOUUUFFFF !!! Que d'émotions de grand matin.
Nous redoublons d'attention pour passer toutes les bouées successives en chicane
du chenal. De retour devant le yacht club, nous cherchons une bouée d'amarrage,
mais en vain, nous devons nous résigner à mouiller par 25 m de fond plus de 70 m
de chaîne. Je n'aime pas trop mouiller par ces profondeurs garnies de patates de
corail qui emprisonnent les chaînes, mais......
Position : 16° 29' 41 S - 151° 45' 62 W.
Samedi 21 juillet :
Changement de programme, ce matin, c'est en vélo que nous partons faire le tour
de Bora Bora, 32 km plus les petites escapades sur les belvédères et beaux
points de vues.
Première grimpette, le pourcentage est tel que nous arrivons juste à pousser les
vélos pour monter sur le chemin en partie bétonné. Si la montée est un peu
difficile, la gratification n'en reste pas moins grande, le panorama grandiose
du sommet nous subjugue. La vue sur le lagon de part et d'autre de la pointe sud
nous émerveille.
La redescente commence à pied, puis à fond sur les freins. A mi pente nous
faisons une petite halte. Oh ! Surprise, en pleine brousse, sur le bord du
chemin, des plans de courgettes tout en fleurs courent le long des talus de part
et d'autre du chemin. En regardant entre les feuilles, les grosses cucurbitacées
sont bien là, à l'abri du soleil. J'en choisis deux petites et les mets dans ma
besace, pour la route. Nous pédalons sous le soleil de midi jusqu'à la pointe
Matira, là, nous cherchons les canons de la défense côtière de la seconde guerre
mondiale. En vain, personne ne peut nous en indiquer le chemin, nous ne les
verrons pas.
Sur la côte est, nous découvrons un chemin de terre qui grimpe très raide en
direction d'une petite presqu'île, à tout hasard, nous
l'empruntons. En cinq minutes, nous sommes sur un promontoire qui domine tout le
lagon est, la vue vaut vraiment la sueur dépensée sur le chemin.
Plus loin, c'est un petit musée de la marine qui nous interpelle. En bordure de
route, ouvert et gratuit, il expose des maquettes de voiliers essentiellement,
célèbres pour différentes raisons, course, exploration, modèle particulier, on y
trouve évidemment les pirogues à voile polynésiennes, le Fircrest d'Alain
Gerbault, l'Endeavour de Cook, ou l'Astrolabe de Dumont d'Urville et bien
d'autres.
Nous rentrons en milieu d'après midi, fourbus, nous n'irons pas à la ville, un
bain sur l'arrière de Soleja et tout ira bien pour aujourd'hui.
Album photos:
Bora-Bora
Dimanche 22 juillet :
Nous partons pour Maupiti, l'île nature, la plus petite des îles sous le vent
dans laquelle nous pouvons entrer avec notre voilier. Les quelques autres îles
telles que Motuone (ou Bellinghausen) ou les Scilly (ou Manuae), nous restent
fermées, elles ne possèdent pas de passe pour pénétrer dans leur lagon et il ne
nous est pas possible de mouiller à l'extérieur, les fonds descendent trop vite
à des profondeurs abyssales.
Nous sortons de la passe sous grand voile et poursuivons la route au portant,
voile en ciseaux et vers 14 H nous arrivons à l'entrée de Maupiti sous un ciel
gris, menaçant. La passe est étroite et réputée difficile, la houle porte vers
la passe, mais le courant y est toujours sortant. De cet affrontement naît un
fort clapot pyramidale, nous sommes propulsés dans la passe à 7 nds par la
houle, et une fois dans le goulet, moteur à 2400 tours nous n'avançons qu' 1,5
nds, nous avons donc plus de 6 nds de courant contraire. On se croirait sur le
Rhône en crue dans le détroit de Génissiat !!!!
Cette épreuve passée, nous empruntons le chenal étroit qui progresse en ligne
brisée entre les patates jusqu'au village Farapaia. Puis nous suivons un
balisage de faible profondeur et là SOL se met au balcon en vigie pour
m'indiquer les patates les plus dangereuses. A 15 H, nous avons mouillé notre
ancre dans le turquoise, par 5 m d'eau, derrière le motu Tuanai.
Repos, bain, visite de nos voisins de mouillage, un couple de suédois sur un
Amel, Super Maramu viennent nous saluer et nous demander comment s'est effectué
notre passage de l'entrée. Un petit tour au village endormi pour cause de repos
dominical et nous nous retrouvons à bord.
Position : 16° 26' 74 S - 152° 14' 45 W
Lundi 23 juillet :
Le ciel s'éclaircit, nous partons pour le tour de l'île à pied, 10 Km. Le soleil
tape dur, maintenant, à la première occasion, nous sortons de la route et
suivons un sentier ombragé qui mène à des pétroglyphes le long d'un petit
torrent à sec. Nous les trouvons sans difficulté, ils représentent une tortue,
et des signes polymorphes. La route semble longue jusqu'à la plage opposée, mais
quel délice, cette eau bleu claire et ce sable blanc si fin que l'on croirait de
la farine. Sur le retour, nous passons par un petit col d'où l'on a une vue
dégagée sur le lagon, puis nous descendons vers le village.
Fatigués, nous rentrons à bord nous reposer.
Mardi 24 juillet :
Ce matin nous avons décidé de gravir le piton rocheux qui domine le village.
Une
heure de montée mais la côte est raide, ce sont de véritables escaliers. Fort
heureusement, une grande partie se fait à l'ombre. D'un seul coup, nous sommes
au sommet et la vue sur les deux côtés de la falaise se dégage. Une merveille,
le lagon étale ses dégradés de couleurs tout autour de nous. Nous pouvons
apercevoir Bora Bora au loin.
Très vite nous sommes rejoints par une famille et une colonie de vacances. Cela
fait beaucoup de monde sur cet éperon rocheux.
La redescente s'effectue plus rapidement, et nous faisons une halte à la
boulangerie pour un petit casse-croûte. Nous repartons en zodiac pour une
promenade sur le motu. Nous rencontrons une famille qui pique nique. Nous les
saluons et engageons la conversation. Ils sont venus repérer leur terrain de
famille en vue d'une possible exploitation touristique. Les uns habitent
Papeete, les autres résident toujours à Maupiti. Très vite, ils nous
offrent à boire une noix de coco fraîche qu'ils nous cueillent et nous ouvrent.
Quel rafraîchissement, ensuite, ils nous ouvrent deux noix plus sèches à
croquer. Elles ont le germe à l'intérieur, gros comme un gros œuf de poule :
c'est doux et sucré. Nous les quittons en mangeant notre noix de coco et
poursuivons sur la plage vers le récif.
Le soir, nous revenons au village, durant le mois de juillet, des « baraques »,
c'est le terme utilisé ici, sont montées et abritent des restaurants, des salles
de jeux. Les habitants viennent se retrouver et passer la soirée. Lorsque nous
arrivons, un orchestre de percussions est installé sous le hall de la salle
polyvalente, un groupe s'apprête à danser. Nous nous arrêtons pour les observer,
très vite deux sièges nous sont avancés et l'on nous invite à nous asseoir pour
assister à la répétition de danse de la prochaine fête.
Ensuite nous choisissons une « baraque » pour nous restaurer.
Mercredi 25 juillet :
Nous devons penser à avitailler en vue de notre prochain départ pour Mopélia (ou
Maupihaa) puis pour Suvarow et les îles Samoa. Nous ne pourrons plus rien
acheter avant l'arrivée à Apia, capitale des Samoa. Il nous faut du pain pour
plusieurs jours, des fruits et des légumes. Nous allons trouver des aubergines,
des tomates, des citrons, des pamplemousses. Le long de la rue du village, des
femmes s'installent et vendent leurs produits.
A la boulangerie, nous discutons avec une dame et lui demandons où trouver du
uru (le fruit de l'arbre à pain) et des bananes vertes, si possible. Elle nous
enjoint de la suivre chez elle, juste à côté, là elle nous offre un régime de
bananes. Comme elle n'a pas d' uru chez elle, elle me demande de monter sur son
scooter
et
m'emmène........ chez son frère un peu plus loin. Elle cueille 4 fruits énormes
et les met dans un sac. De retour chez elle, se rendant compte que l'on ne
pourra pas tout porter, malgré notre caddie, elle propose à Solange de monter
sur le scooter avec elle et de transporter la charge jusqu'à l'annexe. Moi, je
tire le caddie avec les courses et les bananes.
Quelques centaines de mètres plus loin, une dame en 4X4 s'arrête et me prie de
monter, elle veut bien me déposer. Comme la vie devient facile ici au bout de
deux jours, non seulement on vous offre les produits, mais on vous transporte et
on vous les livre,
pour le même prix, O francs et sourire en prime. Sur le débarcadère nous
rencontrons « Tessier », un « popa » qui fait de l'artisanat, il discute un peu,
nous dit qu'il connaît bien Mopélia et Sophie, une de ses résidentes qui
travaille le coprah. Il nous donne également quelques conseils pour emprunter la
passe qui est encore plus étroite que celle de Maupiti et à peine balisée.
16 H, il est temps de lever l'ancre, sinon nous ne verrons plus les fonds pour
sortir de la passe.
Nous suivons le balisage et arrivons dans la passe, poussés par le courant
sortant, 8 nds sur le fond au ralenti, tout va bien. Nous arrivons à la sortie,
là le courant ne se fait plus sentir, par contre nous avons la houle de face qui
lève un très fort clapot très court et crée de belles marmites. Soleja, fort
surpris fait des bonds, retombe littéralement dans les creux, derrière les
vagues courtes. Yan, sollicité monte à 2500 tours et nous sort de là en douceur.
Que d'émotions encore une fois, mais quelle joie de vivre de tels instant, que
d'intensité !
Nous voilà en route pour Mopélia à une bonne centaine de milles. Le vent souffle
entre 15 et 20 nds, je décide de rester sous génois seul, nous progressons à
plus de 6 nds.
La première partie de la nuit se passe sans problème, petite navigation
tranquille.
Album photos:
Maupiti
Jeudi 26 juillet :
Le temps se couvre durant la nuit, au matin le ciel est plombé et nous avons de
temps à autre quelques gouttes de
pluie. Le vent
accélère de temps en temps et passe à 25 nds, mais tout va bien. Vers 9 H, nous
nous présentons à la passe, nous voyons très clairement le courant sortir à
grande vitesse, tel un torrent, il rebondit d'une rive sur l'autre. Les récifs
ne laissent qu'un étroit chemin, il faut viser juste et solliciter Yan une fois
encore, 2000, puis 2300 tours nous progressons à moins de 2 nds. En plein milieu
du goulet le vent, de face évidemment, passe à 25 nds et le ciel s'obscurcit, la
pluie tombe très serrée, LA TOTALE !!!
Si la passe de Maupiti faisait penser au Rhône en crue, celle-ci, ce serait
plutôt les Drances.
Une fois à l'intérieur du
lagon, il faut garder vigilance, ici, pas de balisage, il faut repérer les
platiers et les patates. La pluie va durer encore quelques instant puis nous
laissera arriver de l'autre côté du lagon, sur le motu sud, le plus abrité.
Elodie, le voilier de Jérôme et Nathalie nous a précédé de quelques instants et
nous mouillons à cent mètre d'eux, devant la plage de sable blanc. Pour
l'instant, repos récupération de la nuit et des émotions de l'entrée dans la
passe.
L'après midi entre deux acalmies nous irons faire un tour sur la plage et le
motu.
Vendredi 27 juillet :
Le matin, encore du mauvais temps, nous ne sortons pas. L'après midi, nous
passons voir Jérôme et Nathalie, leur fils aîné Léo 7 ans et leurs jumeaux
Arthur et Titouan 17 mois. Ils nous invitent à partager le thon qu'ils ont pêché
en traversant. Sophie sera des nôtres pour le repas du soir. Nous passerons une
très bonne soirée.
Samedi 28 juillet :
Nous sommes invités à participer à une séance de pêche, mais Solange décline
l'offre. Je pars donc en compagnie de Sophie, Hina, Jérôme et Léo sur la barque
de pêche de Hina.
Nous laissons Sophie un instant, elle va nourrir ses cochons, elle les laisse en
liberté et leur casse des noix de coco.
Nous partons dans le courant d'une fausse passe, Hina jette l'ancre entre deux
patates et nous propose d'aller cueillir des bénitiers. Jérôme préfère plonger
pour chasser, moi je vais à la cueillette avec Hina, elle va m'apprendre la
technique pour déloger ces gros coquillages incrustés dans le corail.
En une heure, nous en avons un gros panier, le secteur est garni de cette belle
espèce d'huîtres. Nous n'avons pratiquement pas changé de place pour remplir
notre gros bidon de vingt litres. Nous rejoignons Sophie et partons à la pêche
au filet. Dans un mètre à un mètre cinquante d'eau, il faut repérer les bancs de
poissons et les encercler sans les faire fuir. La technique semble facile, mais
l'art se révèle plus difficile. Nous faisons trois tentatives, la première nous
permet de récupérer une dizaine de gros mulets, mais trois gros poissons de plus
d'un mètre ont trouvé une faille, le filet passait sur un rocher, il ne touchait
pas tout à fait le fond. Les deux autres tentatives nous ont permis d'attraper
des espèces différentes. Cette pêche va permettre de nourrir les personnes et
les langoustes qui sont gardées en viviers sur la plage.
Comme nous avons bien travaillé, nous sommes invités à déguster les bénitiers et
les langoustes le soir chez Sophie. Donc, au menu du soir, poisson cru au lait
de coco, bénitiers crus et cuits accompagnés d'oignons et lait de coco, et
langoustes à volonté !!!... Mes amis, c'est de loin le meilleur repas que nous
aient préparé des polynésiens.
MERCI SOPHIE,
MERCI HINA pour ce merveilleux repas.
Dimanche 29 juillet :
Ce matin, rebelote, Hina vient me chercher pour une partie de pêche, mais à la
ligne cette fois-ci. Sol se décide et nous accompagne. Hina choisit une belle
patate et y jette une roue de fonte qui lui sert d'ancre. Elle laisse filer
l'amarre pour que nous soyons à une dizaine de mètres à l'extérieur du monticule
de corail. Nous appâtons à la queue de bernard-l'ermite. Le poisson ne se fait
pas trop attendre, mais il ne vient pas en grand nombre. Notre matinée ne
représente pas un record de prise, une demi douzaine dont une grosse baliste et
un bec de canard. De retour, Hina, sachant que nous partons demain tient à nous
offrir des langoustes, elle nous en choisit six belles dans son vivier. Quelle
gentillesse, quelle générosité, merci encore Hina, vraiment quelque part nous
t'emmenons avec nous, tu fais partie de nos meilleurs souvenirs de Polynésie.
Lundi 30 juillet :
Sur Mopelia, quatre maisons sont occupées par, un couple avec un enfant de deux
ans, deux autres couples dont Sophie et son mari et Hina qui vit seule. Tous
récoltent le coprah, pêchent pour se nourrir, et quelques fois cultivent les
huîtres perlières, mais pas en ce moment. Hina a étudié la greffe des huîtres et
s'est installée ici pour travailler à son compte, mais en ce moment elle a cessé
provisoirement, elle trouve ce travail très dur pour une femme seule, elle a
trente ans.
L'atoll est ravitaillé tous les deux mois par un petit cargo mixte qui vient de
Tahiti et va jusqu'aux Scilly (Manuae), le dernier atoll habité sur lequel vit
une seule famille, il emmène les enfants à Papeete pour qu'ils suivent leur
scolarité en internat.
8 H 30 nous sommes sur la plage pour les dernières photos et les embrassades du
départ, chez Sophie puis chez Hina et enfin chez Nathalie et Jérôme, derniers
échanges d'adresses, de tuyaux.
Tiens, les suédois rencontrés à Maupiti arrivent, nous partons les saluer en
vitesse, entre temps, Jérôme nous crie que Gilles (le menuisier qui a fait des
travaux sur Soléja à Raïatéa) et sa famille viennent de franchir la passe, il
l'a eu à la VHF.
Le beau temps étant revenu, les voiliers vont arriver. 10 H nous remontons le
mouillage, et nous voilà en route pour traverser le lagon. A mi distance nous
croisons Gilles, nous échangeons quelques mots rapidement et poursuivons vers la
sortie. LA PASSE, et bien la sortie s'effectue plutôt bien, sans émotions
particulières. Certes la courant nous pousse vivement dehors mais le clapot
extérieur n'est pas très fort.
Nous terminons notre séjour par trois joyaux, un crescendo dans la qualité des
perles ! Maupiti et Mopelia, les plus authentiques, sont le point d'orgue de
notre séjour.
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Nous quittons la Polynésie française avec des souvenirs plein la tête, une quantité de photos et des films. Merveilleuse Polynésie, merveilleux polynésiens, ces trois mois passés à leurs côtés resterons des moments inoubliables. Au revoir.
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Album photos:
Mopélia
Nous voilà en route pour
l'atoll Suvarow, le plus nord des îles Cook du nord, administré par la Nouvelle
Zélande.
Il s'agit d'une réserve, d'un parc naturel, le séjour n'y est autorisé que pour
quelques jours. Un garde habite et représente l'autorité de l'état indépendant
des îles Cook.
Un peu plus de 550 miles devant nous, nous partons avec un vent d'E S E de 15 à
18 nds, voiles en ciseaux à 6, 7 nds.
Dans 4 jours nous entrerons dans un nouveau paradis.
Deuxième jour de nav pour les Samoa. Le vent nous a laché pendant une quizaine
d'heures, il est revenu à 13 h et nous faisons du 6 nds. B Temps, 30°, Belle
mer.
Position à 17 H le 6-8-07 : 13° 17' S - 166° 18' W.A 319 miles de Apia.