Dimanche 21 janvier :
La Romana, marina di Casa de Campo.
A peine amarré, les autorités débarquent, ou plutôt embarquent, d'autorité,
elles montent à bord et veulent s'installer à l'intérieur pour remplir les
formulaires: police militaire et douanes. Tout se passe bien et avant de partir,
elles nous demandent un petit cadeau. Immédiatement je pense à une bouteille de
vin français, mais elles préfèrent de l'argent et si possible des $ US ou des ?.
N'ayant pas de plus petites coupures, je leur demande de se partager 20 $ US,
elles sont satisfaites.
Une heure plus tard, arrive l'immigration, ils sont deux et cette fois ci, on
nous demande 88 $ US pour la « clearence » (taxes de séjours), ils n'ont pas de
monnaie et bien évidemment veulent un petit cadeau pour payer le taxi. Je leur
propose ce qui me reste, 5 $ chacun, ils les dédaigneront et repartent sans
saluer. Ceci ne nous empêchera pas de passer une très bonne nuit, bien au calme,
dans cette marina où SOLEJA se trouve bien petit.
Lundi 22 janvier :
A la première heure, je dois me rendre à la capitainerie pour remplir les
papiers du port, Paolo m'accompagne, il parle couramment l'espagnol. Je trouve
la taxe de port un peu chère et de plus on veut nous appliquer une taxe
supplémentaire de sortie de 20$. Je tente de m'y opposer, la secrétaire va
chercher un supérieur qui nous explique le comment du pourquoi. Le commandant du
port passe et s'enquiert du problème. Cet homme, fort sympathique parle entre
autre le français, nous propose de nous appliquer le tarif basse saison, mais
nous n'échapperons pas à la taxe de 20 $ qui permet de rembourser les bâtiments
de la douane, de l'immigration,. qui ont été construits dans et par la marina.
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Nous partons vers la ville de Boca Chica, avec un vent très faible, génois, puis spi, puis plus rien et au moteur. Fort heureusement, nous n'avons qu'une cinquantaine de miles à parcourir. L'entrée du lagon n'est pas facile, nous contournons la barrière corallienne et la petite île Pietra qui protège la baie et plusieurs marinas. Le chenal se rétrécit, il ne faut pas s'écarter des balises, puis des flotteurs de signalement. Nous appelons à la VHF et un marinier vient à notre rencontre avec un zodiac et nous aide à l'amarrage. Sur le quai, nous avons droit à un véritable comité d'accueil nous attends. Parmi ce petit monde, Philippe, un skipper français ou plus exactement d'origine française sur le cata de son patron. En effet, Philippe n'est pas rentré depuis bientôt 10 ans et dit ne plus en avoir envie. Position : 18° 86' 70 N - 69° 37' 47 W |
Mardi 23 janvier :
Le p'tit déj à peine avalé, nous voilà partis pour la CAPITALE, c'est ainsi
qu'ici l'on nomme la ville de Santo Domingo. Nous prenons une navette qui nous
emmène à la ville de Boca Chica, puis un grand bus pour rejoindre la Capitale à
25 km de là. Par chance, celui-ci nous laisse à proximité du centre historique.
Nous débutons notre visite par le très agréable parc au sommet du quel est érigé
le mausolée en marbre d'Italie à la gloire des trois grands hommes libérateurs
et fondateur de la « Republica Dominicana », Duarte, Mella et Sanchez. De
l'autre coté du parc s'élève la porte « d'El Conde », vestige des remparts de la
ville fortifiée, la porte est gardée par un militaire parfaitement immobile, en
tenue de parade avec gants blancs. Nous descendons lentement la rue piétonnes «
d'El Conde », première rue de la première ville du nouveau monde.
Tout d'abord, ce sont des magasins de toutes sortes, puis de l'artisanat, des peintres, beaucoup de peintres. Là notre cousin Claudy serait à son aise... Plus nous approchons du fleuve, plus nous sentons le poids l'histoire, les bâtiments sont de plus en plus anciens. Voilà le parc Colon, au centre s'élève la statue de Christophe sur son piédestal, le doigt tendu indiquant le nord, derrière lui, évidemment le Vatican, représenté par l'imposante cathédrale forteresse « Santa Maria la Menor ». Sur la zone piétonne « El Conde » les terrasses bondées des bars et des brasseries profitent de l'ombre des grands arbres. Leurs nombreux clients savourent la relative fraîcheur et l'atmosphère paisible qui règnent en ces lieux. Nous poursuivons vers le quartier des universités, de certaines ambassades dont celle de France et nous arrivons sur les remparts qui dominent le fleuve et le port. Un peu plus loin, pénétrons dans la « Fortaleza de St Domingo », nous gravissons les marches du donjon pour contempler le panorama de la ville, du fleuve et du port. Les remparts de la forteresse ornés de fortins et autres échauguettes ceinturent le parc autour du donjon sur lequel nous sommes montés. |
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C'est fourbu que nous retournons au bus pour rentrer au bateau. Il fait nuit
noire lorsque nous arrivons sur le quai, notre compatriote est là, nous
l'invitons pour un punch. Au court de la conversation, il nous explique sa
situation, son « patron » lui a permis de sortir du Vénézuéla où il rencontrait
de grosses
difficultés, mais depuis 2 mois il ne perçoit plus de salaire, ce patron travail
en Chine, il y aurait 2 unités de fabrication de ,. Après le repas, la soirée
s'allonge et nous écoutons les aventures et les déboires de Philippe.
Mercredi 24 janvier :
Aujourd'hui nous partons seuls visiter la ville de Santiago, Paolo préfère la
campagne et la montagne, il veut marcher, rencontrer des personnes qui vivent
d'autre choses que du tourisme, qui ne sont pas « contaminées » par l'argent. Il
nous faut retourner à la Capitale pour prendre l'autocar de Santiago. Durant les
2 h 30 de voyage nous admirons les paysages de campagne et très vite nous
prenons de l'altitude pour traverser le plateau entouré de montagnes à la
végétation abondante. Mon voisin m'interpelle en français, il me demande si je
suis canadien et semble surpris que nous soyons français, lui est haïtien. Il
m'explique qu'il est en voyage en République Dominicaine, qu'il arrive
d'Argentine où il a pu travailler un peu et que maintenant il va rentrer en
Haïti. Actuellement il dit que les pays est plus sur, que les choses s'arrangent
un peu, mais qu'il n'y a pas d'argent, que personne ne vient investir, qu'il n'y
a pas d'infrastructure de tourisme. Il me propose même un projet d'hôtel dans un
secteur de rêve pour 100000 $ US.
A notre arrivée, il est l'heure de déjeuner, nous prenons un repas dans un
petit restaurant populaire et reprenons un bus pour aller visiter une fabrique
de cigare : La marque JIMENEZ, âgée de plus d'un siècle. Dans cet atelier,
seulement 8 employés roulent les fameuses merveilles. Ils en fabriquent
maintenant au goût vanille, pomme, caramel ou chocolat, tous ou presque partent
vers les USA. Nous revenons ensuite faire le tour de Santiago, malgré quelques
belles
bâtisses, nous ne retrouvons pas le charme de la capitale.
Il est 22 h lorsque nous retrouvons SOLEJA. Pas de Paolo, nous ne l'attendrons
pas pour manger, il nous avait dit que peut être, il dormirait à l'extérieur.
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Jeudi 25 janvier et les jours suivants, nous restons à Boca Chica et ses
environs, pour connaître cette station touristique. |
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Dimanche 28 janvier :
Aujourd'hui je vais payer le port, puis je pars au bureau des autorités du port
de commerce faire le « dispachio » papier qui me donne l'autorisation de quitter
Boca Chica pour rejoindre le port de la capitale. Ces formalités sont évidemment
obligatoires dans caque port et souvent on nous demande un petit quelque chose.
Nous sommes dimanche et la personne qui tape à la machine et détient le tampon
est absente. On m'assure quelle va venir, on l'a appelée ? Au bout d'une heure
voyant mon mécontentement grandir, quelqu'un part la chercher en moto, mais il
revient seul. Il faudra revenir demain matin, on m'assure que la personne sera
là dès 7 h, je doute un peu. Ce jour est ponctué par le départ de Solange, mon
équipière la plus fidèle, c'est elle qui a parcouru le plus grand nombre de
miles à mes côtés et sur toutes sortes d'embarcations,. je veux parler des
différents voiliers sur lesquels nous avons navigué bien sur. Au retour, Paolo
m'attend en compagnie de Philippe pour prendre notre dernier repas à Boca Chica.
Philippe nous annonce qu'il a enfin trouvé un client qui veut apprendre à
naviguer. Ce futur skipper démarre son apprentissage dès le lendemain, heureuse
nouvelle. A 200 $ US par jour, il remplira vite sa caisse de bord.
Lundi 29 janvier :
Ce matin petit déj de bonne heure, Paolo doit aller récupérer son passeport à
l'ambassade d'Italie à la capitale et moi je dois retourner faire les papiers «
del dispachio » auprès des autorités du port de commerce. 9 h je me présente au
bureau, les personnes qui m'ont reçu la veille masque leur embarras par surcroît
de prévenance. Evidemment, la personne responsable n'est pas là. Je dois
attendre quelques minutes. Au bout de 10 mn je montre très clairement mon
impatience et interpelle directement le gardien en expliquant que s'ils ne
peuvent pas me fournir le document, je pars et j'expliquerai tout ceci à la
capitale. En 2 mn un responsable se trouve derrière sa machine à écrire et me
frappe le document.
Il est presque 11 h lorsque je rentre au bateau, Paolo n'est pas de retour, il a
sûrement eu des difficultés aussi. 12 h 45, Paolo m'appelle du ponton, tout est
dans l'ordre malgré les contretemps, il ne nous reste qu'à récupérer la caution
de la clé des sanitaires et nous partons. Malheureusement le patron n'a pas les
20 $ et il faut revenir l'après midi à 14 h30. . .
15 h enfin nous voilà partis, dans le chenal nous croisons Philippe qui rentre
avec son élève, il est radieux, on ne voit que son immense sourire sous sa
casquette, nous échangeons de large signes d'au revoir. La mer est enfin là,
même si le vent reste absent, nous sommes enfin partis. La vingtaine de miles se
fera avec l'aide de Yan, il va nous emmener jusqu'au port de la capitale, sans
répit. Au port, à nouveau les formalités, le capitaine du port veut les papiers,
la douane, l'immigration nous demande 45 $ US que je refuse de payer. Ensuite
elles (ce sont 2 femmes en uniforme sans document) descendent à 15, mais je ne
céderai pas, je ne leur dois rien, j'ai déjà régler ces taxes. Mécontentes elles
tournent les talons sans rien dire. Le gars de la brigade des stup vient
fouiller, au bout d'une bonne demie heure, il nous sourit et nous demande un
cadeau $. En souriant, Paolo lui refuse gentiment, nous lui offrons un verre.
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Dernière épreuve, le « despachio », un militaire nous attend, il nous certifie que malgré l'heure tardive, il est possible de remplir les papiers, nous le suivons donc. Nous faisons le tour du port, puis des anciennes fortifications, arrivés là, une femme en uniforme nous annonce qu'il faut revenir le lendemain,. ta ta tan !!!.Stoïque le militaire qui nous a demandé de venir va nous remplir le document, mais celui-ci ne sera ni signé, ni tamponné. Pour oublier ces tracasseries, nous partons faire un tour sur « El Conde », Paolo m'offrira une bière à la terrasse d'une belle brasserie, sur la place « Colon », en face de Christophe dans le calme et la douce ambiance de cette soirée. Position : 18° 28' 67 N - 69° 52' 78 W, 25 miles parcourus au moteur. |
Mardi 30 janvier :
8 h 30, nous sommes sur le quai, pendant que Paolo part chercher le « despachio
», je vais payer le port. La secrétaire est bien là, mais ce n'est elle qui
détient les formulaires et les tampons, il faut revenir dans. un moment, 1 /4
d'heure.
9 h 30, enfin j'ai ma facture, ça n'a pas été sans mal, la « comptable », a
commencé par me demander 45 $, je lui dis que ça n'était pas ça, elle m'a
demandé si j'avais pris l'eau, l'électricité,. finalement elle s'est rendu
compte que je connaissais le tarif et nous avons pu conclure. Paolo, lui n'est
de retour qu'à 11 h, il a lui aussi son papier, enfin nous pouvons quitter le
quai.
Nous longeons les remparts de la ville, dépassons le port de commerce, et à nous
la large. Cap au 225, moteur tout d'abord, puis sous spi par un petit vent de
travers qui monte lentement nous emmène à 6 nds. A la Punta Palenque nous avons
parcouru 25 miles et nous prenons de l'ouest, 265°, mais le vent baisse
progressivement. Lorsque arrivons à la Salinas, nous devons faire appelle à Yan
pour entrer dans la baie de la Caldera. Nous allons mouiller notre ancre près
des pontons tout neufs d'hôtels à peine terminés, mais vides. Ce lieu
merveilleux baigne dans une tranquillité absolue. Nous passons une nuit
délicieuse dans ce cadre hors du temps.
Position : 18° 12' 82 N - 70° 32' 63 W, 55 miles parcourus.
Mercredi 31 janvier :
Au matin nous voyons arriver comme des bulles de savon dans le courant de la
marée. Il s'agit probablement d'un déversement de l'usine qui se trouve au fond
de la baie près du port. Je grimpe au mat pour raccorder un fil du feu de route,
cette réparation effectuée, nous sortons de cette superbe baie, contournons la
pointe Calderas et jetons l'ancre dans 5 m d'eau limpide pour notre bain du
matin. Aujourd'hui nous avons une petite étape, nous voulons nous mette en règle
pour sortir du territoire de St Domingue. Nous devons demander aux services de
l'immigration de tamponner nos passeports et la Marina de Guerra doit nous
délivrer un « despaccio » de sortie du territoire. Les formalités et notre
avitaillement en produits frais ne devraient pas nous prendre plus de 2 ou 3
heures.
Après une navigation tranquille sous spi, nous arrivons vers 17 h dans la
charmante baie de Barahona, les récifs encadrant l'entrée sont une formalité
franchie sans encombre et nous accostons derrière un bâtiment de la Marina de
Guerra. Là les choses se compliquent immédiatement, le responsable du port veut
nous faire payer une taxe d'une nuit parce que nous avons touché le quai : c'est
obligatoire !!! Puisque c'est sa loi. On nous demande le « despacho » du dernier port, mais on ne peut pas nous faire la sortie puisque le « Commandante » n'est pas là, mais on nous assure que l'immigration va arriver. Nous sortons faire nos courses. Au retour c'est pire encore, nous n'avons ni le droit de sortir en ville ni de mouiller dans la baie, nous devons passer la nuit amarré au quai, un militaire en armes surveille si touche aux amarres. Nous sommes séquestrés et rançonnés !!! Bien sur on nous dit avec le sourire que c'est uniquement pour notre sécurité, que la sortie du port est dangereuse. Position : 18° 12' 45 N - 71° 05' 50 W, 34 miles parcourus. |
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Jeudi 1er février :
Suite du calvaire, voilà l'immigration, représentée par une dame de corpulence
en uniforme, nous lui présentons le formulaire qu'elle nous demande : les
formalités d'entrée sur le territoire qui nous ont coûtées 88 $. Mauvaise pioche
visiblement, le visage de la dame se ferme, puis sa bouche après un temps de
crispation, s'ouvre, elle nous annonce tout de go que nos papiers sont faux, que
nous devons les refaire et payer à nouveau les droits d'entrée plus les droits
de sortie du territoire !!!... . Ta ta ta taaaannn !!!!!
Paolo se prend la tête entre les mains, mammma miaaa !!! Ils sont devenus fous
!!!
Nous allons palabrer, discuter, tourner le problème dans tous les sens, de
toute les façons, ils ne nous laissent pas sortir et gardent notre « despachio
», nous sommes faits comme des rats, ça c'est sûr.
Nous devrons payer en dollars, le port qui refuse de nous délivrer la facture
(il veut 5 $ de plus pour ça) et l'immigration, la marine ne demande rien, enfin
pour le moment, car à l'instant du départ, en douce c'est 20$ que l'on veut.
Mais cette fois ci, nous tenons nos papiers et nous refusons larguons rapidement
les amarres et scampa via !!! !! !!!!!!!! Il est déjà 11h 30 !!!
Dès que nous avons passé la sortie de la baie nous soufflons, à nous le laaaarge.......
Cap au 215°, G V et génois, par un S E de 15 nds, nous descendons la côte à 6,
7 nds. En début d'après midi le vent monte progressivement, 20, puis 25 nds,
SOLEJA accélère, 7, 8, 9 nds, nous oublions tous nos déboires, vives CUBA, le
port de Santiago!!! Ou peut être la Jamaïque, San Antonio, nous n'avons pas
encore décidé, ces histoires nous ont fait perdre 2 jours.
Au passage de l'île Beata, il est 20 h (17° 31' 30 N - 71° 35' 12 W), nous
prenons le cap 275° et venons vent arrière, voiles en ciseaux avec génois
tangoné. Le vent monte encore d'un cran, il reste presque toujours au dessus de
25 et flirte souvent avec les 30 nds SLELA est très à l'aise dans ce temps là,
malgré la houle qui grossit, il passe bien dans la mousse et fend les crêtes
dans un sillage d'écume souvent à plus de 10 nds.
Vendredi 2 févier :
A ces allures, notre Bob travaille dur, dans les grosses vagues nous reprenons
la barre, c'est un pur plaisir de barrer dans ces conditions, les accélérations
dans la descente des vagues !!! ouill ouil ouil quelles sensations, mammmmaaaa
miaaaa !!! !!!
Pendant son quart, Paolo a passé les 13,5 nds dans de grands surfs, je ne vous
dis pas le sourire ne quitte plus son visage malgré la fatigue des heures de
barre.
Avec le jour, le vent faiblit un peu, nous devons empanner, toujours vent
arrière et voiles en ciseaux, mais tribord amure, cette fois ci. A 11 h 30 :
(17° 54' N - 73° 35' W), la terre est en vue, nous sommes à qq miles de la
pointe sud de Haïti, l'île A Vache, nous avons franchi 180 miles, une moyenne
de 7,5 nds sur 24 h, avec plusieurs moyennes horaires au dessus de 8 et 2 au
dessus de 9 nds. Vitesse maxi 13, 5nds, vent maxi 41,7 nds en survente.
Nous poursuivons notre route à 7, 8 nds poussés par un ESE d'environ 20 nds,
vers.....La suite au prochain N°.
Salut à tous, au fait, nous n'avons pas eu de grain depuis St Martin, la
température est très clémente, les nuits plus fraîches, je me couvre d'un drap
de
temps à autre.
Album photos:
Saint Domingue