7 H, le vent souffle à 25 nds à l'abri des côtes nous mettons le cap au 196° sur l'île la plus nord de l'archipel des Tonga : Niuatapotapu. G V arisée, la moitié du génois, nous filons à plus de 7 nds au près bon plein dans une mer formée qui tend à grossir. Nous allons parcourir les quelques 160 miles à allure constante, il nous faudra à nouveau réduire notre vitesse et donc la toile pour ne pas atterrir de nuit, donc 2 ris et un tout petit bout de génois, 3 à 4 m2.
Vendredi 17 août :
Nous sommes devant la passe vers 9 H, comme dab, les brisants font déferler de belles vagues de chaque côté, il nous faut trouver les alignements, deux triangles pointe contre pointe, tout au fond de la passe, sur la grève, ils sont vraiment minuscules... Enfin nous pouvons nous engager, le soleil déjà haut nous montre le platier et ses coraux, la houle nous pousse dans l'entrée et c'est le calme, très peu de courant, les balises rouges et vertes nous rassurent, nous les suivons scrupuleusement, jusqu'au mouillage. Là, plus d'une demi douzaine de voiliers tirent sur leur chaîne sur une eau calme. Nous faisons le tour pour choisir notre emplacement, Fidelio est bien là, nous passons les saluer et pouf, notre "Brake" plonge dans les fonds de 10 m de sable. Nous voilà rendus, un peu de rangement sur le pont, voiles et écoutes et puis nous avons « bien gagné repos ».
Position : 15° 56' 52 S - 173° 46' 10 W, 165 miles N.
Repos de courte durée, les autorités arrivent sur le débarcadère. Elles n'ont ni bureaux, ni bateau, il nous faut donc aller les quérir avec nos annexes. Comme nous sommes trois voiliers à devoir les recevoir, chacun va les transporter à son tour d'un voilier à l'autre. C'est Fidelio qui nous les amène en nous souhaitant bien du plaisir : elles auraient été désagréables.
Trois femmes et un homme grimpent à bord et s'installent dans le cockpit. Chacune de ces personnes possède son propre document que nous devons remplir comme nous pouvons. Lorsqu'on demande un renseignement elles ne sont pas souvent en mesure de nous fournir la réponse et la question reste en suspens. Au bout d'une demi heure, l'homme appelle un pêcheur et descend à terre, l'une des femmes demande à visiter Soleja, nous pensons qu'elle représente le « custom office ». Elle fait un petit tour, puis en ressortant, demande quelque chose à boire et un biscuit à manger, nous trinquons tous d'un verre de coca. Après cette petite collation, je ramène ce petit monde au débarcadère, à quatre dans l'annexe, j'y vais au ralenti pour ne pas mouiller les fesses de ces dames. Evidemment, nous ne possédons pas de monnaie locale, il nous faudra aller payer le lundi au bureau de poste dans le village voisin à 3 Km, à l'autre bout de l'île.
En effectuant les formalités, ces dames nous ont appris que nous avions perdu un jour et que nous étions déjà, aux Tonga, comme aux Fidji et à Wallis, le Samedi 18 août, et oui, pourtant nous n'avons pas encore passé le méridien 180° !!!
Dimanche 19 août :
Aujourd'hui, après la messe, les habitants de l'île organisent un pique nique sur le motu près de la barrière de corail, ils invitent tous les « voiliers » (ce sont les navigateurs) à participer. La majorité des voiliers sont américains, 6, un norvégien, un hollandais, un canadien, un néo zélandais et deux français. Cette réunion permet de voisiner différemment, de moins rester entre communauté, c'est très sympa.
L'après midi se passe en baignade et snokeling.
Lundi 20 août :
Nous partons en compagnie de Jacques et Chantal de Fidelio nous acquitter de nos taxes et redevances. Nous marchons sur un chemin de terre et nous rencontrons maintes personnes qui vaquent à leurs occupations diverses, certains partent à la pêche, d'autres vont ramasser et débourrer les cocos. La vie sur cette île minuscule semble se dérouler au ralenti.
Lorsque nous arrivons au bureau de poste qui regroupe toutes les fonctions administratives, la personne qui doit nous recevoir n'est pas là, elle a raccompagné quelqu'un chez elle. Nous attendons, nous allons discuter un instant avec une autre personne qui s'ennuie dans un second bureau, visiblement sans travail urgent. Enfin, après moult demandes de justificatifs, nous arrivons à nous entendre sur le montant des taxes et du change en dollars US.
Belle journée, baignade, promenade dans le lagon et snorkeling près de la barrière termineront notre séjour dans cette très belle île des Tonga entourée d'un superbe lagon manquant de vie cependant, malgré la présence de belle étoiles de mer bleu marine.
Le lagon ne abrite une faune assez pauvre, certains pêcheurs utilisent le poison d'un fruit râpé comme méthode de capture. Ils le répandent lorsque à marée haute et récupère le poisson sur le sable lorsque la mer se retire. Solution aisée, certes mais causant de grand dommage, puisque radicale et tuant toutes les espèces de toutes tailles.
Album photos Tonga